Aller au contenu principal

Comité Olympique : la course à la présidence ouverte en coulisses favorise les chances de Paris

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

logo CIOAu moment où Paris planchait devant le CIO pour sa candidature aux JO de 2008, beaucoup des membres de la très redoutable, et tout autant contestée, institution devaient avoir l'esprit ailleurs. A trois mois et demi de l'élection du successeur de l'actuel Président Juan Antonio Samaranch, qui règne sur le CIO depuis 20 ans, intrigues et alliances vont bon train parmi les postulants.



Dès lundi après-midi, 26 mars, à peine le tout nouveau maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait fini de présenter le projet français, que l'actuel vice-président de la commission médicale du CIO, Jacques Rogge, annonçait dans une conférence de presse sa candidature à la Présidence du CIO.

Mais le chirurgien belge, âgé de 59 ans, n'est jamais que le troisième candidat en lice. Face à lui deux sérieux outsiders, le hongrois Pal Schmitt, chef du protocole, et l'américaine Anita De Frantz, première vice-présidente. Cependant le danger pourrait venir plutôt du côté du sud-coréen Un Yong Kim, président de la Fédération internationale de taekwondo et de l'Association générale des fédérations internationales de sports, qui confirmera officiellement son intérêt mardi prochain. A moins que ce ne soit l'homme fort du marketing olympique, Richard Pound, 59 ans, pour le moment indéterminé.

Chacun dispose d'un complexe réseau d'influence et chacun a ses raisons de croire à ses chances. Un Yong Kim, 70 ans, réputé très rusé, pourrait tourner son âge avancé à son avantage en s'alliant avec Pal Schmitt, 59 ans. Ne pouvant briguer plus de deux mandats successifs en raison de la limite d'âge fixée à 75 ans, le sud-coréen, pourrait promettre à Paul Schmitt de lui garder la place au chaud, lequel en échange le soutiendrait dans la présente campagne. Un Yong Kim dispose par ailleurs de puissants réseaux d'influence en Asie, Afrique et Amerique Latine qui font de lui le candidat favori de l'élection, si on en croit les sources qui se veulent très au fait des arrangements en coulisses. Une revanche à portée de main pour celui qui n'a pas encore éclairci son rôle dans les scandales de Sion 2006 et de Salt Lake City et qui se trouve toujours blâmé par la commission d'enquête interne. Mais aussi un moyen en cas d'accession au trône de mieux contrôler, si pas stopper les poursuites.

Bien sûr, le CIO se passerait bien d'un tel président alors que cet été doit s'ouvrir le procès à Salt Lake City où le fils de Kim est inculpé. Mais Kim, s'il n'est pas élu, sera de toute façon l'arbitre incontournable entre les candidats les plus présentables du CIO, Jacques Rogge et Richard Pound.

Kim en voudra-t-il au canadien Ricahrd Pound d'avoir conduit l'enquête sur les affaires de Salt Lake City où faut-il suivre les rumeurs qui veulent que les relations entre les deux hommes se sont nettement améliorées depuis ? Ricahrd Pound représente de plus l'idéal moderne de l'olympisme : un bon ménage du sport et de l'argent. Ancien nageur, il est aujourd'hui responsable du marketing olympique et initiateur des contrats de droits TV et de sponsoring les plus lucratifs signés ces 15 dernières années et notamment à Atlanta et à Sydney. Ce sans mal qu'il pourra compter sur le soutien de deux parrains influents du CIO : l'Australien Kevan Gosper, candidat pressenti mais qui ne se présente pas, et l'Israélien Alex Gilady, vice-président de la chaîne de télévision NBC, l'une des sources de financement les plus importantes du CIO.

Mais si Richard Paound peut mettre son image d'homme propre et son expérience de nageur pour évoluer dans les eaux pas toujours limpides du CIO, il rencontrera sûrement sur son parcours un autre connaisseur de la navigation, l'actuel vice-président, Jacques Rogge, ancien champion de voile. Lui aussi fait valoir le succès des Jeux de Sydney à son crédit. Et il a suffisamment tapé sur les grecs, les accusant de retard, les menaçant de retrait, etc. pour dire aujourd'hui que les progrès réalisés dans la préparation des JO d'Athènes l'ont été grâce à lui.

Sans doute, aussi, que le succès de la candidature parisienne convaincra Mario Pescante, secrétaire général de l'Association des comités olympiques européens et artisan des JO d'hiver de Turin en 2006, déjà proche de Jacques Rogge, de lui apporter son soutien. Vu sous cet angle la ville de Paris a toutes les chances d'être retenue pour les JO de 2008. Autre avantage pour Jacques Rogge de s'allier les faveurs de Mario Pescante, les bons rapports de ce dernier avec Un Yong Kim, sans qui Turin n'aurait pas ses Jeux et, ne l'oublions pas, sinon vainqueur du scrutin, du moins arbitre incontournable et, en tout cas maître de l'intrigue.

Soyez le premier à noter cet article