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14 août 1974, 4h. du matin, à Chypre : deuxième opération d'Attila

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Soumis par Th. Efthymiou le

Le 14 VIII 1974, deuxième offensive Attila à Chypre. Elle dure jusqu'au 16. Elle élargit la conquête aux 35% de l'île, l’armée occupant la partie la plus fertile et procédant au nettoyage ethnique. Ils seront environ 200 000 réfugiés, dans leur propre île. Des hommes sont déportés, puis « disparus » en Turquie (on devine la mort, et dans quelles conditions, de ces « agnoouménii »...).
Comme en Irlande, en Palestine en Inde-Pakistan, la Grande-Bretagne a appliqué son « divide and rule », pour retarder la décolonisation de cette île, où elle a deux bases militaires.
Aux USA, Henry Kissinger est Secrétaire d'Etat et Président du Conseil national de sécurité. Comme Richard Nixon est pris dans la tempête du Watergate, c'est Kissinger, ennemi de Makarios, « tiers-mondiste » dont il ne souhaite pas le retour, qui fait la politique extérieure de son nouveau pays.

Rappelons les plus récentes étapes de cette tragédie révélatrice de l'impuissance de l'ONU et la connivence de l'OTAN.

15 VII 1974, à Lefkossia, coup d'état provoqué par la junte d' Athènes (Ghizikis « président », Iôannidis, Bonanos, Galatsanos, en mal de succès, voulant l’énôssis). Il est réalisé par Géôrgitsis et Papadakis, commandants le contingent grec de Chypre. L'ethnarque Makarios leur échappe (vers Palaiochôri, Monastère de Kykko, Paphos, d'où il s'adresse aux Chypriotes). Nikos Sampson, combattant de l'EOKA B, réputé pour sa rudesse, deux fois condamné à mort, amnistié est « fait» président par Géôgitsis. Bulent Ecevit Premier ministre turc met l'armée sur le pied de guerre. Il exècre Makarios et connaît la brutalité de Sampson dont les Turcs ont souffert.

17 VII 1974, l'OTAN demande le retrait des officiers grecs et le retour de Makarios. Celui-ci s’envole d'Akrotiri, base anglaise, vers Londres. Il y essaie, sans succès, d'obtenir de Wilson, Premier ministre et Callaghan Secrétaire des Affaires étrangères que le Royaume-Uni –puissance garante- agisse. Le même soir, Ecevit demande -comme Makarios- que l'Angleterre agisse avec la Turquie: refus. Il demande alors à faire passer les Turcs par les bases: refus. La Turquie, ainsi dégagée agira seule et sans frein, contre un petit pays, sans armée régulière équipée, préparée et en nombre.

18 VII 1975, Joseph Sisco, sous-secrétaire américain reçoit Ecevit à l'ambassade des USA, et en apprend que la Turquie veut renverser Sampson et protéger les Chypriotes turcs.

19 VII 1974, pendant que Makarios débat au Conseil de Sécurité de l'ONU, à New York, Ecevit ordonne au commandant en chef de la place d'Adana d'attaquer. A 17h30, l'armée -qui était prête- embarque à Mersin.

20 VII 1974, à 4h30-5h. l’invasion commence à Kyrénia, premier Attila (choix de nom…). Bombardements aveugles au napalm, parachutistes à Mia-milia. Les réfugiés fuient. Résolution 253 à l’ONU (lettre morte) : la Turquie n’y est pas nommée, c’est « une intervention militaire étrangère » !

23 VII 1974, malgré l’appel au cessez-le-feu de l’ONU, Attila avance et « honore » ce nom sur le modèle hun.
Sampson abandonne la « présidence », Kliridis lui succède.

24 VII 1974, Karamanlis revient de son exil volontaire parisien.

25-30 VII 1974, conférence de Genève, avec Callaghan, Gunes et Mavros . Aucun Chypriote, grec ou turc ! Attila continue.

13 VIII 1974 Kliridis pense à un appui soviétique. L’ambassadeur répond que l’URSS n’agira qu’avec les USA. Makarios est à Londres.

14 VIII 1974 la conférence s’arrête à 03h. A 04h. la deuxième partie d’Attila commence...

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