Le jour de l'Epiphanie, férié et fêté avec grandeur dans toute la Grèce, a été dominé par l'annonce mardi à l'issue de la réunion ministérielle au Palais Maximou, du premier ministre, Georges Papandréou, qui a demandé une accélération sur tous les fronts afin de matérialiser le programme du gouvernement visant à un déficit public réduit en deçà de 3% en trois ans, et non en 4 ans.
Ceci signifie, a indiqué le ministre des Finances M. Papaconstantinou, qu'en 2010 le déficit devra baisser de 4% et les deux années suivantes de 3% chacune, l'objectif étant à terme d'améliorer l'économie et d'accroître le revenu du citoyen, le ministre insistant - en réponse à une question de presse - que le gouvernement ne compte pas prendre des mesures dures, mais "des mesures justes et prises le plus rapidement possible pour le bien des citoyens".
La ministre de l'Economie, de la Compétitivité et de la Marine, Louka Katseli, s'est référée également aux recommandations du chef du gouvernement sur la rapidité dans l'application des grands changements, déclarant que sont ciblés dans cette politique le citoyen, le réchauffement du marché, le soutien aux investissements.
A cette réunion centrée essentiellement sur le Programme de stabilité et de croissance (PSA), un jour avant l'arrivée à Athènes des experts européens, étaient présents outre le premier ministre, et les ministres des Finances et de l'Economie, le vice-premier ministre, Théodoros Pangalos, le ministre de l'Intérieur, Yannis Ragoussis, et le secrétaire d'Etat aux Finances, Philippe Sachinidis.
"Le peuple grec sait très bien que nous avions pris la mauvaise voie et connaît les difficultés qu'il vit au quotidien et qui sont causées par le malaise économique et l'injustice, il connaît également ma foi profonde dans nos immenses possibilités", a déclaré pour sa part, M. Papandréou, depuis Mytilène où il s'est rendu pour assister à la cérémonie religieuse de l'Epiphanie et de la bénédiction traditionnelle des eaux en la métropole de Saint Athanase.
Le président du premier partie de l'opposition Nea Dimokratia, Antonis Samaras, s'est rendu lui à Pylos, dans le Péloponnèse, pour assister à la cérémonie de bénédiction des eaux qui, a-t-il dit, "est une fête traditionnelle qui redonne l'espoir. Notre économie a bien besoin de cet espoir et nous espérons que le gouvernement le lui donnera".
Le KKE (communiste) a par contre dénoncé avec fermeté la politique économique du gouvernement. "Une politique tracée en collaboration avec l'UE et avec le consentement de la Nouvelle Démocratie", dénonce-t-il, "pour faire table rase des derniers acquis sociaux des travailleurs".
Commentant lundi la réunion ministérielle sur le Programme de stabilité et de croissance, le bureau de presse du CC du KKE relève notamment qu'il s'agit "d'une nouvelle attaque véhémente et impitoyable qui ne sera pas temporaire mais de longue durée".
Le LAOS (droite traditionaliste) estime, de son côté, que la réduction du temps imparti comme annoncé pour résoudre le problème de l'économie enlève tout espoir de développement, ajoutant que "le gouvernement de M. Papandréou ne doit pas permettre à Bruxelles de se comporter envers nous de cette façon dédaigneuse", pour réactualiser ensuite une nouvelle fois aussi la question de la revendication des dédommagements de guerre à l'Allemagne, "pouvant réduire drastiquement le déficit".
Enfin, critique aussi, le président du groupe parlementaire de la SYRIZA (gauche radicale), Alexis Tsipras, regrette qu'au lieu d'un "programme généreux d'investissements publics", le gouvernement a opté pour des privatisations et hausses des impôts indirects et, au lieu de soutenir l'emploi, il a choisi "la flexibilité dans les relations de travail".
i-GR/ANA-MPA