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Religion et Cartes d'identités: une pétition pour rien.

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Par iNFO-GRECE,

Malgré le soutien massif des grecs à l'initiative de l'Eglise orthodoxe pour un référendum en faveur de l'inscription facultative de l'appartenance religieuse sur les nouvelles cartes d'identité, les trois millions de signatures récoltées risquent de peser peu dans la balance des négociations, puisqu'il est peu probable que négociation il y aura et encore moins de référendum.


L'archevêque d'Athènes et chef de l'Eglise orthodoxe de Grèce a présenté hier les résultats officiels de la pétition lancée il y a un an pour demander l'inscription optionnelle de l'appartenance religieuse sur les cartes d'identité. Cette pétition venait en réponse à la loi promulguée par le gouvernement supprimant la dite mention sur les nouvelles cartes d'identité des grecs. 3.008.901 de grecs ont soutenu la pétition, ce qui dans une population de 6,4 millions d'électeurs confère une force de négociation non négligeable à l'église.

Cependant, il est fort peu probable que l'Eglise parviendra à obtenir un référendum sur la question comme elle le demande. Mgr Christodoulos doit rencontrer aujourd'hui le Président de la Démocratie Hellénique, M. Stéphanopoulos, mais à plusieurs reprises, le Premier Ministre, M. Simitis, a fait savoir que, la loi étant votée, le sujet était clos.

Du côté des médias, dont la majorité est proche du pouvoir soit idéologiquement soit par partage de la conception d'une modernisation rimant avec anticléricalisme, malgré le ton mesuré de Christodoulos, il n'a été retenu de sa communication que les phrases les plus extrêmes et les plus polémiques.

Par ailleurs, la demande de l'église d'une inscription facultative de l'appartenance religieuse sur les cartes d'identité en guise de compromis sur la disparition pure et simple de cette mention est techniquement difficile et constitutionnellement limitée. Cela amène l'opposition conservatrice, traditionnellement plus proche de l'église que la gauche, à être mesurée dans son soutien à l'archevêque, se contentant de dénoncer l'insolence du gouvernement et d'appeler à la reprise du dialogue avec la hiérarchie de l'Eglise.

L'Eglise devra désormais se résoudre à faire l'amère constatation que même en démocratie, l'invocation du droit peut permettre de se placer au-dessus des majorités, surtout lorsqu'elles sont silencieuses. Retour, juste ou injuste, là n'est pas la question, des battons quand à 'la place au dessus des rois et des Présidents', revendiquée par l'archevêque pour le clergé dans une intervention maladroite en pleine polémique avec le Premier Ministre.

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