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6 décembre 343, mort d'Hagios Nikolaos, le saint des marins

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Submitted by Th. Efthymiou on

Nikolaos naquit vers 250 à Patara, en Lykia-Lycie, province méridionale d'Asie Mineure. Il était le fils d' Efphimios, riche, pieux, charitable, et d'Anna, sœur de Nikolaos l'ancien, archevêque de Myra ("Demre"). La légende dorée rapporte qu'à sa naissance, dans le premier bain, il se leva et se tint debout 2h., mains jointes, les yeux au ciel. Il commença à jeûner dès le berceau: le mercredi et le vendredi, jours d'abstinence et de jeûne de l'église orientale du Christ, il ne tétait qu'une fois, le soir.
Il reçut une excellente éducation, dans l'étude des sciences divines et humaines et la pratique de toute vertu. La peste enleva ses parents dès sa plus tendre jeunesse. Nikolaos commença à distribuer son héritage. Ce fut alors que naquit la légende des trois jeunes filles. Un jour, averti qu'un père sans moyens de pourvoir ou de nourrir ses trois filles pensa les prostituer. Nikolaos empêcha l'infâme, en dotant secrètement les trois soeurs pour les marier. Il jeta de nuit une bourse pleine de pièces d'or par la fenêtre dans leur maison. La somme dota et maria l'aînée. Nikolaos fit de même pour la seconde, puis la troisième. Le père, lorsqu'il vit la première et la seconde fois les soins de la Providence pour sa famille voulut connaître leur bienfaiteur. Il veilla, le découvrit et, lorsque Nikolaos vint la troisième fois, il se jeta à ses pieds, reconnut sa culpabilité et fit vœu de pénitence. Nikolaos le pria de garder le secret. Ses prières furent inutiles. Toute la ville l'apprit. Le bruit s'en répandit ensuite dans toute la province.
Son oncle, l'archevêque de Myra, admirant la vertu et la sainteté de son neveu, l'ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère "la Sainte-Sion", qu'il avait fait bâtir non loin. Remarquant avec combien de sagesse son neveu s'acquittait de la charge, il lui confia le soin du diocèse pendant son pélerinage en Terre sainte. Sa mort étant arrivée peu de temps après son retour, Nikolaos pensa se retirer au désert, mais opta pour un voyage en Terre sainte, et s'embarqua. En mer, il prédit au pilote une forte tempête, qui survint, si furieuse que l'on se crut perdus. Nikolaos calma les flots.
Il renouvela plusieurs fois l'exploit, c'est pourquoi les marins l'ont choisi pour protecteur, et l'invoquent pour tout voyage. Dans le vaisseau, Nikolaos ressuscita le mousse mort en tombant du mât. A Alexandrie, Nikolaos guérit des malades que les habitants lui présentèrent. Parvenu à Jérusalem, Nikolaos vénéra les Lieux Saints, avant le voyage de retour.
Le successeur de l'oncle Nikolaos l'ancien mourut. Les évêques de Lykia s'assemblèrent pour élire son successeur. Le choix était difficile. Le plus ancien eut une révélation : le prêtre qui entrerait le lendemain le premier à l'église sera l'archevêque attendu. Il se posta le matin à la porte de l'église. Nikolaos entra le premier. L'ancien lui demanda son nom, et entendit: « Nikolaos, serviteur de Votre Sainteté ». Les évêques, l'ayant revêtu des ornements, l'installèrent dans le siège épiscopal. Nikolaos devint ainsi archevêque de Myra. Après la messe pontificale, une femme lui présenta le cadavre de son enfant mort d'être tombé dans le feu. Faisant sur lui le signe de la Croix, Nikolaos le ressuscita en présence de toute l'assemblée. Depuis c'est la coutume d'invoquer saint Nikolaos dans les accidents du feu.
Il jeûnait deux fois la semaine dès le commencement de sa vie. Il ajouta un troisième jeûne: l'abstinence de chair et de vin. Evêque, il se fit une loi de jeûner tous les jours, de ne manger que le soir et de n'avoir qu'un seul mets. Son lit était une natte, une planche ou la terre nue. L'empereur Licinius, ayant renouvelé en Orient la persécution de Dioclétien et de Maximien, envoya des officiers à Myra pour rétablir l'idolâtrie et forcer les Chrétiens, par toutes sortes de supplices, de l'embrasser. Les uns furent mis à mort, les autres jetés dans des cachots, ceux-ci envoyés en exil et ceux-là dépouillés de tous leurs biens et réduits à la dernière misère. Jeté en prison, Nikolaos ne plia pas et fut relâché par crainte d'un soulèvement populaire.
Constantin vainquit Licinius (324) et fit cesser la persécution. Nikolaos revint à Myra et s'attacha à exterminer le culte des faux dieux. Il fit abattre les idoles, démolir les temples, couper les arbres et ruiner les bocages qui leur étaient dédiés. Il prit la cognée en main et coupa en sept coups un arbre d'une prodigieuse hauteur, où Artémis était honorée.
La légende dorée rapporte encore que le Démon, furieux, prépara alors une huile contre nature pouvant brûler dans l'eau et sur les pierres. Prenant l'aspect d'une religieuse, le Démon monta dans une barque de pèlerins, allant vers Nikolaos. Il leur dit : « Je regrette de ne pas pouvoir vous accompagner auprès du saint homme. Veuillez du moins, en souvenir de moi, enduire de cette huile les murs de son église et de sa maison ! » Mais la barque du Démon s'étant éloignée, les pèlerins virent s'approcher une autre barque avec, à son bord, Nikolaos. Il leur dit : « Cette femme, que vous a-t-elle dit et que vous a-t-elle donné ? » Les pèlerins racontèrent ce qui s'était passé. Alors il leur dit : « Cette femme n'est pas une religieuse mais l'impudique Artémis! Pour preuve, jetez son huile à la mer ! » A peine l'eurent-ils jetée qu'elle s'enflamma.
Nikolaos soutint avec force les décisions du concile oecuménique de Nikaia-Nicée ("Iznik") contre l'arianisme (325), où fut établi notre "Pistévô" ("credo"). Il ressuscita à Myra deux écoliers qu'un hôtelier avare et cruel avait égorgés et serrés dans le saloir, pour profiter de leur argent et de leur corps. D'autres disent qu'il en ressuscita trois sur le chemin de Nikaia, qu'un méchant avait traités avec la même barbarie et dont il vendait la chair hachée comme viande. Ces deux prodiges de la Légende dorée n'ont aucun témoignage dans l'époque byzantine; nous n'avons que la tradition populaire pour nous en assurer (peut-être un seul miracle rapporté différemment).
La Lykia et Myra étant affligées d'une grande disette de blé qui les réduisait à la famine. Nikolaos sut qu'un marchand en avait plusieurs vaisseaux chargés dans un port de Sicile. Il lui apparut en songe et l'avertit de faire voile vers Myra, l'assurant que la nécessité y était excessive et qu'il y vendrait son grain tout ce qu'il voudrait, et, de peur qu'il ne crût que c'était une illusion, il lui mit dans la main trois pièces d'or. Le marchand, les trouvant sur lui à son réveil et voyant bien que personne n'était entré dans sa chambre, fut persuadé. Aussi il s'embarqua, porta son blé au port de Myra, le vendit à bon prix et, en gagnant beaucoup, il soulagea extrêmement la ville.
D'autres marchands, passant par le même port pour porter du blé à Constantinople, Nikolaos les pria d'en décharger une partie pour son peuple. Ils répondirent que cela leur était impossible, parce qu'ils devaient tout rendre à Constantinople exactement et par mesure. Il les assura que quelque quantité qu'ils lui laisseraient, ils trouveraient toujours leur compte où ils allaient : ils vendirent une partie de leur blé à Myra, et arrivés à Constantinople, ils trouvèrent sans aucune diminution toute la quantité qu'ils avaient chargée en l'embarquant.
Nikolaos multiplia prodigieusement les blés qu'il avait fait venir et achetés. Ce qui n'aurait suffi à son peuple que quelques jours, se trouva suffisant pour plus de deux ans.
Etant un jour aux portes de Myra avec Népotien, Ours, et Apilion, trois maîtres de camp envoyés par l'empereur Constantin, arrêtés en chemin par un vent contraire et fait relâche dans un port du diocèse de Nikolaos, ce dernier les invita à dîner. Apprenant qu'on allait faire mourir contre toute sorte de justice trois honorables habitants que le président corrompu Efstathios, avait condamnés à mort, Nikolaos pria ses hôtes de l'accompagner. Accourant avec eux sur le lieu de l'exécution, il trouva les trois soldats à genoux, la face voilée, le bourreau brandissant déjà l'épée sur leurs têtes. Nikolaos s'élance sur le bourreau, arrache l'épée, délie les trois innocents, et les emmène, sains et saufs.
Puis il court au prétoire du consul. Il force la porte fermée. Le consul le salue. Mais Nikolaos lui dit: « Ennemi de Dieu, prévaricateur de la loi, comment oses-tu nous regarder en face, tandis que tu as sur la conscience un crime si affreux ? » Il l'accabla de reproches, mais, sur la prière des princes, et devant son repentir, il pardonna. Puis les messagers impériaux, avec sa bénédiction, poursuivirent leur route, et soumirent les révoltés sans effusion de sang ; et ils revinrent alors vers l'empereur, qui leur fit un accueil magnifique.
Des courtisans, corrompirent le préfet impérial, qui, soudoyé par eux, accusa ces trois princes, devant son maître, du crime de lèse-majesté. L'empereur, affolé de colère, les fait mettre en prison et ordonne qu'on les tue, la nuit, sans les interroger. Informés par leur gardien de leur sort, les trois princes déchirent leurs manteaux et gémissent amèrement. Soudain, l'un d'eux, Népotien, se rappelant que Nikolaos a naguère sauvé de la mort, en leur présence, trois innocents, exhorte ses compagnons à invoquer son aide.
Sur leur prière, Nikolaos apparut cette nuit-là à l'empereur Constantin, lui disant : « Pourquoi as-tu fait arrêter injustement ces princes, et les as-tu condamnés à mort tandis qu'ils sont innocents ? Hâte-toi de te lever et fais-les remettre en liberté au plus vite ! Sinon, je prierai Dieu qu'il te suscite une guerre où tu succomberas, et tu seras livré en pâture aux bêtes ! » Et l'empereur : « Qui es-tu donc, toi qui, entrant la nuit dans mon palais, oses me parler ainsi ? » Et lui : « Je suis Nikolaos, évêque de Myra » Et Nikolaos se montra de même au préfet, Ablave, qui avait le plus appuyé leur condamnation et qu'il épouvanta en lui disant : « Insensé, pourquoi as-tu consenti à la mort de trois innocents ? Va vite travailler à les faire relâcher ! Sinon, ton corps sera mangé de vers et ta maison aussitôt détruite. » Et le préfet : « Qui es-tu donc, toi qui me fais de telles menaces ?" Et lui : « Sache, dit-il, que je suis Nikolaos, évêque de Myra! »
L'empereur et le préfet, s'éveillant, se firent part de leur songe. Ils mandèrent les trois prisonniers. « Etes-vous sorciers, demanda Constantin pour nous tromper par de semblables visions ? » Ils répondirent qu'ils n'étaient pas sorciers, et qu'ils étaient innocents du crime qu'on leur reprochait. Alors Constantin : « Connaissez-vous un homme appelé Nikolaos ? » Eux, entendant ce nom, levèrent les mains au ciel, et prièrent Dieu que, par le mérite de Nikolaos, il les sauvât du péril où ils se trouvaient. Quand Constantin apprit d'eux la vie et les miracles du saint, dit : « Allez et remerciez Dieu, qui vous a sauvés sur la prière de ce Nikolaos ! Mais rendez-lui compte de ma conduite, et portez-lui des présents de ma part ; et demandez-lui qu'il ne me fasse plus de menaces, mais qu'il prie Dieu pour moi et pour mon empire ! » Constantin les chargea même de riches présents pour ce saint, afin qu'ils lui témoignassent par là leur reconnaissance de les avoir délivrés de la mort. Ces présents furent un livre des Evangiles écrit en lettres d'or, un encensoir d'or massif et enrichi de pierreries, deux chandeliers d'or et des gants brodés d'or pour la messe pontificale. Cette épisode explique pourquoi ceux qui sont faussement accusés ont recours à la protection de saint Nikolaos.
Il est aussi la légende des marins à deux doigts de périr d'une tempête qui, ayant imploré saint Nikolaos, le trouvèrent à l'heure même dans leur vaisseau leur disant : « Me voici, je viens à votre aide ». Aussitôt il prend le gouvernail. Il commande à la mer. Il apaise les flots. Il les mène jusqu'au port de Myra, où il disparut. Dès qu'ils furent débarqués, ils allèrent à l'église pour le remercier, et l'aperçurent au milieu de clercs. Ils se jetèrent à ses pieds, lui firent le récit de ce qui s'était passé et lui en témoignèrent leur reconnaissance. Le Saint leur fit connaître que ce péril leur était arrivé pour quelques péchés secrets dont ils devaient se corriger et faire pénitence.
Ayant eu la révélation de sa mort prochaine, il dit adieu à son peuple dans une messe pontificale, et se retira au monastère de la Sainte-Sion. La fièvre l'ayant saisi, il se fit administrer les sacrements et s'endormit le 6 XII 343. Il fut enseveli dans une tombe de marbre. De sa tête coulait une huile apportant la santé à bien des malades, et de ses pieds une source d'eau. L'huile se tarit quand le successeur de saint Nikolaos fut chassé de son siège par des envieux. Mais dès que l'évêque fut réinstallé, l'huile se remità couler. Longtemps après, les Turcs détruisirent Myra. Quarante-sept soldats de Bari passaient par là. Quatre moines ouvrirent la tombe du saint: ils prirent ses os, qui nageaient dans l'huile, et les transportèrent dans la ville de Bari, en l'an 1087.
Hagios Nikolaos est le patron des écoliers et petits garçons, des bateliers, pêcheurs, marins et mariniers, déchireurs de bateaux et débardeurs, voyageurs et pèlerins, brasseurs, tonneliers, ciriers, mal jugés.
On peut citer deux autres miracles du Saint. Un homme avait prié Nikolaos de lui faire avoir un fils, promettant qu'il irait avec son fils au tombeau du saint et lui offrirait un vase d'or. L'homme a un fils et fait faire le vase. Mais ce vase lui plaît tant qu'il le garde et, pour le Saint, en fait faire un autre d'égale valeur. Puis il s'embarque avec son fils pour se rendre au tombeau du Saint. En route le père ordonne à son fils d'aller lui prendre de l'eau dans le vase qui d'abord avait été destiné à saint Nikolaos. Le fils tombe dans la rivière et se noie. Le père, malgré sa douleur, n'en poursuit pas moins son voyage. Parvenu dans l'église de saint Nicolas, il pose sur l'autel le second vase. Une invisible main le repousse avec le vase, le jette à terre. L'homme se relève, s'approche de nouveau de l'autel, est de nouveau renversé. Et voilà qu'apparaît, à l'étonnement de tous, l'enfant qu'on croyait noyé. Il tient le premier vase. Il raconte que, sitôt tombé à l'eau, Hagios Nikolaos est venu le prendre, et l'a conservé sain et sauf. Le père, ravi de joie, offre les deux vases au Saint.
Un homme avait eu, par l'intercession de saint Nicolas, un fils qu'il avait appelé Théodôre-Dieudonné . Il avait construit, en l'honneur du saint, une chapelle dans sa maison, où il célébrait sa fête tous les ans. Or un jour Théodôre est pris par la tribu des Agaréniens, et amené en esclavage au roi de la tribu. L'année suivante, à la Saint-Nicolas, l'enfant, pendant qu'il sert le roi, une coupe précieuse en main, se met à pleurer, en songeant à la douleur de ses parents, et en se rappelant la joie qu'ils éprouvaient naguère à la Saint-Nicolas. Le roi l'oblige à lui confesser la cause de sa tristesse; puis, l'ayant apprise : « Ton Nicolas aura beau faire, tu resteras ici mon esclave ! » Un vent terrible s'élève, renverse le palais du roi, et emporte l'enfant avec sa coupe, jusqu'au seuil de la chapelle, où ses parents sont en train de célébrer la fête de saint Nicolas. Selon d'autres auteurs, cet enfant aurait été originaire de Normandie, et aurait été ravi par le sultan ; et comme celui-ci, le jour de la Saint-Nicolas, après l'avoir battu, l'avait jeté en prison, voici que l'enfant s'endormit et, à son réveil, se trouva ramené dans la chapelle de ses parents.

Le culte de saint Nicolas, propre aux Grecs byzantins, passa en Occident lors des Croisades. Sur la fin du XIe siècle, les gens de Bari en Sicile feignirent de posséder son corps, alléguant une "translation". De Bari, en 1098, un croisé lorrain, seigneur de Varangeville, rapporta chez lui une phalange d'un doigt du corps saint : la relique, déposée dans une chapelle qui devint le sanctuaire de Saint-Nicolas-de-Port, attira un grand concours de pèlerins, et c'est ainsi que le culte du saint se propagea en France, dans les Pays-Bas et dans l'Allemagne.
Sa légende compilée par Siméon le Métaphraste contient le détail de ses prodiges.

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