Elles s'enroulent toutes les trois autour de l'Argolide, ce «pouce» du Péloponnèse qui s'avance en mer Egée. Si leur architecture se ressemble, chacune d'elle affiche une atmosphère différente: alanguie pour Poros, chic et bohème pour Hydra, aristocratique pour Spetses. Est-ce la proximité du continent qui les distingue du dépouillement bleu et blanc de l'archipel voisin des Cyclades? Ces trois îles du golfe Saronique ont fait fortune avec la mer et ça se voit. Leur port compte parmi les plus beaux de Grèce tandis que le reste de ces îles est vierge.
Première escale Poros, la plus proche d'Athènes. A peine a-t-on le temps de goûter à la pleine mer que la terre se referme sur notre navire et nous voilà à voguer dans les rues du port. Poros signifie «le passage» et, de fait, seul un étroit chenal la sépare du Péloponnèse, enflammant l'imagination des poètes et des écrivains. «On entre à Poros en titubant et tournoyant comme un doux idiot ballotté parmi mâts et filets, dans un monde que le peintre est seul à connaître?», écrit Henry Miller dans l'une des pages les plus inspirées du Colosse de Maroussi. Soixante-dix ans plus tard, l'impression...