Anonymat des forums

paskalis a écrit:
[i]
>
> Je ne vois pas en quoi il serait "insultant" (attention aux
> termes que l' on utilise car en d' autres temps et d' autres
> lieux, on pouvait envoyer des gens en prison pour çà) de livrer
> des impressions à d' autres interlocuteurs tous aussi bien
> dissimulés derrière leur(s) pseudo(s) qu' un quelconque
> "anonymous" dont tout le monde se fiche éperdument. [/i]

Cher ami,

Heureusement que nous ne sommes plus en ces temps où une attitude insultante, selon notre sens de l'expression, pouvait envoyer en prison. Si ces temps ne sont plus là, c'est bien pour que nous puissions utiliser notre vocabulaire sans avoir à nous tenir ces craintes pour référence. Ce n'est pas parce que sous une dictature, un acte est passible de prison, que nous devons continuer à agir comme si nous étions toujours sous une dictature, n'est-ce pas ?

Heureusement aussi que nous n'avons pas à faire une lecture aussi juridique de chaque expression, parce que si nous devions demander l'avis de notre avocat chaque fois que nous devons prendre la parole, comme demander l'avis du médecin chaque fois que nous devons mettre un pied dehors, bonjour la galère...

Puis, prendre la parole et exposer ses idées constitue toujours un risque - au moins, celui d'être critiqué. Sans ce risque, et sans l'assumer, il me semble que la parole ne vaut rien. Car, que vaudrait une parole, si celui qui la prononce ne met rien en jeu ? Rien de plus que du bla-bla.

Cela ne change rien dans l'affaire, mais si une re-formulation de notre message, dans un sens politiquement et juridiquement plus correct, vous ferait plaisir, nous maintenons qu'user des artifices techniques pour répondre anonymement à un interlocuteur, qui, lui, n'est l'est pas, est un manque de respect pour ce dernier, et que dans ces conditions la discussion est inutile ; par conséquent, nous nous en passons volontiers des discussions inutiles (dans ce cadre précis, s'entend).

[i] > Ce qui me lie à ce forum, c' est l' amour de la Grèce, son
> histoire, sa culture, sa langue, son apport à notre vie
> quotidienne (démocratie entre autres choses) et le fait d'
> oublier de référencer mes messages ne me semblait pas capital.[/i]

Entre l'oubli d'identifier les messages et la volonté délibérée d'user de la technique pour se camoufler, il y a une différence sur laquelle je ne vais pas m'amuser à disserter. Seulement, le fait que ce soit techniquement possible d'être anonyme, ne signifie pas que cet anonymat soit souhaitable. Nous ne demandons pas aux gens de décliner leur carte d'identité pour poster leurs messages, mais seulement d'avoir une identité "stable", et ce pour la seule [b]raison pratique[/b] de permettre un suivi des argumentations et contre-argumentations. Remarquez aussi que nous n'avons pris aucune mesure contre l'anonymat, et qu'il s'agit seulement d'un appel pour l'auto-régulation. Imaginez, maintenant, que tout le monde s'appelle "anonymous" et, ensuite, des "anonymous" discutant entre eux et répondant aux anonymous. C'est comme parler avec soi-même ou avec personne. Autant parler avec des fous. Au moins, là, on rigolerait...

[i] > Cher collègue, puisque mon job s' apparente également au
> "Net" (B-to-B),[/i]

Il ne faut pas confondre l'anonymat du consommateur dans le cadre du Business-to-Business, et l'anonymat du citoyen dans la discussion politique. On n'exprime pas ses opinions sur le monde comme on tape le code de sa carte de crédit, si tant est qu'un numéro de carte de crédit soit si anonyme que vous le croyez - à moins de pécher par naïveté, mais c'est ce qui est encore le plus facilement pardonnable.

[i] > Lipon, Lipame poli ![/i]

Λυπάμαι που λυπάστε, αλλά δεν λυπάμαι που σας λύπησα.