Impérialisme russe

L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie sont censés devoir être intégrées par la Géorgie (le Caucase, comme les Balkans, comme les pays d'Afrique, est une mosaïque de pays dont les frontières ne correspondent pas aux hommes, aux religions et aux cultures).
Du temps de l'URSS, l'Ossétie du Sud (partie de la « république socialiste » de Géorgie), avait une autonomie culturelle, que Moscou garantissait en quelque sorte. Les Ossètes ont un parler persan et sont des chrétiens orthodoxes, comme les Russes et les Géorgiens.
La Géorgie indépendante, a élu un président, dissident soviétique qui veut se dédouaner par un nationalisme exacerbé : les peuples minoritaires de son pays devront apprendre le géorgien, se convertir à l'orthodoxie... Ce président élu Gamsakhourdia organisait des « visites » musclées pour ne pas dire brutales à Tskhinvali, capitale des Ossètes du Sud. Ceux-ci déclarèrent leur indépendance. En décembre 1990 Gamsakhourdia avait dissous leur région autonome (créations de Staline, ancien séminariste géorgien dont on connaît la carrière) et envoyé l'armée. Un quart à un tiers de la population de Géorgie est fait d'Ossètes, Abkhazes, Arméniens, Azéris, et de nombreux Grecs (dont la plupart se sont sentis contraints de partir pour la Grèce).
Les Géorgiens, gens que j'admire et que je respecte en tant que peuple, ont à leur tour succombé à la tentation de l'intégration de leurs allogènes (ce qu'on fait leurs voisins Turque vis-à-vis des Arméniens, des Grecs-Rômii, des Assyriens ; ce que ne manqueront pas de faire les Albanais du Kosovo). Le peuple kurde est divisé - de force - entre Turquie, Irak, Syrie, etc.
Depuis la deuxième guerre mondiale, ce phénomène se manifeste de façon sanglante, tragique, maintes fois : Musulmans formant le Pakistan, quittant l'Inde et Indiens suivant la via dolorosa inverse, Allemands de Prusse orientale, anciennes colonies d'Afrique, menace sur la Thrace grecque musulmane en turquisation, etc. etc.
Que les « géopoliticiens », onusiens ou autres ferment les yeux sur ces réalités qui font couler le sang (refus de reconnaître le génocide arménien par les Turcs, reproches gourmés aux Chypriotes grecs rejetant le plan Annan, maintien forcé de frontières incluant des peuples totalement différents comme le Fyrom-Bulgarie occidentale) et veulent maintenir ces faits, en dépit du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, est un crime contre l'humanité.
Que Saakachvili (oubliant la trêve olympique que les Hellènes réalisaient autrefois) se livre à une attaque nocturne, sanglante, contre "sa province ossète", croyant que le soutien occulte américain (les Américains ont rapatrié d'urgence le contingent géorgien d'Irak...) paralyserait les Russes, prouve son incapacité et sa cruauté, bien qu'élu.
La guerre froide politique est terminée, la guerre économique non. Les USA continuent à vouloir encercler l'ex-URSS, oubliant que c'est maintenant la Russie. Ils poussent à l'intégration dans l'OTAN des Pays baltes, de l'Ukraine, de la Géorgie. Heureusement, jusqu'ici la France et l'Allemagne ont récusé l'entrée de cette dernière dans l'OTAN.
Les USA ont-ils oublié la réaction de Kennedy lors des missiles pour Cuba ? Les Russes font de même à leur frontière caucasienne ...