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L'heure de vérité pour les relations greco-turques ou l'art de perdre.

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Par iNFO-GRECE,

papandreou samos


Le ministre des Affaires étrangères grec dansant le zeïmbékiko sous les applaudissements de son homologue turc en juin dernier. Jusqu'où Cem fera-t-il danser Papandreou ?

Le premier tour des contacts exploratoires pour le rapprochement des points de vue entre la Grèce et la Turquie commence mardi 12 mars à Ankara entre directeurs des cabinets des ministères des Affaires étrangères des deux pays. La Grèce aborde ce tour avec le handicap de celui qui fait la première concession.

Les deux équipes se rencontrent à la suite des accords entre les ministres des Affaires étrangères grec et Turc, MM Papandreou et Cem. Elles ont pour mission d'explorer les points de convergence pour établir un dialogue entre la Grèce et la Turquie. La Grèce sera représentée par le directeur général des Affaires politiques internationales M. Anastassios Dscopelitis et le Pr Argyris Fatouros, spécialiste du droit international à l'Université d'Athènes.

Les deux pays marginalisés sur la scène internationale en cultivant l'image d'éternels ennemis, ont besoin de donner des gages de bonne volonté de vivre en bon voisinage et de régler les différents qui les divisent aussi bien auprès de l'Union européenne qu'auprès des Etats-Unis. A noter que le 16 avril doit se réunir le conseil de liaison Union Européenne - Turquie.

La Grèce a dû faire d'importantes concessions en vue de ce rapprochement en abandonnant le refus de considérer les revendications turques sur la mer Egée en dehors du droit international et du cadre des instances internationales garantes de ce droit. A l'opposé, la Turquie obtient ainsi la reconnaissance de ses revendications comme un problème bilatéral.

Ankara ne reconnaît pas l'espace aérien grec au-delà des 6 milles des eaux territoriales au lieu des 10 internationalement reconnus. De même, Ankara a fait de l'extension des eaux territoriales grecques à 12 milles, conformément à la Convention internationale sur le droit de la mer, un casus belli. Le différent porte également sur les limites du plateau continental, susceptible de receler d'importants gisements de pétrole.

Malgré le pas fait par la Grèce d'entrer en discussion directe avec la Turquie, il est peu probable de voir se réaliser des avancées substantielles. A moins que la faiblesse grecque n'arrive à faire passer son attachement aux termes du droit international pour de l'inflexibilité. La Turquie en sait quelque chose et se dit optimiste sur l'issue des discussions sur la mer Egée, selon le ministre des Affaires étrangères Isamïl Cem - et ami de son homologue grec Giorgos Papandreou. D'ores et déjà, comme dans la plupart des problèmes de voisinage de puis 15 ans (Skopje, Albanie, Yougoslavie), la Grèce a de nouveau réussi à faire passer ses thèses défensives pour des revendications1 ! C'est un début dans l'art de perdre.

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