Plus de 40.000 manifestants selon les organisateurs, 25.000 selon la police, étaient descendus hier dans les rues d'Athènes pour manifester contre le nouveau train de mesures d'austérité promues la veille par le gouvernement du socialiste Georges Papandréou. Des épisodes violents ont opposé manifestants extrémistes et forces de l'ordre en fin d'après-midi.
Les deux principales centrales syndicales grecques du privé et du public, respectivement GSEE et ADEDY avaient appelé a la grève générale, massivement suivie notamment dans les raffineries, les chantiers navals, les ports et les aciéries où la participation était proche du 100% selon les syndicats, tandis qu'on comptait 90% de grévistes dans les entreprises publiques d'électricité, la poste et les transports ferroviaires.
Mardi, le gouvernement avait promu par une procédure express un nouveau paquet de mesures d'austerité, touchant directement le portefeuille des employés dans les entreprises publiques par des coupes salariales et hausses de la tva, tandis que le texte remet en cause les conventions collectives dans les entreprises de droit privé.
Le principal rassemblement de la manifestation est parti du Pédion Areos pour converger vers la place Syntagma devant le Parlement. Le député de l'opposition conservatrice (ND) et ancien ministre des Transports Costis Hatzidakis, qui a été repéré à pieds à hauteur de l'avenue Panepistimiou, a été violement pris à partie par les manifestants et, une fois extrait de la manifestation, a été conduit à l'hôpital avec des légères blessures au visage.
Des violents affrontements ont emmaillé la manifestation dès midi entre groupuscules d'extrême gauche et forces de l'ordre. Les affrontements se sont poursuivis toute l'après-midi en s'intensifiant avec la tombée de la nuit autour des hôtels de luxe qui bordent la place Syntagma. 23 personnes ont été arrêtées tandis qu'on comptait 27 policiers blessés. Aucun chiffre n'a été communiqué concernant les blessés côté manifestants.
Les manifestants ont brisé des vitres, incendié 3-4 véhicules et ont envoyé jeté des pierres et des dizaines de cocktails molotov sur les policiers, tandis que de leur côté ils ont fait un usage intensif des gaz lacrymogènes rendant l'atmosphère irrespirable. La circulation dans le centre d'Athènes a été rétablie en début de soirée.
Des épisodes analogues ont eu lieu à Thessalonique où 20 personnes ont été arrêtées et 4 policiers blessés.
I-GR