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« Dans la vie on a toujours besoin d’un balai », œuvres de Pavlos

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Type d'évènement
  • « Dans la vie on a toujours besoin d’un balai », exposition de Pavlos
  • Pavlos, Un pinceau, 2014
  • Pavlos, Chemise, 2016
  • Pavlos, Cyprés, 1990

    C’est au début des années 60, « face à la logorrhée abstraite qui s’est emparée de la peinture », que Pavlos décide de s’orienter vers un matériau « objectif ». Après avoir découvert les affiches du métro parisien, le peintre entame son travail de sculpture en utilisant des affiches massicotées recueillies auprès d’imprimeries.

    Si Pavlos se distingue des affichistes du Nouveau Réalisme, c’est parce qu’il choisit de travailler la tranche du papier. Pierre Restany a d’ailleurs écrit qu’« on croyait que tout avait été dit sur l’affiche jusqu’au jour où Pavlos apparut. » En effet, ce dernier révèle la chair d’un matériau aux « possibilités d’expression infinies ». L’artiste « coupe [le papier imprimé], le tord, mais ne le froisse jamais », au contraire, il est parfois contraint par le mouvement dicté par la matière.

    Dans cette exposition, pas de figure humaine, pourtant, l’homme est bien présent « à tr avers les objets représentés ». Verre, bouteille, tasse, veste, chemise... Autant d’objets du quotidien. Ceux que l’usage façonne et que l’empreinte de leur propriétaire marque.

    Ces objets quotidiens peuvent être scindés en deux catégories: « l’objet cosmocentré ou protocolaire » et « l’objet biocentrique ou biographique ». Le premier, destiné à être remplacé, se caractérise par la brièveté de son passage dans un intérieur, tandis que le second est intrinsèquement lié à l’intimité de son propriétaire. « Les objets usuels [...] sont en symbiose vivante avec leur possesseur ; [...] ils vieillissent au même pas que lui, ils s’incorporent à la durée de ses activités. »

    Plus largement, les objets du quotidien ont une portée sociale en ce qu’ils « peuvent devenir des signes distinctifs des groupes qui les utilisent », mais pas seulement. A l’échelle individuelle, ces objets atteignent parfois le statut d’objets dits souvenirs. Ils deviennent « des ‘‘ objets d’affection ’’ dans la mesure où les sentiments sont au principe de l’attachement qu’on leur témoigne et qu’il paraît impossible à leurs détenteurs de s’en séparer. »

     Malgré la variété des objets quotidiens, aussi « nombreux [...] [que] les espèces naturelles peuplant le monde », la sélection de l’exposition s’est portée sur des œuvres de Pavlos représentant des objets à la charge intimiste. Certes, ces témoins de l’humaine condition soutiennent nos habitudes, mais parfois ils dépassent le champ fonctionnel pour gagner l’affection, symboliser un souvenir et formaliser des aspirations. Les œuvres de Pavlos contiennent tous ces aspects, et plus encore. Pavlos ne réinvestit pas seulement le réel par l’objet, il réussit « à refaire le monde. »

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