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La faillite d'une chaîne TV met en danger la poursuite du Championnat grec de football

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Par iNFO-GRECE,

"La société Alpha Digital Synthesis annonce avec regret qu'elle a été mise en liquidation". Le communiqué de la chaîne cryptée par satellite détentrice des droits de transmission des matches de football et tombé comme un coup de tonnerre, laissant atterrées les présidences des différents Clubs alors que le championnat grec vient à peine de commencer. Bien que les grands Clubs pressentaient l'issue d'une aventure qui avait peu de chances de s'imposer dans le paysage grec, le fait est qu'à son tour, l'absence de droits de transmission TV met les finances des plus petits clubs dans une situation fragile.


Alpha Digital Synthsis (ADS) s'attendait à une "préférence massive et substantielle du grand public et des supporters des Clubs", condition sine qua non de la survie d'une chaîne sur abonnement. Or depuis novembre 2001, seuls 40.000 abonnés ont été enregistrés, là ou ADS espérait plus du triple. Les abonnés actuels pourront transférer leur abonnement sur l'autre chaîne cryptée en Grèce, Nova, suite à un accord entre les deux sociétés.

ADS qui a démarré en décembre 2001 diffusait un bouquet de chaînes composé de 4 canaux sportifs (Alpha Sports 1 Alpha Sports 2, Extreme Channel et PAOK channel), de deux chaînes de cinéma, de deux chaînes d'information (CNN et CNBC), de deux chaînes soutirées en grec AVANTE pour hommes et CLUB femmes, de deux chaînes pour enfants diffusant essentiellement des dessins animés, de deux chaînes en grec Alpha TV et Polis Network et de deux chaînes musicales MTV et VH1 Europe en plus d'une multitude de canaux TV et Radio en accès libre. Composée pour l'essentiel d'investissements grecs, le capital de la société s'élevait à 90 millions d'euros.

La disparition d'ADS du paysage grec va priver les clubs de football de la 1e et 2e division d'importantes ressources qui avaient été budgétés pour la saison en cours. La chaîne possède les droits exclusifs de retransmission en Grèce des matches des équipes suivantes: Olympiakos, champion en 2002, AEK Athènes, Panahaïki Patras, Aris Salonique, Panionios, Prodeftiki Athènes, Xanthi, Ioannina, mais les retombées indirectes concernent un nombre plus important de Clubs.

Hier soir, jeudi 12, l'Union des clubs professionnels de football (EPAE) se réunissait pour examiner la nouvelle situation. Dans un premier temps le gouvernement a réagit en assurant que les droits des consommateurs seront protégés mais motus sur les conséquences sportives. Peu après, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que la chaîne publique ERT "ne pourrait donner son accord sur des affaires qui n'assurent pas absolument l'argent public", répondant ainsi à une rumeur qui voulait que l'ERT reprenne les droits de retransmission du championnat. Le ministre de la Culture, autorité de tutelle du sport en Grèce, Evangelos Venizelos, confirmait que "la Cité n'entend pas jouer le rôle de l'entreprise de télévision ne celui du manager subsidiaire des unions sportives du football", concluant "qu'il n'y aurait aucune intervention au sujet des droits de retransmission".

La réaction de l'EPAE a été aussi radicale: après le refus du Ministre d'accorder un soutien financier aux Clubs compensant le manque à gagner, le bureau de l'EPAE va soumettre mardi prochain à l'Assemblée Générale de ses membres une proposition "d'abstention du championnat". Au cas où cette proposition serait adoptée, cela reviendrait à suspendre le Championnat à partir du dimanche 29 septembre. Des milieux proches de la direction de l'EPAE n'excluent pas une interruption définitive du championnat pour cette année afin de la mettre à profit pour "assainir la situation du football grec".

Un coup dur pour l'image du sport professionnel en Grèce à deux ans des Jeux Olympiques et pour le gouvernement à trois semaines des élections municipales. Toutefois les jeux ne sont pas encore faits: la solution proposée par les Clubs – et rejetée par le Ministre de la Culture - c'est d'être soutenus par un prélèvement de 5% sur le "Stoichima", une loterie de paris sur les résultats des matches du football dont la concession de l'OPAP, la Loterie Nationale dépendant de l'Etat, est gérée par une filiale d'Intralot, une compagnie du groupe de Socratis Kokkalis, président du Club d'Olympiakos et un des soutiens du Premier Ministre Costas Simitis. C'est Kokkalis qui a lancé l'idée du prélèvement des 5% sur "Stoichima". Son Club Olympiakos a le plus gros contrat avec Alpha Digital Synthesis d'un montant de 4,5 milliards de drachmes (13,2 millions d'euros).

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