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La cuisante défaite des Italiens

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Submitted by Sakellarios on

Vu la différence des armées entre Italiens et Grecs, cette guerre était souvent appelée « guerre de puissances inégales.»
L’Italie qui était à l’époque un Empire possédait en Albanie une armée de 100 000 soldats et la Grèce en possédait 36 000.
L’Italie était un pays de 45 millions d’habitants et la Grèce 7,5 millions.
L’Italie avait 400 avions de guerre et la Grèce 140.
La marine Italienne en Méditérannée était la deuxième après celle de la Grande-Bretagne et la Grèce avait 16 bateaux de petite vitesse et seulement 6 sous-marins.

Partie d’Albanie, l’offensive Italienne menée par le général Visconti Prasca s’avance vers le Sud de l’Epire et atteint la rivière Kalamas après trois jours de combats et occupe le col de Metsovon. L’offensive Italienne commence aussitôt à s’épuiser, suite au mauvais temps qui les prive de tout ravitaillement. L’armée Grecque du général Papagos s’organise et prend position vers le front. Même si l’Etat Grec n’est pas officiellement en guerre qu’avec l’Italie, quelques U-boote Allemands fréquentent les eaux Grecques venant renforcer la marine Italienne qui envoie d’ailleurs quatre de ses sous-marins afin de prendre position au Sud de la Crête tentant d’intercepter des navires Britanniques qui sont eux aussi en route vers la grande île.

Le 31 Octobre, la Turquie, qui prenait des mesures hostiles, semblait prête à entrer à son tour dans ce conflit, mais un corps expéditionnaire Britannique débarque sur l’île de Limnos qui tient le passage à l’entrée du détroit Turc des Dardanelles, au Nord-Est de la mer Egée.
Une façon de prévenir les Turcs de ne pas entrer dans les affaires du conflit opposant l’Italie et la Grèce.

Le 4 Novembre marque le début d’une contre-offensive Grecque menée par le général Papagos. Les troupes Grecques bousculent les forces Italiennes vers la chaîne montagneuse du Pinde. En fait, les Grecs stoppent la progression Italienne au col de Metsovon, puis enfoncent le front au Nord qui est tenu par les divisions Parma, Piemonte, Arezzo et Venezia. Les Italiens, menacés d’encerclement, prirent la fuite en direction de Korçë. Le 8 Novembre, à la suite de plusieurs contre-attaques Grecques, la 3e division Alpine Italienne est finalement encerclée et mise en pièces dans ce secteur. En trois jours, les Grecs font plus de 5000 prisonniers.

La bataille du Pinde est remportée avec succès ; les armées Italiennes sont sévèrement battues.
La Regia Aeronautica ne reste pas inactive, mais la surprise est grande pour les pilotes Italiens de voir leurs troupes se faire malmener de cette façon par un ennemi jugé très inférieur !
Les avions Italiens bombardent d’ailleurs les troupes au sol mais malgré leur supériorité aérienne, ne peuvent empêcher la progression des troupes du général Papagos.

Si la situation au sol devient favorable au Grecs, il en va autrement dans les airs et cela est facilement compréhensible ; la moindre perte est durement ressentie au sein des unités aériennes et il ne faut pas être un grand devin qu’à ce rythme de pertes imposés par les combats, l’aviation Hellénique ne tiendra guère longtemps.
La Royal Air Force en avait perçu le danger.
Que peuvent proposer les Britanniques ? Pas grand chose, mais de quoi renforcer ce maigre potentiel aérien Grec.
Metaxas hésite longuement car si le renfort est le bienvenu, cela donne aux Allemands le prétexte d’intervention en faveur des Italiens. Mais a-t-il vraiment le choix ? Non, une neutralité stricte ne peut cependant pas être conservée.
Metaxas accepte finalement, mais Hitler placera désormais la Grèce hors du camp des neutres et considèrera les Grecs comme ennemis de l’Axe.

Le 12 Novembre, le général Papagos dispose d’assez de force afin d’appeler à la mobilisation générale. L’offensive débute le 14 Novembre et les soldats Grecs basées à la frontière Bulgare commencent à rejoindre l’offensive qui est soutenue par l’EVA ainsi que le petit corps expéditionnaire de la RAF ; les armées Italiennes reculent sur tout le front, depuis le lac Prespa jusqu’à la mer Ionienne. Les forces Grecques commencent à pénétrer au Sud de l’Albanie.
Le 15 Novembre, l’offensive se poursuit, le 3e corps d’armée Grecque ouvrent une brèche à Morova face à la 9e armée Italienne. Hitler, furieux de ne pas être prévenu de la catastrophe dans les Balkans, reporte la date d’invasion de l’URSS et commence les préparatifs pour envahir la Grèce.
Le 19 novembre, les Grecs annoncent que les Italiens sont repoussés derrière la rivière Kalamas, à la grande joie des Alliés. Pour les Italiens, c’est le commencement du désastre : à partir du 21 Novembre, la 3e armée Grecque occupe Korçë et fait 2000 prisonniers, tandis que la 2e armée occupe Ersekë, Leskovik et Perat.
La quasi-totalité des forces d’invasions Italiennes sont rejetées de l’autre côté de la frontière. A la fin du mois, les Grecs remportent une importante victoire près de Pogradec qui tombe à son tour après sept jours de combats. Le 5 Décembre, une grande partie des renforts Italiens acheminés au front s’enfuit lors de la montée en ligne, mais l’absence de motorisation de l’armée Grecque permet cependant aux Italiens d’établir une ligne de défense à Himarë. Le même jour, Hitler ordonne à l’état-major Allemand Von Paulus d’étudier les plans d’invasion de la Grèce.
Les Italiens sont incapables d’empêcher la progression de l’armée Grecque, faisant tomber les villes d’Argirokastro et de Delvino. Du côté de l’Allemagne, Hitler est obligé à fixer la date de la campagne d’URSS au 15 mai et se consacre uniquement à l’étude des plans de campagne de Grèce. A la fin du mois de Décembre, les Grecs font stopper provisoirement leur offensive afin de réviser le matériel et améliorer les communications entre l’arrière et le front.

Le 4 Janvier marque le début d’une nouvelle offensive Grecque en direction du Nord.
Afin de renforcer la défense au Sud, les Grecs demandent aux Britanniques l’envoi de 9 divisions et un soutient aérien conséquent. 13 division Grecques combattent en ce moment contre 24 divisions Italiennes et 4 divisions sont disposées à la frontière Bulgare. De leur côté, l’Allemagne dispose de 12 divisions en Roumanie et beaucoup plus en Bulgarie.

Le 29 Janvier 1941, Ioannis Metaxas meurt en pleine gloire, mais l’impulsion qu’il a donné ne s’est pas ralenti. En effet, les armées Italiennes sont maintenant repoussés à 60 km de la frontière Grecque. Après deux mois de combats intenses, les Italiens sont défaits par une armée dont ils croyaient ne faire qu’une bouchée, et l’aviation Italienne a été mal utilisée.

En Février, le premier ministre Winston Churchill ordonne au général Wavell l’arrêt de ses progressions en Afrique du Nord et de préparer à l’envoi d’importantes forces en Grèce. Pour le premier Ministre, le soutient en Grèce est beaucoup plus important que celles en Afrique. Ainsi, il espère en même temps faire bonne impression à la Turquie et peut-être réaliser une coalition Gréco-Turque contre le IIIe Reich.
En mars 1941, l’arrivée de beaux jours incitent Mussolini à organiser la grande campagne Italienne du Printemps. La Regia Aeronautica disposera de 160 chasseurs et 160 bombardiers qui seront aussitôt renforcés par une escadrille de Stukas Allemands, et 12 divisions Italiennes sont à disposition. L’offensive débute le 9 mars.
Avertis de l’opération, le général Papagos annonce avec assurance aux Britanniques que les forces Grecques sont prêtes à repousser toutes offensives.
Le commandement terrestre Grec demande alors à l’EVA et à la RAF un soutient maximum pour ses troupes. Une bataille tactique sera alors utilisée pour combler l’infériorité numérique Grecque. Le 13 mars, de violents combats ont eu lieu dans la région de Kelçyrë où les Grecs contiennent l’offensive Italienne. Elle est définitivement stoppée le 16 mars. Et une fois encore, l’offensive Italienne a été étouffée après une dure semaine de combats. Mussolini perd 12000 soldats.
Les Grecs occupent définitivement le Sud de l’Albanie, au grand désespoir des Italiens humilié qui ne reflètent plus la guerre facile et rapide que promettait Mussolini, bien au contraire.
Ces gains territoriaux, les premiers de l’histoire de la seconde guerre Mondiale désormais sous contrôle Allié, facilitera aux avions Anglais les opérations de bombardements sur les troupes Italiennes en repli mais aussi sur les positions de Bari, Brindisi et Lecce. Cela réjouit à la marine Grecque qui effectue depuis Novembre 1940 des raids sur la côte Italienne.
Les Italiens retirent d’ailleurs toute leurs forces de la côte Ouest, loin des opérations de bombardement des Grecs.
Cette victoire Grecque fait perdre définitivement la face à Mussolini.

C’est la cuisante défaite des Italiens !
Mais Hitler ne va pas laisser la Grèce ridiculiser les forces de l’Axe et entamera en avril 1941 la campagne des Balkans (Grèce, Yougoslavie) en remettant à plus tard la campagne de l’URSS, un délai vital pour Hitler.

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