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Visite de Romano Prodi à Athènes. La coopération bilatérale mieux que l'internationale

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Par iNFO-GRECE,

Les relations entre la Grèce et l'Italie, la coopération bilatérale dans le secteur énergétique en particulier, et l'élargissement de l'UE, avec des références à l'adhésion de la Turquie et l'optique européenne des Balkans, mais aussi le dossier du Kosovo, ont dominé les entretiens des deux premiers ministres grec et italien, lundi à Athènes. Malgré quelques nuances dans l'approche des cas Turquie et Kosovo, MM. Caramanlis et Prodi ont affiché leur pleine satisfaction quant à la coopération bilatérale.

Dans une interview à l'ANA-MPA, à la veille de son départ, M. Prodi a qualifié d'excellentes les relations entre les deux pays et souligné l'existence "d'une convergence de vues et d'intérêts communs, en particulier en ce qui concerne les Balkans et la Méditerranée, des régions de coopération directe".

Le premier ministre italien met l'accent sur la valorisation de la dimension méditerranéenne de l'UE, qui doit, selon lui, s'approfondir par une coopération étroite entre partenaires, soulignant aussi l'importance du secteur de l'énergie, déclarant au sujet le projet du gazoduc entre l'Italie et la Grèce précisément que "nous devons parler d'une seule voix".

M. Prodi s'est dit satisfait de la coopération avec Athènes dans les Balkans, les deux pays étant d'accord sur l'optique européenne des pays de la région, "chose, a-t-il dit, en faveur du progrès et de la stabilité".

Pour le Kosovo, le ministre déclare soutenir les initiatives de l'envoyé spécial de l'ONU, Marti Ahtisaari, se disant "pour une solution claire et viable sans flous. Nos unités militaires au Kosovo dans le cadre de la KFOR jouent un rôle important. Il s'agit de 2.400 militaires et nous avons l'intention de les maintenir sur place autant qu'il est nécessaire pour maintenir l'ordre dans la région". "Nous sommes prêts, a ajouté M. Prodi, à assumer des responsabilités plus importantes dans le cadre d'une présence renforcée de l'UE".

Commentant enfin la candidature de la Turquie à l'UE, le ministre italien a relevé que "lorsqu'il existe des problèmes, il faut, et cela est indispensable, un dialogue. L'Italie soutient l'initiative de la Commission européenne, laquelle reconnaît le problème, à savoir le respect des obligations de la Turquie, mais en même temps laisse ouverte la porte aux négociations, même à un rythme plus lent. C'est seulement en conservant vivante la procédure que nous réussirons à ce que chacun satisfasse à ses obligations".

"Il est bien connu que nous soutenons l'orientation européenne de la Turquie", a affirmé pour sa part M. Caramanlis, dans une conférence de presse commune, lundi au Palais Maximou, avec son homologue italien.

Toutefois, M. Caramanlis a tenu à bien clarifier que la priorité - en ce qui concerne la marche d'adhésion d'Ankara à l'UE - reste encore et toujours le respect par la Turquie de ses obligations contractées vis-à-vis de l'UE et à préciser que "la Turquie n'a pas prouvé dans les actes sa volonté d'honorer les principes et valeurs européens". "Elle (la Turquie) doit comprendre que les progrès des négociations d'adhésion dépendent des progrès dans la satisfaction des critères et préalables dont elle a convenu avec l'UE", a-t-il insisté.

M. Caramanlis a encore rappelé que la Grèce est en contact constant avec ses partenaires de l'UE pour mettre en place le cadre le plus adéquat concernant la Turquie, en vue du non-respect de ses obligations, rappelant néanmoins une fois encore que la Grèce soutient l'orientation européenne du pays voisin.

De son côté M. Prodi a observé que "nous devons laisser la porte ouverte et établir que les critères d'adhésion sont les mêmes que ceux en vigueur pour tous les autres pays (candidats)" et, affirmant partager les positions de M. Caramanlis, il a noté que le nombre des chapitres de la procédure d'adhésion qui seront ouverts ou clos est une question d'ordre technique qui sera décidée par la Commission européenne. "Je ne livrerai pas bataille pour un ou plus de chapitres. Notre priorité est qu'il y ait quelque chose d'équilibré", a encore affirmé M. Prodi.

Evoquant la construction du gazoduc greco-italien, M. Caramanlis a souligné que la Commission elle-même a qualifié cet ouvrage d'importance primordiale, alors que de son côté, M. Prodi s'est déclaré satisfait de la coopération Grèce-Italie dans le secteur énergétique.

En ce qui concerne le Kosovo, le premier ministre italien a indiqué avoir écrit à ses homologues de l'UE, tandis que M. Caramanlis a souligné que le règlement de la question du Kosovo doit être accepté par toutes les parties, tout en ajoutant que l'orientation européenne des Balkans constitue un facteur de stabilité pour la région. Les deux premiers ministres ont notamment mis en exergue l'importance de la coopération méditerranéenne et de la coopération énergétique.

M. Prodi a mis l'accent sur l'importance de la construction du gazoduc greco-italien qui, a-t-il souligné, constitue un facteur important pour la Grèce et en même temps diversifie l'approvisionnement auprès des fournisseurs traditionnels que sont la Russie et l'Algérie.

Au chapitre de la coopération bilatérale en général, MM. Caramanlis et Prodi ont souligné qu'elle est excellente à tous les niveaux, M. Prodi retenant avant tout les actions communes dans les secteurs de l'énergie et du tourisme.

A 15h, les deux premiers ministres ont inauguré une exposition sur le thème "Mythes et archétypes en Méditerranée" organisée au Musée Byzantin par la Casa d'Italia, présentant 90 créations de grands artistes italiens comme Chirico, Catelan, Sartorio, Novellini, Cominetti, Depero, Guttuso, Afro, Morandi, Carra, Funi, Siron, Prampolini, Natha, Pisis, Rizzo, Siciliano, Chini, De Carolis, D'Agostin, Palatino, Gallo, et bien d'autres encore. Une 2e partie de l’exposition a été inaugée un peu plus tard par M. Prodi et le président de la République M. Papoulias.

M. Prodi a clôturé son voyage en rencontrant le président du PASOK (parti socialiste, opposition) et président de l’Internationale socialiste (IS), Georgios Papandreou. Les deux hommes ont confirmé leur identité de vues sur les questions balkaniques, les relations euro-turques et le Proche-Orient.

i-GR/ANA-MPA

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