Pour leur première conférence de presse côte à côte, l'image comptait davantage que le son. Devant 250 journalistes, une affluence digne d'un président américain ou russe, Angela Merkel et Alexis Tsipras avaient un intérêt commun à rester dans le vague: le premier pour ne pas donner l'impression de quémander de l'aide, la seconde pour ne pas donner l'impression d'avoir la clé du coffre.
Après deux mois de fortes tensions, le premier ministre grec et la chancelière ont insisté sur la nécessité de «se parler directement plutôt que les uns à propos des autres», selon l'expression de la chancelière. Angela Merkel a souhaité «une Grèce forte, une Grèce en croissance et surtout qui vienne à bout de son fort taux de chômage».
Cinquante-sept jours après son élection, Alexis Tsipras a enfin fait le voyage de Berlin. Une visite à l'invitation de la chancelière lancée au lendemain de la réception d'une lettre révélée par le Financial Times. Dans ce courrier également adressé à François Hollande et au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le premier ministre grec écrit noir sur blanc: Athènes ne pourra pas honorer les prochaines échéances de...