Procureur depuis trente-cinq ans, Panagiotis Nikoloudis s'est consacré ces cinq dernières années à la lutte contre la corruption, un fléau qui mine la Grèce. Il n'est membre d'aucun parti politique, mais n'en a pas moins hérité d'un portefeuille capital : celui de ministre chargé de la lutte contre la corruption.
Comment avez-vous été nommé ?
J'ai été à la tête d'une unité totalement indépendante qui a envoyé en prison des ministres et des représentants de l'élite économique qui se pensaient intouchables depuis des décennies. Lorsque le Premier ministre (Alexis Tsipras) m'a demandé si je voulais poursuivre mon travail à un autre poste avec plus de moyens et de pouvoirs, j'ai accepté.
Quels sont les moyens mis à votre disposition ?
Tout ce qui concerne les questions de corruption dans le service public répond exclusivement de ma responsabilité, indépendamment de toute hiérarchie : la police contre le crime économique, la police des polices, la police financière, les contrôleurs fiscaux, tous les services internes de tous les ministères. Je peux déterminer dans une enquête qui va contrôler quoi, à quel moment et intervenir à tous les stades de cette...