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Enveloppes suspectes en Grèce: manipulation ou manque de confiance ?

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Par iNFO-GRECE,

anthrax vaccination


Campagne de vaccination à l'anthrax au Département à la Défense des Etats-Unis en... septembre 1999

Tandis que commencent à arriver les premiers résultats des analyses sur les enveloppes suspectées de contenir des bactéries de l'anthrax reçues dans les services américains en Grèce, la polémique s'ouvre entre le gouvernement et l'ambassade américaine pour la gestion médiatique de "l'affaire".

Les résultats des examens de l'enveloppe reçue jeudi à la base américaine de Souda, Crète, ont été révélés négatifs. Les analyses sur l'enveloppe reçue à l'ambassade américaine à Athènes sont attendues pour le début de la semaine.

Le gouvernement grec a protesté officiellement par la voix du conseiller politique du ministère des Affaires Extérieures, M. Skopelitis, auprès de l'ambassadeur des Etas-Unis à Athènes, M. Tomas Miller, pour avoir été informé de la réception d'enveloppes suspectées de contenir des bactéries d'anthrax après que l'information avait été divulguée dans les médias.

Les services américains ont géré à leur manière "l'affaire" et ont sollicité directement les laboratoires grecs, puis allemands, pour les examens, sans en référer ni au gouvernement, ni aux autorités sanitaires de la Grèce. En revanche, les journaux et la télévision faisaient déjà les gros titres toute la journée du vendredi, tandis que le gouvernement n'était mis au courant que vendredi soir.

Du côté de l'ambassade américaine, on soutient que les services postaux grecs ne sont pas concernés puisque le courrier en question est parvenu à Athènes par la valise diplomatique en provenance du State Department où il est supposé avoir été contrôlé avant son départ. Les résultats ont par ailleurs été négatifs à Souda et les huit employés qui avaient été mis sous antibiotiques ont arrêté le traitement préventif qui leur avait été prescrit.

La situation dans laquelle se trouve le gouvernement grec n'est pas facile. Le ministre grec de la santé venait de déclarer "qu'il n'y avait aucun risque du bacille du charbon en Grèce", ce qui, dans le contexte actuel et étant donné la faiblesse des défenses grecques dans le domaine, est davantage un vœux destiné à rassurer l'opinion mais qui ne fait de doute sur les difficultés des grecs à "gérer la situation" si un cas se présentait. Une politique d'apaisement du public qui est à l'opposé de la stratégie américaine appelant les citoyens à la vigilance maximale.

Soupçonné par les services américains tantôt de traîner les pieds, tantôt d'être inefficace dans la lutte contre les réseaux terroristes, le gouvernement grec aurait-il été aussi taxé d'incapacité à gérer une telle affaire et, donc, les américains ont-ils préféré la gérer eux-mêmes ou ont-ils délibérément choisi de divulguer l'incident auprès d'une opinion majoritairement hostile à l'intervention américaine en Afghanistan comme le laissaient entendre les sondages publiés dernièrement dans la presse locale ?

Faudrait-il en ce cas interpréter les cas d'anthrax constatés cette même semaine en Allemagne - révélés également comme une fausse alerte - et en Lituanie comme un plan d'implication de l'opinion européenne devant l'imminence d'une accélération des manœuvres de guerre en Afghanistan à l'approche du Ramadan musulman, alors que les européens semblent de plus en plus sensibilisés par les conséquences humanitaires des opérations reléguant au second plan leur intérêt pour les premiers objectifs qui sont l'élimination du risque terroriste ?

Ou, ce qui serait plus grave, s'agit-il d'actions des mêmes auteurs que ceux des vraies attaques bactériennes cherchant à semer la confusion ?

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