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Inflation galopante : les Grecs font la grève du portefeuille

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Par iNFO-GRECE,

Les associations des consommateurs ne s'attendaient pas à autant: jusqu'à 80% d'abstinence de la manie consommatrice hier lors de la journée de protestation contre la vague des hausses dans les prix de consommation courante qui avaient atteint les 7% dans certains secteurs.

Le très officiel Institut National des Consommateurs avait appelé les consommateurs grecs à une journée de boycottage mardi 3 septembre après un constat de dérapage des prix pendant l'été. Un bon coup de pub pour le lancement de son site Internet (inka.gr) et fêter le 32e anniversaire de sa première constitution le 3 septembre 1971.

Le gouvernement pouvait de son côté savourer la concordance avec le 28e anniversaire de la création du Parti socialiste le 3 septembre 1974 et a appuyé en douceur l'initiative, plusieurs ministres s'étant inquiétés des conséquences du dérapage des prix, après une inflation de 3,8% en juillet, surtout que fin août la presse nationale annonçait des nouvelles vagues de hausses pour la rentrée, une épine dont le gouvernement se passerait à cette rentrée.

Alors que le Premier ministre M. Simitis doit faire son discours traditionnel sur l'économie à l'inauguration de la Foire de Thessalonique cette semaine, le Pasok qui doit affronter les élections municipales en octobre dans une situation difficile se devait de retrouver un visage social et combatif. Les coupables étaient désignés : les commerçants et la consommation courante, celle qui touche le plus grand nombre. Donc appel fait aux Grecs de ne pas remplir leur caddie et d'observer une minute de silence téléphonique à 22h00.

Or, les prix dans les produits de consommation courante, nourriture, fruits et légumes et dans les services de communication avaient plutôt tendance à baisser. Ce furent surtout les services hôteliers qui ont eu tendance à s'aligner sur les prix européens ( 7% pesant pour 0,7% dans l'indice des prix) ainsi que les services de santé et les frais de scolarité des écoles privées. Sur les prix de consommation courante des hausses sectorielles avaient été observées : 7% sur le prix du pain, 6,4% sur la bière, 4 à 7% sur les produits laitiers, 5,2% sur les glaces. Toutefois, certains syndicats des boulangers et pâtissiers soutenaient la "grève".

Les ménagères n'ont vu que l'occasion de manifester leur mécontentement dans la difficulté de boucler leurs fins de mois et ont suivi massivement l'appel. Selon les données diffusées par l'Institut des Consommateurs, le chiffre d'affaires des commerces a été sérieusement atteint: des baisses aux environs de 70% dans le commerce de nourriture et des l'équipement de la maison, -80% dans les commerces d'habillement, les supermarchés et les marchés populaires, mais seulement –38% dans la restauration et –25% dans les stations services.

Pas moins prévoyantes pour autant, les Grecques avaient pris soin de faire le plein des placards la veille, puisque, selon les chaînes des supermarchés, leurs rayons avaient observé une augmentation anormale de leur chiffre d'affaires la veille de la grève.

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