auxerre-PANATHINAIKOS

Voilà ce que pense le staff auxerrois de la plus grande equipe grecque de tous les temps.

AJA - Panathinaïkos, pour Roux : « Ne pas se louper ! »

L’Europe, c’est un contexte particulier, avec une confrontation en deux volets qui implique des précautions. Votre expérience est grande en la matière, comment abordez-vous ce nouveau tour ?

Pour ma longue expérience… je dirai hélas ! En Coupe d’Europe, il ne faut surtout pas se louper au premier match. Notamment, ne pas prendre de buts et essayer de prendre un avantage, aussi modeste soit-il.
Tout le monde avait trouvé que c’était catastrophique le 1-0 devant Neuchâtel, mais c’était un très bon score pour s’appuyer dessus lors du deuxième match.

Votre adversaire de ce troisième tour, le Panathinaïkos Athènes, paraît bien supérieur à vos adversaires précédents ?

On est monté d’un cran. Ils sortent de la Ligue des champions. Ils sont plus forts que nous et les matches sont dans le mauvais sens.
C’est un club riche, qui appartient depuis plus de vingt ans à des armateurs grecs de pétroliers. Le président actuel est le fils de celui qui était président quand nous les avions rencontré en 1987. Du fait de leurs moyens, ils achètent les joueurs qu’ils veulent. Ainsi, au Mercato, ils ont acheté Gonzales, le meneur de jeu argentin de Rosario.
Ils sont deuxième de leur championnat, à un point d’Olympiakos, qui est une autre grosse équipe grecque, avec AEK Athènes.

Vous avez supervisé votre adversaire, qu’en pensez-vous ?

Nous nous sommes appliqués, comme toujours, à bien regarder. Je les ai vus une fois, et Daniel Rolland trois fois, dont dimanche dernier lors de leur victoire, 3-0, face à Salonique.
C’est une équipe mixte dans sa composition avec des internationaux grec, nordique (Danois) et argentin. C’est une équipe remarquablement équilibrée, strict dans son jeu, mais inventive offensivement.

A ce propos, votre équipe piétine dans ce registre. Comptez-vous sur la Coupe d’Europe pour qu’elle reparte de plus belle ?

Nous étions dans un état de grâce avec des victoires en janvier.
Et comme toujours, il y a eu des grains de sable, comme ces deux erreurs d’arbitrage, en Coupe, qui nous ont déstabilisés. L’équipe est moins sûre d’elle. Et puis, il y a eu les petits pépins physiques qui ont commencé, avec des absences successives : Jaurès, Gonzalez, puis Radet, Tainio et maintenant Boumsong. Je ne me retranche pas derrière ça ! On a connu une apogée de forme. Mais on n’y est plus sur cette apogée.
L’autre problème, c’est comment on a été ressenti. Tout le monde a cru que l’apogée, c’était notre niveau normal. Bien sûr, on est déçu de ne plus y être, mais on marchait à la vitesse d’un champion. Là, on a pris un point en deux matches… c’est moins bien ! Malgré tout, notre équipe continue d’avoir une bonne existence. La blessure de Boumsong va nous handicaper un certain temps, mais j’ai le moral pour les prochains matches !

Vous semblez confiant dans les possibilités de votre équipe ?

Je ne suis jamais confiant, car la confiance doit être soumise à la vérification des faits. Mais je reste très positif dans mon état d’esprit. Je suis heureux de rester l’entraîneur de ce club de cette équipe. A ce propos, je dirai aussi que Jacques Santini (le sélectionneur national) a bien défini l’équipe d’Auxerre. “Ils ont beaucoup de bons éléments, mais leurs meneurs sont jeunes. Et leur équipe est soumise aux défauts de la jeunesse…”. Comme en lui-même, un match de Coupe d’Europe est porteur d’enthousiasme, mais aussi générateur de fatigue…

Propos recueillis par Patrick BONNOT.

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AJA : 17 joueurs seulement…

Alors qu’en Coupe d’Europe, 18 noms figurent sur la feuille de match, Guy Roux a fait dans l’originalité hier matin. Il a annoncé qu’il n’emmenait que 17 joueurs pour la mise au vert dans le Morvan. Une mise au vert, classique, avant les échéances continentales, dans la région de Quarré-les-Tombes.
D’ordinaire, il est prudent, prenant un joueur de plus, voire deux.

« Je ne suis pas obligé d’en mettre 18 sur la feuille de match ! » glissait-il, un brin goguenard. L’ambiance était d’ailleurs très bon enfant pour ce voyage dans la campagne morvandelle. Et Guy Roux n’a même pas rouspété après les joueurs retardataires, Gauthier Akalé et Yann Lachuer.
Il n’y avait que 17 joueurs hier, en raison de l’absence du gardien remplaçant, Sébastien Hamel, alité à cause d’une petite angine.
Guy Roux a préféré qu’il reste au chaud pour mieux se soigner. Mais cela ne devrait pas poser de problèmes pour le match de jeudi. D’ailleurs, Hamel rejoindra ses partenaires ce matin pour l’entraînement de mise en place de veille de match.

Boumsong et Mathis forfaits

Boumsong absent des terrains pendant deux semaines sera forfait dans la défense auxerroise. Son choc avec le Bastiais Diarra a laissé des traces.
Hier, le défenseur auxerrois relativisait : « Il y a des choses plus graves dans la vie… C’est dommage avec ce qui nous attend là, mais il y aura d’autres matches ! » Lionel Mathis, qui se plaignait hier d’une pointe d’élongation à une cuisse, est également forfait.
Par rapport au match de championnat, samedi dernier, le coach auxerrois récupère Johan Radet, rétabli de ses douleurs aux adducteurs, et qui devrait retrouver le poste d’arrière latéral droit.
De retour aussi dans le groupe, l’international finlandais Teemu Tainio, qui ne souffre plus de sa cheville et reprendra sa place de milieu récupérateur, tenue par Sirieix à Bastia.

Perrier-Doumbé revient aussi

Ayant quelques douleurs dorsales la semaine passée à son retour de la Coupe d’Afrique des Nations (ce qui l’a empêché d’être du voyage en Corse), Jean-Joël Perrier-Doumbé revient également dans le groupe. Il a d’ailleurs joué en championnat de CFA dimanche, tout comme Jean-Sébastien Jaurès. Mais ce dernier n’est pas dans les 18.
Il n’a en effet qu’un seul match dans les jambes depuis sa reprise d’entraînement, alors que Perrier n’a cessé de s’entraîner et jouer à la CAN, fin janvier et début février, avec le Cameroun.

18 appelés

Roux a gardé les mêmes joueurs qu’à Bastia, moins Boumsong, mais avec en plus Radet, Tainio, Perrier-Doumbé, ainsi que deux joueurs offensifs, Arnaud Gonzalez et Romain Poyet.
Gardiens : Cool et Hamel.
Défenseurs : Radet, Mexès, Grichting, Mignot, Recorbet, Perrier-Doumbé. Milieux de terrain : Violeau, Tainio, Sirieix, Gonzalez, Lachuer. Attaquants : D. Cissé, Kalou, Kapo, Akalé, Poyet.

Première pour Mignot

Jean-Pascal Mignot est pour la première fois dans le groupe auxerrois qui prépare un match de Coupe d’Europe. Il était heureux : « C’est toujours bien ce genre de chose, mais je ne me fais pas de soucis, je ne me mets pas la pression. C’est le coach qui décidera, qui fera son choix. Pour ma part, je suis toujours prêt à rentrer pour donner le maximum. Il ne faut surtout pas gamberger pour pouvoir se transcender le moment venu ! » Autre joueur peu souvent appelé dans le groupe pour le contexte européen, David Recorbet, présent en coupe Intertoto, mais aussi en Ligue des champions, notamment contre Dortmund. « Hélas, je n’étais pas sur la feuille de match, mais 19e… »

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Rolland : « Panathinaïkos, une machine à gagner »

Même si le championnat grec n’est pas diffusé en France, l’AJA ne partira pas complètement dans l’inconnu lors de sa double confrontation face au Panathinaïkos.

Daniel Rolland, « l’espion » de Guy Roux, a en effet supervisé trois fois l’équipe athénienne : « C’est une machine à gagner depuis que l’entraîneur Izhak Schum a trouvé son ossature il y a trois mois. » Après sa victoire face à Iraklis Salonique, le week-end dernier (3-0), l’équipe occupe actuellement la deuxième place du championnat, à un point de l’Olympiakos.
Qualifié en Ligue des champions en début de saison, le Panathinaïkos a été reversé en Coupe de l’UEFA après avoir terminé troisième d’un groupe très relevé (Manchester, Stuttgart et les Glasgow Rangers). Les Grecs ont arraché cette qualification en gagnant en Ecosse (3-1), lors de la dernière journée.

« Solide et expérimentée »

De nombreux internationaux grecs et étrangers composent l’effectif du Panathinaïkos - « qui est plus fourni que celui d’Auxerre », dixit Rolland : Goumas, Konstantinidis, le Danois Henriksen, le Polonais d’origine nigériane Olisadebe… Le technicien auxerrois a été notamment très impressionné par Papadopoulos : « Le grand espoir du football grec. C’est un jeune attaquant de 22 ans qui a déjà marqué une douzaine de buts en championnat. »
Selon Daniel Rolland, la clé du match aller se situera au milieu de terrain : « Ils vont sans doute gérer cette première rencontre et essayer de nous neutraliser. C’est une formation solide et expérimentée qui a un bon fond de jeu. Elle va nous poser beaucoup de problèmes. Il faudra un grand Auxerre. »
Comme lors de chaque match de Coupe d’Europe, l’important sera de ne pas prendre de but à domicile. D’autant que le retour risque d’être difficile au stade Apostolos-Nikolaïdis. « Une petite enceinte de 16 000 places dans laquelle le public est très chaud », insiste Daniel Rolland. Cool, Mexès, Violeau, Cissé et leurs coéquipiers sont prévenus !

Benjamin D’HAINAUT.

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L’adversaire Panathinaïkos : roi de Grèce et prétendant européen

Le Panathinaïkos Football-Club, fondé par George Kalafatis en 1908, fait partie des institutions en Grèce. Sa salle des trophées est garnie de seize titres de champion, de dix-huit coupes nationales et de trois super coupes. Il a réalisé six doublés Coupe-championnat.
Le club a conquis son premier titre en 1930 sous la direction du Hongrois Joseph Kinsler.

Il a connu plusieurs périodes fastes, notamment dans les années 60 (six titres et deux coupes dont un doublé). En 1964, les Athéniens deviennent champions sans perdre un seul match (24 victoires, 6 nuls), avec à leur tête l’entraîneur yougoslave Stefan Bolek.
La plus grande moisson de titres remonte aux deux décennies 80 et 90 : six titres et neuf coupes dont quatre doublés. En 1990, le club athénien accueille dans ses rangs Krystof Warzycha.
L’attaquant polonais, toujours dans l’effectif malgré ses 39 ans, a contribué activement à la domination du « Pana » durant cette période. Il est devenu le meilleur buteur de tous les temps en Grèce en inscrivant son 234e but, en mai 2001.

Finale face à l’Ajax de Cruyff en 1971

Si le Panathinaïkos n’a plus connu le goût du succès sur ses propres terres depuis 1996, il excelle en Ligue des champions : demi-finale en 1996 contre l’Ajax d’Amsterdam (0-1, 0-3), quarts de finale en 2002 face à Barcelone (0-1, 1-3). Autre fait d’arme, la victoire à domicile en match de poule sur les Italiens de la Juventus de Turin en 2001 (3-1).
Le passé européen des Grecs comprend également une demi-finale de la Coupe des coupes en 1984 face à Liverpool (0-4, 1-0) et d’une autre en 1988 face à Bruges (2-2, 0-1), en Coupe de l’UEFA. Durant cette campagne, les joueurs athéniens avaient éliminé l’AJ Auxeroise (2-0, 2-3) en 32es de finale.
Leur plus grosse performance reste sans aucun doute la participation à la finale de la Coupe des champions, le 21 juin 1971. Dans le cadre mythique du stade anglais de Wembley, le Panathinaïkos a affronté la grande équipe de l’Ajax emmenée par Johan Cruyff.
Malgré la défaite (2-0), cette rencontre demeure l’heure de gloire du club.

B. D’H.

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