8 janvier 1923
Manifestation, place Omonia(Concorde) à Athènes des réfugiés-échangés, à bout de difficultés, disette, tracasseries administratives.
La Grèce est probablement le premier pays au monde pour la proportion de réfugiés et de descendants de réfugiés de sa population. Les "échanges de populations", les émigrations forcées, le nationalisme turc, les épurations ethniques ont créé une partie non négligeable de l'origine des Grecs d'aujourd'hui.
Ce fut encore observé à la fin du XX°s. pour la Nagorni-Karabach, l'Abchasie la Tchétchénie, etc. les Grecs du Caucase (souvent réfugiés du Pont lors du génocide) devant partir en Grèce ou dans le sud de la Russie, et sans parler de la moitié des habitants de Chypre en 1974.
En 1923, le transfert des réfugiés a permis l'enrichissement immobilier d'une part de la population autochtone. Les biens des Musulmans (environ 300 000) ayant quitté la Grèce pour la Turquie furent considérés comme équivalents des biens des Orthodoxes abandonnés en Turquie. Le rapport était de 1 à 10. Au lieu d'un partage parmi les réfugiés (env. 1 500 000) prévu par le Traité de Lausanne, les biens en Grèce furent dévolus à l'Etat. 10% environ -et seulement- fut attribué aux réfugiés.
Le reste servit aux combines politiques locales et aux parrains et clientèles électoraux. Il y eut même des reprises de terres déjà attribuées aux réfugiés. Les électeurs autochtones étaient opposés à l'installation des nouveaux venus sur les terres laissées par les Musulmans, qu'ils voulaient (et réussirent souvent) s'approprier dans un pays sans cadastre.
Nous en reparlerons le 5 avril (Journée mondiale des réfugiés).