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13 mai 1930, la mort de Fridtjof Nansen, le juste

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Soumis par Th. Efthymiou le

[b][u]Fridtjof Nansen[/u][/b],
ce nom, rien d'autre sur une simple tombe dans un jardin près d'Oslo, pas de date. Les grands hommes sont hors du temps. Nansen était l'un des plus grands.
Il fut explorateur, écrivain, sportif, océanographe, diplomate, prix Nobel de la Paix. A la suite de la Grande Guerre mondiale il sauva la vie de milliers de personnes par son action humanitaire.
Nansen était fidèle à ses racines norvégiennes. Il naquit dans une famille connue et respectée pour son humanité. Par sa mère, il descendait du comte Wedel-Jarlsberg, commandant en chef de l'armée norvégienne quand Christian V était roi du Danemark et de Norvège. Par son père, de Hans Nansen, maire de Copenhague, qui partit à la découverte de la mer Blanche. De mentalité, c'est à sa mère qu'il ressemblait le plus - femme habile, travailleuse-, qui dirigeait sa maison avec fermeté, trouvant le temps de faire des études. Les qualités douces qui se firent de sa maturité venaient de son père, à la vie calme, retirée, quasi ascétique, homme de loi apprécié, d'intégrité reconnue.
Fridtjof naquit le 10 X 1861. Il eut une enfance heureuse dans la maison du domaine de Store Frøen, près d'Oslo, avec son frère Alexander et plusieurs demi-frères et demi-soeurs. C'était un paradis campagnard, à la lisière d'une forêt. L'amour que le jeune Nansen portait à la nature intacte naquit dans la solitude des bois et des ruisseaux. Bien que de famille aisée, Fridtjof apprit tôt la valeur du travail et de la discipline. Une nourriture simple et un mode de vie frugal caractérisaient sa famille.
Les aptitudes et intérêts de Fridtjof étaient variés, et il lui fut difficile de choisir ses études (Université d'Oslo). La physique et les mathématiques lui étaient naturelles, mais il pensait que la zoologie le mettrait en contact plus direct avec la nature, ce qui décida de son choix. L'océanographie, matière où il se distingua, n'était encore qu'à ses débuts. La passion de Nansen pour l'Arctique - qui ne le quitta jamais - fut éveillée pendant ses années.
[b][u]L'expédition sur le Viking.[/u][/b]
En 1882, sur le conseil d'un professeur il s'embarqua pour l'océan glacial Arctique à bord du Viking, à la chasse aux phoques. À bord, observait et notait les vents, courants marins, mouvements des glaces, vie animale.
Ce voyage à bord du Viking eut de belles conséquences scientifiques. Il fut le début de l'engagement de Nansen pour le Grand Nord. Un morceau de bois, dérivé dans les glaces, le fit aboutir à l'expédition du [i]Fram[/i]. Etonné de trouver, loin au nord, du bois flottant, Nansen se demanda comment il y parvint. Il conclut que ce morceau de bois venait de Sibérie (ce que confirma l'expédition du [i]Fram[/i]).
Auparavant, Nansen participa à l'expédition qui le rendit célèbre. A bord du Viking, il avait aperçu la mystérieuse côte est du Groenland . Seuls les Esquimaux y avaient pris pied. Aucun Européen ne s'était aventuré vers l'intérieur. Nansen voulut traverser la calotte glaciaire. Ce sera en 1888.
Au retour du [i]Viking[/i], on lui offrit d'être conservateur des Collections d'histoire naturelle du Musée de Bergen, offre flatteuse pour ce jeune homme qui venait de terminer ses études. Six ans durant, Nansen poursuivit à Bergen des études mais... entre les murs d'un laboratoire. Passer d'un bateau de chasse aux phoques au microscope, étudier des animalcules fut un changement... brutal. Le sujet qu'il choisit en zoologie était difficile et exigeant: l'étude du système nerveux central. Avec sa thèse ([i]The Structure and Combination of Histological Elements of the Central Nervous System,[/i] 1887), il obtint le titre de "docteur en philosophie". Sa thèse comportait de nouvelles interprétations: le jury l'approuva avec un certain scepticisme. Aujourd'hui, elle est un classique.
[u][b]Le Groënland.[/b][/u]
Durant ses études à Bergen, Nansen avait le projet de traverser les gloaces du Groenland. Il se lança dans les préparatifs de l'expédition en 1887. Le plan était original, téméraire. Au lieu de débarquer sur la côte ouest habitée et de gagner l'intérieur, il voulait aborder la côte est et aller vers l'ouest. Il pensait que partis de l'ouest, les hommes feraient le trajet deux fois: aucun navire ne les attendrait sur l'inhospitalière cote est; ça doublerait la longueur du trajet, comparé à l'itinéaire est -ouest. Partis de l'est, ils n'auraient pas à revenir sur leurs pas. Raisonnablement, on ne pouvait aller qu' est-ouest. Cette décision correspondait tout à fait à la nature de Nansen, homme misant le tout pour le tout. Couper les ponts derrière soi était une stratégie qu'il utilisera par la suite avec succès.
La tâche était dure, la côte étant presque toute barrée par une banquise instable. De nombreux navires s'y étaient abîmés corps et biens. D'énormes icebergs dérivaient dans les rares golfes abrités. Les ponts de glace menaçaient constamment de s'effondrer. Derrière cette barrière terrifiante, des montagnes se dressaient tout au long de la côte.
Le financement était un autre obstacle. Malgré les recommandations de l'Université le Parlement norvégien n'était pas disposé à accorder de l'argent à un projet hasardeux qui, a priori, ne ferait pas avancer la science. Mais, mille dollars offerts par un négociant de Copenhague suffiret à lancer l'opération.
La préparation de l'expédition, poussée dans les moindres détails, était caractéristique du travail de Nansen. Chaque étape étudiée. Quand le succès couronna ce coup d'audace, ce fut par la minutie des préparatifs.
Six hommes s'embarquèrent. Le 17 VII 1888, ils quittèrent le bateau, mirent cap vers la terre dans des barques. Ils pensaient y parvenir en 2-3 h. Ils mirent 12 jours! Souvent bloqués par les glaces, ils devaient porter jusqu'aux eaux libres. Ils furent à la terre ferme le 29 VII, 50 km.au sud du but, vents contraires et courants les ayant déportés. Près d'un mois après avoir quitté le navire, ils purent se lancer dans la traversée le Groënland, après avoir forcé les falaises de la côte. L'expédition dura jusqu'à la fin septembre, avant qu'ils n'atteignissent la côte ouest, après des efforts heculéens et par des froids pouvant descendre à - 50 °C.
À 27 ans, Nansen avait conduit son équipe, sans incident majeur, dans des régions inexplorées. L'équipe avait noté force observations météorologiques et scientifiques. Aucun bateau ne quitta la côte ouest avant le printemps. Nansen hiverna au Groenland, étudia les Esquimaux et à rassembla des observations pour «[i]La vie des Esquimaux[/i]» (1891).
En V 1889, Nansen et ses hommes étaient de retour en Norvège. Ce fut triomphal. Ils reçurent l'accueil des héros nationaux qu'ils étaient devenus.
[u][b]Préparation de l'expédition du [i]Fram[/i].[/b][/u]
Nansen continuait à réflêchir au morceau de bois observé sur la glace au large du Groenland. D'autres preuves de l'existence d'un courant de est-ouest étaient apparues lorsque des débris de la Jeanette, navire américain sombré au nord de la Sibérie en 1879, avaient été découverts au large du Groenland. Nansen était convaincu qu'ils avaient suivi un courant allant de la Sibérie au pôle Nord puis au Groenland. Il projettait de construire un navire assez solide pour résister aux glaces, mettre cap au nord en partant de Sibérie, jusqu'à être pris dans la banquise. Nansen resterait à bord avec son équipage, le bateau dériverant avec le courant vers le pôle, puis à l'ouest vers le Groenland. Il exposa sa théorie à la Société norvégienne de Géographie et à la Société royale de Géographie à Londres. Le projet fut accueilli avec méfiance. On doutait que construire un tel navire fût possible, ce projet était suicidaire...
Les Norvégiens n'en perdirent pas confiance en leur jeune héros: le Parlement assuma une bonne partie des frais. Le roi et des particuliers couvrirent le reste.
Les trois années suivantes furent consacrées aux préparatifs. Nansen collabora avec le constructeur maritime Colin Archer et le [i]Fram[/i] fut le résultat de cette collaboration.
Le Fram n'était pas une "beauté". Il est pataud, voire laid: il convenait à sa mission. La coque avait trois épaisseurs de chêne et d'ébène verte, avait de lourdes membrures, et était d'une résistance incroyable. Sa forme arrondie empêchait la glace de trouver prise.. Quand elle commençait à exercer des forces énormes, le [i]Fram[/i] était poussé vers le haut. Il était recouvert de fer à la proue et à la poupe. Les cabines et le carré étaient chauds et accueillants. Une bibliothèque, des jeux, des instruments de musique permettraient de faire passer les mois d'hivernage.
Nansen prit douze hommes, dont Otto Sverdrup qui avait traversé le Groënland avec lui, et maintenant capitaine. En VI 1893, l'expédition quitta Christiania-Oslo, avec à bord 6 années de provisions et 8 de combustible. Nansen estimait la durée l'expédition à 2-3 a. Il laissa à quai sa femme cantatrice au talent prometteur, et sa fille de 6 mois.
Après avoir suivi les côtes de Norvège, le Fram mit cap à l'est suivit les côtes de Sibérie; puis vira au nord. On atteignit la banquise le 20 IX. L'hélice et le gouvernail furent enlevés: le [i]Fram[/i] était pret à une longue dérive vers l'ouest à travers les glaces. Le [i]Fram[/i], se révéla très bien conçu pour sa mission. En 3 a.que l'équipage y passa, isolé du monde, fut un refuge sûr et réconfortant. Même quand les glaces menaçaient d'écraser ce petit navire (530 tonneaux). À la fin de l' expédition, il était aussi étanche et fiable qu'au lancement. Les dangers n'étaient pas que physiques, ils étaient aussi psychiques: ennui et dépressiion mentale étaient la menace constante. Nansen y parait en occupant les hommes, et un emploi du temps déterminé. Les observations scientifiques étaient la part importante du travail.
La progression était lente. Après plusieurs mois le Fram avait peu progressé et ne dérivait pas aussi près du pôle qu'espéré. Nansen décida de chercher à se rapprocher du pôle à skis. Il prit avec lui Hjalmar Johansen, un des hommes des plus résistants. Sachant qu'il serait probablemement vain de tenter de retrouver le Fram, Nansen décida qu'une fois au pôle, il irait au Spitzberg ou sur la terre François-Joseph. Le Fram fut confié à Otto Sverdrup, coéquipier très capable.
Nansen et Johansen partirent le 14 III 1895. Avec chiens, kayaks et traîneaux, ils tentèrent désespérément d'atteindre le pôle. Ils avançaient trop lentement et les conditions étaient pires que prévues. A la latitude Nord de 86° 14 mn, point le plus près du pôle jamais atteint, ils firent demi-tour vers la terre de François-Joseph.
Ce voyage (500 km) avait coûté 5 m. d'efforts éprouvants. Nansen et Johansen atteignirent l'île que Nansen appela ensuite Jackson Island, (nom de l'explorateur britannique). Ils hivernèrent 9m. dans un abri de pierres.
En mai, l'année suivante, ils repartirent vers le sud. À la mi-juin, chance inouïe, ils rencontrèrent sur la glace Frederick Jackson, chef de l'expédition scientifique britannique travaillant sur la terre François-Joseph. Les Norvégiens le suivirent à sa base.
Le 13 VIII 1896, Nansen et Johansen débarquèrent du navire de Jackson à Vardø (Norvège du nord). Sans qu'ils le sachent, ce même jour exactement le Fram avait réussi à se dégager de la banquise dans les parages du Spitzberg et faisait route vers le sud! Une semaine après, le Fram jetait l'ancre à Skjervøy, dans le nord de la Norvège. Comme Nansen l'avait prévu, il avait dérivé vers l'ouest avec les courants. Sa théorie était correcte.
Le retour, en longeant la côte vers le sud, fut triomphal pour Nansen et ses 12 coéquipiers. Le 9 IX, ils étaient à Oslo. La foule en délire les accueillit. La Norvège longtemps soumise au Danemark et a la Suède, était en crise sur la question de l'union à la Suède. C'était l'impasse, la guerre menaçait. La nation voulait un chef rallieant les suffrages. Le peuple vit en Nansen ce chef. À 35 a...
Nansen avait montré qu'il n'y avait pas de terre au pôle mais que la mer prise par les glaces ... Il avait découvert qu'un courant chaud atlantique, passant sous la glace pôlaire. Les observations sur les courants, vents, températures furent longtemps utilisées. Pour l'océanographie, science alors neuve, l'expédition du Fram fut d'une importance capitale. Pour Nansen, l'océanographie marqua le tournant de ses travaux, occupant l'essentiel de ses recherches. Ses découvertes contribuèrent à montrer l'importance de la mer sur le climat régnant de la terre ferme.
En 1905, le désaccord sur l'union avec la Suède avait atteint un point critique. La Norvège voulait son propre gouvernement, et que la politique étrangère fût entre les mains du roi et non entre celles du ministre des Affaires étrangères de Suède. En VIII 1905, le peuple norvégien se prononça pour la dissolution de l'union avec la Suède. Nansen encouragea ses compatriotes pour une Norvège libre. Il fut envoyé à Copenhague et en Grande-Bretagne pour convaincre les Britanniques du bien-fondé de la cause norvégienne. L'accord fut conclu en octobre. La Norvège était un royaume indépendant.
Le poste de Premier ministre fut proposé à Nansen en 1905. On lui offrit -discrètement- de devenir président ou roi... Il refusa: il était scientifique et un explorateur. Il participa aux tractations pour persuader le prince Charles de Danemark d'acepter le trône vacant de Norvège. Le prince devint le roi Haakon VII.
Nansen ne put refuser à Haakon VII de d'être l'ambassadeur de Norvège à Londres (1906-08). Son épouse Eva mourut en 1907, peu de temps après qu'il eut perdu l'espoir de diriger une expédition au pôle Sud. Il avait préparé dans les moindres détails l'expédition. Le jeune explorateur polaire norvégien, Roald Amundsen, avait demandé à le Fram pour un voyage au nord de la Sibérie, pour contribuer à la recherche océanographique. Nansen avait besoin du Fram pou l'expédition au pôle Sud, qui aurait couronné de sa carrière de chercheur. Il réfléchit et, le coeur lourd, il confia le [i]Fram[/i] à Amundsen.
[u][b]La Grande guerre.[/b][/u]
La Grande Guerre mit fin à toute recherche, la Norvège resta neutre. Les USA entrèrent en guerre en 1917 et restreignant l'exportation alimentaire en Norvège. Une commission alla à Washington dirigée par Nansen. Il mena une lutte interminable, souvent désespérante, plus d'un an, pour ravitailler son pays, sans contrainte de renoncer à sa neutralité.
La guerre éveilla chez Nansen le dégoût de la tuerie. Quand la Société des Nations (SdN) fut créée, il se dépensa sans compter, et fut représentant de la Norvège des années. Lors des négociations fondant la SdN, les États neutres et/ou petits furent pratiquement oubliés. Les Grands dictaient leurs conditions, les petits assistaient en spectateurs. Mais Nansen vit dans la SdN un espoir pour l'humanité. Il persuada la Norvège et les pays scandinaves d'en devenir membres.
Après les années à la SdN, Nansen voulait consacrer le reste de sa vie à la science. C'est à regret qu'il avait assumé les devoirs du diplomate.
La SdN en décida autrement. Dans des camps, en Europe, en Asie, il y avait un demi-million de personnes en grandes souffrances - des prisonniers qui avaient combattu pour l'Allemagne et ses alliés. En révolution et guerre civile, les Russes étaient quasi indifférents à leur sort. Nombre de prisonniers n'avaient plus de patrie, ne savaient rien de leur famille, et mouraient par milliers de faim et de froid.
La SdN devait relever le défi du rapatriement ou d'une nouvelle patrie. Il fallait un homme -non politicien- neutre, capable, ayant la confiance et le respect de tous: Nansen.
Il refusa les demandes réitérées, puis s'y voua. Le 1er IV 1920, il quitta Christiania. Le gouvernement soviétique refusait de reconnaître la SdN. Il n'y avait pratiquement pas d'argent pour nourriture, habillement, transport...
Nansen jouissait d'un tel prestige que les Soviétiques acceptèrent de négocier personnellement avec lui. Des fonds furent réunis. Le travail de titan commença. En IX 1922, Nansen annonça à la SdNations que sa mission était accomplie. Plus de 400 000 prisonniers étaient rentrés, rapidement, à relativement peu de frais.
[u][b]La famine.[/b][/u]
Nansen, sexagennaire, voulait rentrer en Norvège pour ses recherches et sa famille. Le monde avait besoin de lui: en URSS, ancien grenier à blé, 20 000 000 de personnes souffraient de famine et des épidémies apparaissaient. La Croix Rouge Internationale fit appel à Nansen pour aider les affamés. Il sacrifia ses intérêts personnels. Les Russes lui permirent un bureau à Moscou afin que l'aide puisse être dirigée sur place. la SdN fit la sourde oreille à ses demandes de fonds: "elle ne souhaitait pas aider à un pays communiste..!"
Nansen voyagea pour trrouver des fonds, ne réussit pas à en réunir assez pour sauver toutes les victimes de cette famine. Cet échec partiel bouleversa Nansen qui n'avait pas l'habitude de la défaite, d'autant moins qu'il s'était entièrement investi dans cette cause. Les refus catégoriques essuyés ternissaient l'espoir pacé dans la SdN, il réussit à apporter de l'aide à de nombreuses victimes, surtout en Ukraine et sur la Volga.
[u][b]Aide aux réfugiés.[/b][/u]
Combattant la famine, Nansen organisait et dirigeait un grand projet. 2 000 000 de Russes ayant fui la révolution et la contre-révolution étaient acheminés comme du bétail, de pays en pays. Vu le nombre de pays voisins de l'URSS impliqués par cette débâcle, il fallait un dirigeant central, capable de négocier avec les gouvernements. La SdN fit de Nansen le "haut-commissaire aux réfugiés", coordonant les différentes organisations humanitaires.
L'essentiel était de procurer aux réfugiés des papiers d'identité reconnus, leur conférerant un statut et la possibilité d'un passeport. Nansen proposa des certificats avec les informations importantes de leurs titulaires. Beaucoup de gouvernements acceptèrent de reconnaître le "passeport Nansen". Des milliers de personnes franchirent les frontières pour s'installer ailleurs. Nansen lui-même prit contact différents gouvernements les persuadant d'accueillir des quotas de réfugiés.
Son résultat le plus impressionnant pour les réfugiés fut probablement le "rapatriement" d' 1 500 000 de Chrétiens grecs ex-sujets ottomans de Constantinople, Thrace orientale et Asie mineure vers la Grèce, après le Traité de Lausanne. La Grèce, pays vaincu après 10a. de guerres, n'était pas préparée à accueillir les réfugiés. Les Musulmans de Grèce étaient environ 350 à 400 000, qui prirent le chemin inverse. Un prêt de la SdN aiderait la Grèce à installer ses réfugiés .
[u][b]Prix Nobel de la Paix.[/b][/u]
En 1922 le comité Nobel norvégien attribua le prix Nobel de la paix à Nansen qui fit don de son prix à des projets humanitaires internationaux.
[u][b]Les Arméniens.[/b][/u]
À partir de 1925, Nansen se consacra à aider les réfugiés survivants arméniens. Après leur massacre par les Turcs et les Kurdes, ils avaient été poussés au désert pour y mourir. Nansen plaida leur cause avec conviction. Il travailla incessamment pour leur procurer une patrie, ou, du moins, pour tenter de réunir des fonds qui permettent l'installation d'un système d'irrigation dans le désert. Ses projets furent rejetés par la SdN, et son appel pressant à une aide financière ne recueillit guère de compréhension. Ces revers l'affectèrent profondément. Il démissionna du poste de Haut-commissaire aux réfugiés. La SdN refusa. Malgré cette défaite, Nansen reste estimé des Arméniens.
Dernières oeuvres

De 1925 à 29, Nansen joua un rôle de premier plan dans les efforts pour une convention pour interdire le travail forcé dans les colonies, et préparer une conférence sur le désarmement.
La décision de convoquer en 1932 une conférence sur le désarmement fut prise en 1930. La place de Nansen resta vide. Il s'éteignit paisiblement le 13 V 1930, chez lui à Polhøgda, près d'Oslo
La grande œuvre de Nansen est d’avoir conduit à la création d’un système de protection légale des réfugiés.
C’est le début d’une longue suite de mesures juridiques qui, par-delà sa mort de Nansen, par-delà la SdN (dissoute en 1946), aboutissent en 1950 au [b]Haut-Commissariat pour les réfugiés[/b] et, en 1951, à la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

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