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La Grèce en guerre, 1940-1941. Deuxième phase de la guerre (du 14 novembre au 28 décembre), par la maréchal A. Papagos, suite 9

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Soumis par efthymiouthomas le

[i] Les ordres du Haut commandement hellénique aux grandes unités prévoyaient que l'avance de l'Armée de Macédoine occidentale, dans la vallée du Tomorítsa, n'avait pour seul objet que de couvrir les opérations qui seraient entreprises, plus au S, par le IIème corps d'armée. Les opérations du IIème corps d'armée, avaient pour des raisons que nous exposerons plus bas, subi un retard, et l'offensive de l'Armée de Macédoine occidentale auraient pu, par conséquent, être remise.

Il fut cependant jugé nécessaire que cette attaque se fit sur-le-champ, tant pour que nos troupes puissent descendre des ligne de crêtes et améliorer leurs dures conditions de vie et de combat, en plein hiver, que pour nous assurer du col de Gourí Prèr. L'occupation de ce col nous permettrait de monter le ravitaillement, qui partirait désormais du terme de la route longeant le Dévoli, au lieu de partir de Sélénísta. La route était meilleure, et le nombre de bêtes de trait nécessaires considérablement diminué.

Plus au S, le IIème Corps d'armée, renforcé par la 15e Division d'infanterie, amenée à pied, à marches forcées, vers le 20 décembre, de la région de Korytsá (en Albanie) améliore ses positions et prépare son offensive contre les troupes italiennes qui font preuve d'une extrême activité tout au long du secteur que tient ce corps.

Le 25 décembre, nos troupes occupent, par une vigoureuse attaque, les hauteurs 1220-1150 (E de Phratári), où les Italiens sont fortement retranchées et ont dressé de nombreux barbelés.
Le 26 décembre l'aile droite de notre IIe Corps d'armée, conquiert la région Tsérévonté – Verziézia – Dobroússia, au N de l'Apsos. Les Italiens, face à notre IIe Corps d'armée, renforcèrent leurs troupes par les unités fraîches suivantes :
- 8e Bataillon de mitrailleuses,
- 150e Bataillon de Chemises noires,
- unités de la 37e Division de Modène, et
- 5e Division alpine Poustéria.

Notre IIe Corps d'armée dut remettre l'attaque décidée contre les positions retranchées italiennes de la ligne de crêtes Sévranín' – Garonín'. Il nous fallait auparavant rétablir les lignes de communication, pratiquement coupées depuis le 15 décembre, par des intempéries exceptionnelles. Le IIe Corps d'armée était ravitaillé par la route Mertzáni en Grèce - Préméti – Klissoúra en Albanie, dont le revêtement était en très mauvais état. De plus, les Italiens en retraite avaient fait sauter les ponts, et plus spécialement les deux grands pont de Prétáni et de Préméti. Le passage du fleuve sur ces points fut assuré, de façon provisoire, du fait de moyens en matériel très réduits de l'armée hellénique, par des ponts de barques. La persistance du mauvais temps exceptionnel détruisit complètement le revêtement de cette route. Les crues subites de l'Aoos nous obligèrent de remiser, parfois pour plusieurs jours, nos pont de barques, pour qu'ils ne soient pas emportés par le fort courant du fleuve, grossi par les précipitations. Telles furent les principales raisons pour lesquelles le IIe Corps d'armée dut remettre son offensive.

À l'O de l'Aoos, notre offensive continue, sans arrêt, depuis le 8 décembre. Notre 4e Division entre en ligne ce même jour. La plus grande partie des 8e Division, IIIe Brigade et du détachement de Thesprotie est renvoyée à l'arrière, pour se reposer, et être reconstituée. Le Ier Corps d'armée dispose donc, d'E en O des 2e, 4e, 3e Divisions d'infanterie. De violentes tempêtes de neige dans les régions de Débéli, Golico, Bouzáé Séphèr Aghaït et Kourvéléssi, à partir du 20 décembre, stoppèrent pratiquement notre offensive sur la droite et le centre du Ie corps d'armée. Quelques opérations, restreintes, furent entreprises par nos détachements pour améliorer nos positions et les conditions de vie très dures de nos soldats (positionnements en villages).

Plus à l'O, des conditions atmosphériques un peu meilleures permirent, pour quelques jours seulement, la poursuite de nos opérations, pendant lesquelles fut occupée, jusqu'au 28 décembre, la ligne Chimára – Vranitsa – Bolièna, en Albanie.
Du 8 au 28 décembre, l'ennemi engagea dans le secteur compris entre la mer Ionienne et le Drin de nouvelles forces fraîches. Nous apprîmes, de prisonniers italiens capturés, la venue dans la vallée de la Siousítsa, de renforts de troupes fraîches :
- unités de la 4e Division alpine Cunéensé,
- de la 33e Division d'infanterie Aqui dans la région de Kourvéléssi,
- de la deuxième Division d'infanterie Brénéro,
- du 63e Bataillon de Chemises noires dans la région de Tépéleni,
- des 83e et 153e Bataillons de Chemises noires sur la zone côtière,
- du 155e Bataillon de Chemises noires dans la région de Klissoúra, en Albanie.

Nous apprîmes, de prisonniers italiens capturés tout au long du front, de Pogradétz (frontière albanaise E avec la Yougoslavie) à la mer Ionienne, le renforcement des divisions italiennes sur place, soit par des envois d'hommes, soit, pour les plus éprouvées par nous, par l'apport d'unités organisées (bataillons et même régiments) pour leur redonner leur force initiale.
Ainsi, p. ex., nous constatâmes le renforcement de la 3e Division alpine Julia par un régiment entier, le régiment alpin 8bis, et, de plus, par des bataillons alpins complémentaires.
La 23e Division de Ferrare fut renforcée par des envois d'hommes et aussi par trois bataillons complets :
- le 1er Bataillon du 36e Régiment de la 16e Division d'infanterie Pistóïa,
- le 3e Bataillon du 35e régiment de la même Division et
- le 1ier Bataillon du 12e régiment d'infanterie de la 56e division de Cazálé.

L'offensive hellénique du 8 au 28 décembre, dont les objectifs, fixés par notre Haut commandement aux grandes unités étaient :
(1) la protection du plateau de Korytsá, à l'E en Albanie ;
(2) l'avance dans la vallée du Tomóri ;
(3) la prise des nœuds de communication de Tépéleni de Klissoúra, à l'O.
L'ouverture de la vallée de la Siousítsa ne réussit qu'en partie. L'occupation de Klissoúra et de Tépéleni ne put être effectuée.

Le 28 décembre 1940, les troupes helléniques occupaient, d'E en O, en Albanie du S, la ligne : cote 504, à 3 km au N-O de Chimára – cote Mésla 1074 – village Vranitsa – village Bolièna – village Goúsmari – cotait 1200, au N-O du village Progonáti – cote 1410 – Bouzáé Séphèr Aghaït non 1580 – Mt Lékli 1730 – village Péstáni – village Bresdani – village Grabové – cote 1150, 3km à l'E de Phratari – village Tsérévonté – village Vérézzia – village Dobroussia – village Ouianikou – village Skimari – village Grabove Chritianos – cote 1370, 3km à l'E du village Lélé -le mont trapézoïdal au S-E du village Kalivatsi – cote anonyme à 1km au NO de Pogradétz. [/i]

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