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sur l'isolement des chypriotes turcs

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Soumis par panos le

JOURNAL LE FIGARO

La rédaction

le 8 juin 2005

Messieurs,

Dans un article de Marie-Michèle Martinet sur les relations turco-américaines, du 8 juin 2005, vous faites référence à « l’isolement que subissent les Chypriotes turcs ».

Je suis étonné que cette expression soit reprise telle quelle et souhaiterais par la présente, rappeler quelques réalités au sujet de la situation des droits de l’homme à Chypre et sur le statut juridique des populations qui y vivent. En effet il me semble parfois que la presse alimente involontairement, la confusion en présentant la République de Chypre comme une République de citoyens chypriotes grecs et les Chypriotes turcs comme les citoyens d’un autre Etat en proie à l’isolement.

Je souhaiterais rappeler que tous les Chypriotes turcs, sont des citoyens chypriotes reconnus de la République de Chypre (que les media qualifient à tort de « République chypriote grecque »), y compris ceux qui vivent au nord de Chypre.

La République de Chypre fait tout pour assurer la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux malgré les difficultés découlant du fait que son gouvernement ne contrôle plus la zone du nord de l’île depuis 1974. Cela se manifeste notamment :

- par le fait que les citoyens Chypriotes turcs qui ont quitté le sud de l’île en 1975, ont la possibilité de récupérer leurs biens abandonnés qui sont gérés par un organisme spécial : le droit de propriété des Chypriotes turcs sur leur bien est reconnu comme le prouve une décision de justice récente par laquelle un Chypriote turc, M. ARIF MUSTAFA, qui avait quitté le sud de l’île en 1975 a obtenu l’expulsion d’une famille chypriote grecque qui cultivait sa terre abandonnée et y vivait depuis 30 ans, après avoir été elle-même chassée du nord par l’armée turque en 1974.

- par le fait que les citoyens chypriotes turcs ont le droit de circuler et de résider librement dans le zone contrôlée par le gouvernement de la République de Chypre ;

- par l’octroi de passeports européens de la République de Chypre aux Chypriotes turcs comme à tous citoyen chypriotes ;

- par le fait que des soins gratuits sont dispensés aux Chypriotes turcs dans les hôpitaux publics de la République de Chypre ;

- par le fait que des dizaines de milliers de Chypriotes turcs vont travailler tous les jours dans la partie sud contrôlée par le gouvernement de la République de Chypre ;

- par le fait que les retraites des fonctionnaires chypriotes turcs de la République de Chypre, sont payées même si ceux-ci habitent au Nord de Chypre.

Bref, une République de Chypre où règne l’état de droit, mais qui est impuissante à contrôler la partie nord de son territoire.

A l’inverse, au nord de Chypre les Chypriotes grecs n’ont aucun droit et des discriminations d’une gravité intolérable leurs sont imposées, en raison de leur origine ethnique ; ainsi :

- les Chypriotes grecs ne peuvent toujours pas reprendre possession de leur terre au nord de Chypre, (plus de 80% des terres, immeubles, maisons, champs du nord de Chypre appartient à des Chypriotes grecs spoliés depuis 1974-1975) ;

- les Chypriotes grecs n’ont toujours pas le droit, en raison de leur origine ethnique, de résider librement au nord de Chypre (alors que le nord de l’île était peuplé de 80% de Chypriotes grecs avant 1974-1975) ;

- les Chypriotes grecs n’ont toujours pas le droit, de circuler librement dans le nord de Chypre ; il n’ont le droit d’y effectuer que des visites touristiques de brève durée.

Bref, une situation de non-droit et d’apartheid. C’est la raison du plus fort, où l’état de droit n’existe pas.

Dans ces conditions, qui est isolé de qui et de quoi ? Qui est européen, et qui est « égoïste » (pour reprendre le terme utilisé à l’encontre des Chypriotes grecs par Daniel Cohn-Bendit, partisan du plan de Kofi Annan sur Chypre, plan dit de « réunification », qui constituait en vérité un recul par rapport à la reconnaissance des droits des personnes déplacées de Chypre tels qu’ils ont été reconnus par la Cour européenne des droits de l‘homme et tels qu’ils découlent des droits dont doivent bénéficier tous les citoyens européens).

La Cour européenne des droits de l’homme a reconnu, par un arrêt Chypre c/ Turquie de 2001, que la Turquie était la seule puissance à exercer réellement le contrôle du nord de Chypre, par la présence de 30.000 hommes de troupe, par la création unilatérale d’une « République turque de Chypre du nord », et la seule responsable de la violation du droit de propriété des Chypriotes grecs du nord de l’île .

La majorité de la population du nord de Chypre est à présent constituée de colons installés par la Turquie depuis 1974, qui, eux, ne sont pas citoyens de la République de Chypre.

C’est la situation anormale d’apartheid exercé contre les Chypriotes grecs, d’occupation militaire et de colonisation qui est, à tort, qualifiée de « situation d’isolement des Chypriotes turcs. »

Rappelons les sanctions prises par la communauté internationale lorsque l’Afrique du Sud pratiquait l’apartheid.

Une aide économique dans la partie de Chypre occupée par la Turquie devrait être conditionnée à la levée des restrictions imposés aux Chypriotes grecs en matière de droit de propriété fondées sur leur origine ethnique.

A l’heure où l’union européenne se cherche un destin, elle devrait proposer d’administrer provisoirement le nord de chypre pour y rétablir les droits de l‘homme, et participer au financement de la restitution de leur terre à tous les citoyens chypriotes, et du rapatriement des colons installés par la Turquie. La question du statut de la zone nord de Chypre viendrait après.

La communauté internationale devrait soutenir le combat de la justice chypriote pour les droits de l’homme et pour le respect du droit de propriété de tous les citoyens chypriotes sans distinction ethnique. Dans l’affaire ARIF MUSTAFA, la justice chypriote a montré son exemplarité et sa prise en compte des droits des Chypriotes turcs, en tant que citoyens chypriotes, sans distinction ethnique malgré la difficulté que représentait l’expulsion d’une famille de réfugiés chypriotes grecs qui, eux, ne peuvent récupérer leurs bien au nord.

La justice chypriote continue de combat pour le Droit, en poursuivant les étrangers, britanniques notamment, qui achètent illégalement dans le nord de Chypre des terres de chypriotes grecs spoliés à des marchands de biens sans scrupule et si le commerce avec la zone nord se développe, elle se montrera sans aucun doute vigilante sur l’origine des produits en provenance de cette région, pour le cas où ceux-ci proviendraient de l’exploitation illégale de terres dont les propriétaires ont été spoliés.

[...]

Je vous prie de croire, Messieurs, en l’assurance de mes sentiments distingués.

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Pierre

Je remercie Panos de donner tous ces éclaircissements sur Chypre. Pour ma part, j'étais déjà scandalisé par la "non réaction" des grands pays européens (et notamment la France) sur cette situation. J'étais également scandalisé par l'attitude de nos responsables politiques (M. Cohn-Bendit, par exemple) ou de nos médias sur ce problème. Mais j'ignorais tous ces "détails".
Comment comprendre la position de la France quand elle se révolte (à juste titre, à mon avis) contre l'occupation syrienne au liban et quand elle ne fait rien contre l'occupation turque à Chypre ?

En tout cas, merci pour vos précisions.

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mar 05/07/2005 - 15:04 Permalien
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EVROPI

En réponse à par Pierre

a ta decharge le gouvernent francais lui est tres heureux car il possede un magnifique centre d'ecoute ultra perfectionne a chypre. le plus dans un endroit magnifique du cote de capo greco.

si j'etais le gouvernement chypriote je leur dirais tu l'aime bien ta grande oreille si tu veux la garder alors parle de nous et de nos probleme. X( X( X( X(

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mar 05/07/2005 - 15:36 Permalien
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panos

pour de très nombreuses raisons :

- le plan ANNAN ne prévoyait le départ d'aucun colon de Chypre (la majorité des habitants du nord de chypre ne sont plus des chypriotes turs mais des colons installés par laturquie sur les terres des grecs expulsés); seulement des aides pourraient être accordées pour ceux qui voudraient partir (aides financées par les chypriotes);

- des quotas de résidence dignes de l'appartheid étaient prévus par le plan; certains "provisoires", pendant tout de même 19 ans; ainsi un chypriote grec ne pouvait pas s'installer dans une ville du nord si le quota de chypiortes grecs autorisés à habiter dans cette ville était dépassé (alors qu'un chinois ou un australien si); et tant pis s'il est originaire de ce village.

La possibilité deprendre des mesures pour que la population du nord ne soit pas peuplée de plus d'1/3 de chypriotes de langue maternelle grecque était égalmeent prévue dans le projet d'acte d'accession de chypre à l'UE prévu dans le plan ANNAN

tant pis pour la liberté de résidence et de circulation au sein de l'UE

- la plan ANNAN ne respectait pas le droit de propriété des personnes spoliées (80% des terres du nord de chypre appartiennent à des chypriotes grecs que la turquie spolie en "donnant" leur terre principalement à des colons de turquie ce qui a été retenu par la cour européenne des drotis de l'homme dans un arrêt chypre/ turquie); seuls les réfugiés de la région de morphou et de famagouste récupéraient totalement leur terre au bout de quelques années selon le plan; pour les autres, des bons d'indemnisation étaient prévus, basés seulement sur la valeur actuelle des terres et des bons garantis par rien payable plusieurs années après, principalement financés par les chypriotes eux-mêmes ( on leur accordait de s'auto indemniser des conséquences de l'invasionde la turquie) ; et qui de toute façon ne compenseront jamais la perte de jouissance depuis 30 ans ce que seule la restitution complète peut faire; alors que la cour européenne des droits de l'homme a déjà condamné la turquie à verser à des réfugiés un eindemnisation pour les 30 ans de privation de leurs biens tout en reconnaissant que les biensdevaient être restitués; c'est donc un recul; les chypriotes grecs croyaient qu'en choisissant la voie du droit et des négociations une solution serait forcément en accord avec les décisions de la cour européenne des drtois de l'homme et avec la logique de l'unio européenne; or tel n'était pas le cas; en out état de cause ces pseudo indemnisations cautionnent l'épuration ethnique , le nbit est qu ele nord reste très majoritairement peuplé de turcs alors que tel ne fut jamais le cas avant l'invasion

- chypre devenait avec le plan une confédération avec un gouvernement central faible; des systèmes d'alternance imposant un président chyrpiote grec et un résident chypiroe turc à tour de rôle était prévu (même s'il y a 95000 chypriotes turcs hors colons et 600.000 chypriotes grecs)

il y avait des systèmes de double majorité pour que la plupart des décsions importantes soient adoptées à la fois par les représentants du "nord" turquifié et du sud.

Autrement dit, risque de blocage; d'où création par le plan d'une cour de juges composée à un tiers obligatoirement de juges étrangers (non chypriotes) censés arbitrer les 2 communautés

ainsi chypre deviendrait un état où la décision politique finale serait prise par des juges citoyens étrangers

- en outre la turquie la grèce et le royaume uni restaient états "garants", c'est cette possibilité d'intervention que la turquie a interpété militairement en 1974 pour justifier l'invasion qui a conduit à l'épuration ethnique

il y a avait un tas d'autres mesures inacceptables; par exemple parmi les textes annexés au plan (9.000 pages quasment inaccessibles) un texte prévoyait la possibilité pour la turquie d'intervenir dans la protection de l'espace aérien chypriote

pour ma part je considère que ce plan continue à perpétuer la plaie qui pourrit chypre depuis 40 ans : on continue à étiqueter les citoyens chypriote ste à leur accorder des droits différents selon leur origine ethnique

mais surtout, il met de côté le fait que depuis maintenant presque 2 ans les chypriotes grecs et chypriotes turcs se renconttrent énormément (ouverture de la "ligne verte" ), que des dizaiens de milliers de chypiotes turcs travaillent au sud, que chypre est dans l'ue et que les mentalités ont changé : les chypriotes ovulaient rentrer dans l'UE pour être des citoyesn comme les autres avec les mêmes droits, pas pour être soumis à ce type de régime

je suis pour une solutio nde gestion provisoire du ord directemen tpar lunion européenne avec subventions pour que les colons turcs qui ne sont pas unis maritalemnt à des chypriotes puissent partir, avec restitution progressive des propriétés sous l'égide de l'ue, quitte à ce qu'il y ait des interdictions de résider provisoires opur assurer une transition (pour faire plaisir aux plus méfiants)

la présidence hollandaise de l'union européenne a rejeté la demande du gouvernement chypriote de l'aider à réouvrir la ville fantôme de famagouste (qui se trouve à la limite de la ligne de démarcation et dont les habitants grecs ont été chassés en 74)

prétexte des hollandais : il fallait attendre après décembre que soit prise la décision sur les négocations d'entrée de la turquie dans l'union euopéenne

une fois de plus on tente de ne pas froisser la Turqie, qui n'est pas encore membre, au détriment de Chypre, pays membre...

la réouverture de famagouste pourrait permettre par une "politique des petits pas", de faire rentrer des milliers de réfugiés; ce serait un premier pas pour montrer qu'une chypre européenne peut régler le problème des réfugiés sans les monstruosités du plan annan

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jeu 21/07/2005 - 22:56 Permalien
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panos

http://www.simerini.com/nqcontent.cfm?a…

l'akel, le parti communiste chypriote a honoré Ozger Ozgiur, u homme politique chypriote turc

celui-ci a déclaré que la solution au conflit se trouvait à chypre, entre les chypriotes et pas à washington , zurich, londres ou bruxelles

il a estimé que les accords de 1960 sur l'indépendance de chypre ont fait beaucoup de mal aux chypriotes

(ces accords organisaient déjà le sprises décision séparée, un droit de veto chypriot turc, un driut d'intervention de la tuquie, etc etc)

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ven 22/07/2005 - 21:27 Permalien