L'une se montre prête à discuter d'une renégociation de la dette grecque?; l'autre voit dans la crise actuelle l'opportunité de reconfigurer l'Europe autour de ses «?bons élèves?». A bien des égards, les ressorts complexes de leur relation expliquent le positionnement allemand des dernières semaines.
«? Le processus d'intégration européen a atteint un point critique de son développement.?» Les auteurs de ces lignes prémonitoires écrites le 1er septembre 1994?? Le député européen Karl Lamers et un certain Wolfgang Schäuble, alors président du groupe parlementaire chrétien-démocrate (CDU) au Bundestag. Leur solution?: la création d'une Europe à plusieurs vitesses, conduite par un «? noyau dur de?pays orientés sur l'intégration et de bonne volonté pour coopérer?». Avec au centre, le moteur franco-allemand.
Près de vingt et un ans plus tard, le ministre des Finances allemand n'a jamais été aussi près de concrétiser cette vision qui lui tient toujours à c?ur. On peut même penser que la perspective d'une sortie de la Grèce de la zone euro, qui est certes théorique mais n'a jamais été posée aussi concrètement, irait dans son sens. Quel meilleur...