C'est par une déclaration commune que se sont clôturés mardi à Athènes les travaux de la session des ministres de la Coopération des pays de l'Europe du Sud-Est, mais il a fallu d'intenses efforts de la présidence grecque pour lever les obstacles entre les parties serbe et albanaise sur la question du Kosovo, et obtenir la signature de toutes les parties.
Le ministre des Affaires étrangères et président en exercice de la session, Petros Molyviatis, dans une conférence de presse donnée en commun avec ses homologues de Croatie et de Roumanie (troïka informelle), a évoqué le ferme attachement de la Grèce à l'orientation européenne des pays de l'Europe du Sud-Est, malgré la période de réflexion que se sont accordés les Européens après les referendums quant au "rythme de l'élargissement".
"Nous soutenons l'agenda de Thessalonique et son actualisation", a affirmé le ministre, car l'orientation européenne "constitue un catalyseur qui peut transformer notre voisinage en un voisinage européen, dont les caractéristiques sont la paix, la stabilité et la démocratie", ajoutant toutefois que "l'élargissement est lié au respect des critères et des exigences posés pour tous les pays candidats sans exception".
Evoquant la question restée en suspens de l'appellation de la FYROM, M. Molyviatis a souligné que "le Conseil de l'UE, qui a approuvé l'avis de la Commission et accordé à la FYROM le statut de pays candidat, a exhorté parallèlement ce pays de déployer des efforts pour parvenir à une solution acceptée mutuellement, et nous espérons que le pays voisin répondra à ses obligations vis-à-vis de l'UE".
Au chapitre du Kosovo, les dix pays de la Coopération de l'Europe du Sud-Est ont pu aboutir à des conclusions communes, et cela malgré l'opposition initiale de la partie serbe et de la partie albanaise en ce qui concerne le rappel de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies qui accorde une grande importance au statut futur du Kosovo. La contribution de la partie grecque a aidé à rapprocher les deux parties concernées qui, par la suite, ont remercié M. Molyviatis pour ses efforts.
M. Molyviatis a reconnu que "le Kosovo représente un problème difficile" auquel vient s'ajouter une autre difficulté avec le décès du président Ibrahim Rugova. Commentant les conclusions de la session pour cette région, M. Molyviatis a expliqué qu'elle a permis de confirmer à nouveau "notre soutien aux résolutions du Conseil de sécurité et aux recommandations du représentant spécial du SG de l'ONU, qui sont soutenues par le Groupe de contact et le Conseil de sécurité, et nous réaffirmons notre conviction que toute solution doit résulter de moyens pacifiques et exclure l'emploi de toute forme de violence".
Les ministres des Affaires étrangères ont confirmé leurs objectifs initiaux qui visent à la promotion de relations de bon voisinage et de coopération régionale, et réitéré que "l'usage de la violence ou la menace d'user de la violence ne sied pas à la perspective européenne de la région".
La session des ministres des AE de la Cooperation de l'Europe du Sud-Est avait été ouverte en matinée au Palais du Zappeion par le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, qui, dans son allocution, a qualifié l'orientation euro-atlantique des pays de l'Europe du Sud-Est de trait d'union et de motivation commune conduisant au développement démocratique et social et au progrès économique.
M. Caramanlis a en outre mis l'accent sur "la volonté commune de libérer nos sociétés des poids du passé et d'élargir leurs horizons", ajoutant que "le terrorisme et les actes extrémistes, la corruption et le crime organisé n'ont pas de place au sein de ces sociétés".
Evoquant les perspectives de l'Europe du Sud-Est, M. Caramanlis a fait état d'une région qui doit cesser de représenter un espace de malentendus, de violences et de guerres, ajoutant que "l'Europe du Sud-Est a le droit de devenir une région de coopération et de dialogue, intégrée de façon créative dans des institutions internationales, en tant que partie de l'Europe à laquelle elle appartient". M. Caramanlis a encore mis l'accent sur la coopération économique et le développement des infrastructures, notamment dans les secteurs de l'énergie et des transports qu'il a qualifiés d'indispensables pour que l'Europe du Sud-Est puisse intégrer l'UE, ajoutant à ce sujet que "la communauté énergétique de l'Europe du Sud-Est, dans le cadre du Traité d'Athènes , les réseaux transeuropéens, les gazoducs et oléducs, sont des éléments importants de ces actions".
Les travaux de la rencontre interbalkanique se sont clôturés dans l'après-midi, et les questions inscrites à l'ordre du jour concernaient le renforcement du dialogue politique entre les pays de la région et la promotion de la coopération régionale, la coopération pour le développement des infrastructures régionales, l'adaptation future des actions du Pacte de Stabilité pour l'Europe du Sud-Est et l'orientation européenne des pays des Balkans.
i-GR/ANA