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Anniversaire de l'invasion de Chypre : la Turquie répond avec des nouvelles provocations

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Par iNFO-GRECE,

A la veille du 35e anniversaire de l'invasion du Nord de Chypre par la Turquie - le 20 juillet 1974 - la publication jeudi dans le Journal officiel du gouvernement turc d'une décision pour l'entreprise de recherches géophysiques en Méditerranée orientale et plus particulièrement au sud et à l'est de Kastelorizo est ressentie comme une provocation par Athènes et Nicosie qui en appellent à l'application du droit international.

Cette décision va à l'encontre des règles du Droit de la Mer et ne peut en aucun cas porter atteinte aux droits souverains et aux compétences de la Grèce qui sont basées sur le Droit International, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Delavekouras, tout en soulignant que "nos positions sur cette question sont connues et ont été notifiés à maintes reprises à la Turquie. Selon les prévisions de la Convention internationale sur le Droit de la Mer, certaines régions citées dans la publication du JO de Turquie sont incluses dans le plateau continental de la Grèce".

M. Delavekouras a encore ajouté que l'ambassadeur de Grèce à Ankara s'est entretenu de la question avec les officiels responsables du ministère turc des AE tandis que le ministère grec des AE continue à suivre de près cette affaire et est prêt à prendre les décisions nécessaires pour défendre les droits souverains du pays.

La zone où la Turquie entend mener ses recherches vont jusqu'aux portes de Chypre, ce qui a conduit le gouvernement chypriote à déclarer qu'il est prêt à défendre ses droits avec sang froid auprès des organismes internationaux, tout en reconnaissant la difficulté du fait que la Turquie n'a pas signé la charte des Droit maritimes de 1982.

En tout cas, l'annonce de la Turquie est perçue comme une nouvelle provocation alors que Athènes et Nicosie se remémorent avec douleur les dégâts de l'opération Atilla : une invasion du Nord de Chypre par l'armée turque, prenant prétexte la protection de la communauté chyproturque après le coup d'Etat des colonels d'Athènes contre le président de la république chypriote. Les conséquences furent dévastatrices et irréversibles : des milliers de morts et de disparus côté grec, des dizaines de milliers de réfugiés et une île divisée avec près de 40% de son territoire toujours sous occupation où stationnent d'imposantes forces militaires turques.

Participant à une cérémonie à la mémoire des disparus de l'invasion, le président chypriote Dimitris Christofias a rappelé la volonté de la communauté grecochypriote et son engagement à poursuivre les négociations avec les chyproturques en vue d'une solution viable à la division.

Demandant à la Turquie de se conformer enfin aux décisions de la Cour européennes des Droits de l'Homme et de permettre l'accès aux archives militaires afin de connaître le sort des disparus de l'invasion, M. Chrisofias a souligné l'engagement constant des grecochyptiotes pour une solution fédéraliste, bizonale et bicommunautaire. "Non que c'est une solution idéale, mais parce c'est la seule solution réaliste pour nous débarrasser de l'occupation et de la division […] et quand nous parlons d'un compromis historique avec nos compatriotes chypriotes turcs, nous entendons ce que nous disons", a dit M. Chrisofias, pour expliquer que dans le cadre de ce compromis "nous recherchons une solution qui va réunifier le pays, notre peuple, les institutions et l'économie. Un pays avec une seule souveraineté, une personnalité internationale et une citoyenneté."

Déclaration de Mme Bakoyanis, ministre grec des Affaires étrangères, pour le 35e anniversaire de l'invasion turque à Chypre

Le 20 juillet nous met en mémoire, et dans le souvenir de la communauté internationale, les conséquences tragiques de l'invasion turque en 1974 à Chypre: le déracinement et l'exil, les violations massives des droits de l'Homme, les profanations des monuments culturels, le drame des familles des disparus, la colonisation turque qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui modifiant les caractères démographique et culturel de l'île.

La communauté internationale n'a jamais accepté, ni n'acceptera jamais les faits accomplis par la violence à Chypre.

Nous croyons en la possibilité d'un règlement pacifique et acceptée mutuellement, en accord avec les intérêts du peuple chypriote tout entier. Le rôle de la Turquie est crucial. Une réaction positive contribuerait à une solution qui donnerait une nouvelle impulsion à son entrée dans l'UE et naturellement aiderait à promouvoir les relations gréco-turques.

L'objectif de la Grèce a été, et reste encore, la fin de l'occupation turque, dans le cadre d'un règlement global de la question chypriote, mutuellement acceptable, juste et viable, et conforme aussi aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, un règlement fonctionnel qui sera conforme au fait que Chypre est membre de l'UE.

Les plaies qu'ont laissées l'invasion et l'occupation turque doivent se refermer et le peuple chypriote revivre dans l'unité retrouvée, en sécurité au sein de l'UE. Nous soutenons fermement l'initiative constante et les efforts infatigables du président Christofias pour une solution "chypriote" de la question.

La Turquie continue à posséder la clé de la solution, elle doit prouver de fait qu'elle veut tourner la page, qu'elle a la capacité d'assimiler les principes et valeurs de l'Europe.

i-GR/CNA/ANA-MPA

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