Elpid'Arc

À la lisière du spectacle vivant et du cinéma, Elpid’Arc propose un jeu de miroirs troublant autour du chef-d’œuvre de Carl Theodor Dreyer, La Passion de Jeanne d’Arc.

Si Elpid’Arc est un spectacle des plus singuliers, c’est qu’il doit son existence à un parfait hasard… Une ressemblance physique étonnante entre deux femmes. La première est une performeuse grecque vivant à Berlin : Elpida Orfanidou. La seconde se nomme Maria Falconetti et fut l’interprète en 1928 du rôle titre du chef-d’œuvre de Carl Theodor Dreyer La Passion de Jeanne d’Arc. C’est de ce fait anecdotique en apparence que le vidéaste Juan Perno s’est inspiré pour imaginer une expérience à la lisière de la performance et du cinéma. Le principe : “ cloner “ en direct la performance de Maria Falconetti fixée sur celluloïd à presque un siècle de distance. Dans son épure, le dispositif mis en œuvre est d’une beauté simple. Le film est diffusé en arrière-plan. Au premier plan, presque en surimpression, Elpida Orfanidou se fait mimétique… Le regard circule d’une actrice à l’autre, de la représentation au film, du passé au présent, du réel à la fiction... Plus encore, en “ entrant dans le cadre “ le vidéaste interagit lui aussi avec la scène, ajoutant un plan supplémentaire à la réflexion, celui de la relation entre le réalisateur et l’actrice. Se met alors en place un jeu de miroirs très fluide, une troublante mise en abîme de la question du regard et de la mémoire qui relie si bien le spectacle vivant et le cinéma.

Par Elpida Orfanidou et Juan Perno.

Spectacle en langue anglaise - surtitré en français.
Dans le cadre du festival Reims Scènes d'Europe 2016.