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Papandréou pour un hellénisme multi-racial

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Par iNFO-GRECE,

Malgré un sentimentalisme et des références appuyées à l'humanisme, le premier ministre Georges Papandréou, n'a pas réussi à convaincre en défendant lundi la décision du gouvernement d'octroyer la citoyenneté aux immigrés légaux, au cours d'un débat extraordinaire au Parlement à niveau des chefs des partis politiques ; le leader du premier parti de l'opposition ND, Antonis Samaras, a annoncé d'ores et déjà que cette loi serait abolie à la première alternance au pouvoir.

Dans son intervention, M. Papandréou a plaidé pour un Hellénisme constitué de plusieurs et différentes races, soulignant que le projet de loi en question règle un problème qui s'éternise depuis plus de 28 ans, sans aucune initiative visant à y faire face de façon efficace.

"550.000 immigrés vivent aujourd'hui en situation régulière en Grèce. Effectivement, la plupart d'entre eux doivent leur permis de séjour à une des nombreuses légalisations qui ont eu lieu en cours de chemin. Il s'agit toutefois d'un permis que l'Etat a décidé de leur accorder. Ces personnes existent, vivent et travaillent parmi nous. Ils ont des visages, des rêves et des craintes. La crise économique les touche tout aussi bien et ils s'inquiètent tout autant que nous. Ils travaillent, remplissent leurs obligations envers les caisses de sécurité sociale, acquièrent des propriétés, envoient leurs enfants à l'école et ont pris racine en Grèce qui, pour leurs enfants, est devenue la seule patrie. Nous ne pouvons pas les priver du droit de participer au devenir social".

Selon M. Papandréou, ce projet de loi permet de donner une perspective aux immigrés qui vivent depuis de longues années en Grèce et qui ne peuvent rester sans pouvoir s'exprimer. "Nous leur confions la construction des bâtiments, le tourisme, les personnes âgées et nos enfants. Il n'existe pas de solution parfaite, mais des solutions meilleures à long terme qui nous donnent de nouvelles possibilités, voir des Grecs d'origine indienne ou albanaise être fiers de leur citoyenneté grecque".

M. Papandréou a encore estimé que l'octroi de la citoyenneté n'affaiblit pas la surveillance des frontières et les efforts pour la répression du trafic d'êtres humains qui, au contraire, sont revalorisés. La fondation de l'Agence européenne de gestion des frontières extérieures des Etats membres de l'UE (FRONTEX) est désormais un fait, et très prochainement la première annexe sera ouverte au Pirée.

Samaras : une loi qui fait de la Grèce un aimant de l'immigration

Le président de la ND, Antonis Samaras, a affirmé lundi au Parlement son opposition au projet de loi du gouvernement sur la naturalisation des immigrés et souligné qu'une fois la ND au pouvoir, celle-ci sera abolie.

"Nous ne voulons pas que la Grèce devienne une forteresse, mais nous ne la laisserons pas devenir un champ ouvert à tout vent", a affirmé M. Samaras, soulignant que le problème sociale causé par le séjour légal des immigrés a d'ores et déjà été réglé par les interventions législatives du gouvernement de la ND.

M. Samaras a critiqué le PASOK de prendre des mesures "dans le cadre d'une récession sans précédent" qui transformeront la Grèce en un aimant pour les nouvelles vagues d'immigration, soulignant que la société grecque a atteint ses limites en ce qui concerne l'absorption d'immigrés. "Lorsqu'on se trouve en plein coeur de la pire crise économique jamais traversée en Grèce depuis l'après-guerre, accorder la citoyenneté à un demi million d'immigrés ainsi qu'à leurs enfants engendre de graves reisques d'explosion", a-t-il affirmé.

Evoquant la proposition de la ND sur la question, M. Samaras a proposé que "les enfants nés en Grèce pourront obtenir le droit d'acquérir la citoyenneté - non pas immédiatement -, mais à leur majorité, et selon certaines conditions: avoir terminé leur éducation scolaire et abandonner la nationalité de leurs parents".

M. Samaras a encore cité la tendance des pays européens à "réparer les erreurs" sur cette question, avec la Grande-Bretagne proclamant l'insertion des enfants des immigrés dans la "britannisation" et la création par la France d'un ministère de l'Identité nationale, de l'Immigration, de l'Intégration et du Développement solidaire.

Karadzaferis demande l'organisation d'un référendum

Le président du LAOS, Georges Karadzaferis, a réitéré sa proposition en faveur de l'organisation d'un référendum sur la question de l'octroi de la citoyenneté grecque, lors d'un débat convoqué à sa propre initiative lundi après-midi au Parlement.

Exprimant sa forte désapprobation à l'égard de la décision du gouvernement, M. Karadzaferis a proposé qu'au lieu de l'octroi de la citoyenneté, il faudrait examiner la possibilité d'accorder aux immigrés une carte de séjour prolongé, alors qu'il a également invité la ND, et personnellement M. Samaras, à accepter sa proposition de sorte à empêcher ensemble que la décision gouvernementale devienne dans quelques jours une loi de l'Etat.

Attirant l'attention sur la crise économique sans précédent que traverse le pays, M. Karadzaferis a mis l'accent sur la nécessité d'une union et d'un consensus, invitant le gouvernement à ne pas se hâter concernant une question qui, a-t-il insisté, met la démocratie en danger.

Le président du LAOS a encore mis en doute les chiffres cités par le gouvernement, qui fait état de 534.000 immigrés légaux, et affirmé que selon ses propres données, les clandestins dépassent le chiffre de 1,5 million.

Concluant son intervention, il a proposé à nouveau l'octroi d'une carte de santé et d'un permis de séjour prolongé.

Tsipras taxe la ND et le LAOS de "syndrome raciste"

Le président du GP de la SYRIZA, Alexis Tsipras, a lancé une attaque virulente contre MM. Samaras et Karadzaféris (ND et LAOS) les accusant de "tentatives de syndrome raciste", tout en accusant le gouvernement de faire marche arrière.

M. Tsipras a accusé les présidents de la ND et du LAOS d'ignorer une grande partie de l'histoire de Grèce et d'investir dans la Bourse de la peur, soulignant que l'analyse de leur argumentation et de leur proposition se limite aux causes de l'immigration et cède aux modèles racistes.

Il a notamment soutenu que le problème de l'immigration est lié inéluctablement à la conception néolibérale et politique, affirmant que la position de la gauche est de lever les causes qui créent et élargissent les flux de l'immigration, alors que la lutte contre le racisme est basée sur des valeurs universelles et la base de la démocratie.

Mme Papariga dit "non" au projet de loi sur la citoyenneté

La SG du KKE, Aléka Papariga, a dit "non" au projet de loi proposé par le gouvernement sur l'immigration, soulignant qu'elle ne peut accepter un projet de loi pire que le précédent et laissant entendre que le gouvernement procède peut être à des concessions à la ND et au LAOS en vue d'obtenir leur consensus pour "les mesures contre les travailleurs et pour sortir de la crise".

Elle a notamment indiqué que le KKE présentera une série de positions, au cours du débat du projet de loi et demandé la légalisation d'une grande partie des immigrés qui vivent en Grèce, que l'asile soit accordé à d'autres et que les documents nécessaires soient fournis à ceux qui désirent partir dans les pays ou ils veulent se rendre.

Mme Papariga a également affirmé l'entière opposition du KKE au "nationalisme développé par la ND et le LAOS" ainsi qu'avec l'aspect cosmopolite que montrent certaines forces de la gauche.

i-GR/ANA-MPA

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