Le mardi 31 XII 1790, à Vienne, est édité le n°1 de l’hebdomadaire : « Ephiméris » par l’imprimerie des frères Markidis-Poulii, de Siatista. En Autriche, règne Léopold II. Nikolaos Mavrogénis (1738-1790), hospodar de Valachie est décapité par les Turcs du sultan ‘Abdül-Hamîd 1er, dont il commandait l’armée, vaincue, face aux Austro-Russes. L’année précédente, en Épire, Ali, pacha de Tébélen, (1744-1822) s'est emparé de Iôannina (où naquit Athanassios Tsakalôph, 1788-1851). Il tente d'établir par le fer et par le feu son autorité sur toute la région. George Byron à deux ans. La Turquie est en guerre contre l'Autriche depuis trois ans, qui ne prendra le dessus que grâce à Alexandre Vassilievitch Souvorov (1729-1800) avec la paix de Sistova (4 VIII 1791). En France, après la Révolution, en cette année 1790, sont créés les départements ; les droits féodaux sont supprimés ; on vend les biens nationaux ; on supprime des titres de noblesse.
Depuis VIII 1796 (année de la mort de Catherine II de Russie) le thessalien Rhigas (Kônstantinos Vélestinlis-Phéraios 1757-1798) est à Vienne. Il y reste jusqu'en XII 1797. C'est là que sera pour la première fois déclamé le très célèbre « Thourios » , ce chant qui symbolise et concrétisera la liberté parmi les Grecs orthodoxes sujets ottomans (ce fut la "Marseillaise"-5 ans auparavant en France- des rayas). Bonaparte à 27 ans commande l'armée d'Italie. Il bat à plusieurs reprises les Autrichiens (Montenotte, Lodi, Castiglione, Bassano, Arcole, Rivoli...). Dans cette ville, depuis le milieu du XVIIe siècle, se sont installés des Grecs, la plupart de Macédoine occidentale. Nombre d'entre eux devinrent sujets autrichiens.
Le plus jeune des frères typographes, Géôrgios, est profondément influencé des idées de la Révolution française, qu'il cherche à faire connaître de ses lecteurs.
Rhigas, dès son arrivée, a mis sur pied la Patriôtiki Hétairia (société patriotique) dont un grand nombre de négociants grecs deviendront membres. Les idées de libération des peuples des Balkans (et pas seulement des Grecs), de Rhigas se répandent. Ce journal grec Ephiméris cessa sa parution en 1797, lorsque Rhigas fut arrêté (17 XII) par la police autrichienne, qui ferma l’imprimerie, et expulsa les frères Markidis-Poulii.
Les recherches du Pr P. Enépékidis (université de Vienne) ont révélé qu'il existait très probablement un journal grec à Vienne, depuis 1784, édité par Géôrgios Ventotis (de l'île de Zakynthos) interdit par les Autrichiens sur intervention de la Sublime-Porte.
On peut aussi rappeler qu'en 1723 (année de la majorité de Louis XV « le bien-aimé ») eut lieu la première liturgie grecque orthodoxe dans la capitale des Habsbourg, catholique. C'était à l’église Hagios Géôrgios des Grecs sujets ottomans, qui obtinrent leur autonomie de la tutelle de l'archevêque de Karlowitz. Le patriarche était Ièrémias III. L’école de Smyrne est fondée (Evanguéliki Scholi à partir de 1743) et le prôtopapas Balanos réforme l’Ecole Gouma d’Iôannina.
En 1810, paraîtront deux publications : "Idissiis dia ta Anatolika Mérii" (Nouvelles des lieux orientaux) et « Héllinikos Tilégraphos" (Télégraphe hellénique) de Dimitrios Alexandridis. Cette année là Napoléon épousa Marie-Louise, et Byron quitta Athènes pour Smyrne et Constantinople avant d’y revenir, les Mexicains se révoltent contre les Espagnols, et naquit Chopin…
31 décembre 1790, Ephiméris, n°1, à Vienne.
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