[i] Le sultan Mourad II, né vers 1401-1403, probablement à Amasya, ancienne capitale des rois du Pont, dont Mithridate VI Eupator le Grand (132-63 av. JC.), ennemi malheureux des Romains, vaincu par sylla, Lucullus et Pompée. Amasya fut aussi la ville natale du géographe et historien grec Strabon le Géographe (60? av.JC-19-24? ap.JC), puis capitale du dernier roi d'Arménie orientale. Elle fut appelée pendant le Moyen Âge la « Bagdad de Roum ». Le sultan Mourad II est mort à Andrinople, le 2 février 1451. Mourad II était le fils de Mehmet I. Il fut reconnu sultan à 18 ans. Il était contemporain de Charles VII le Bien servi, roi de France, Jean sans Peur, Jeanne d'Arc, la Guerre de Cent ans, Agnès Sorel, Charles le Téméraire, Louis XI, François Villon, Gutemberg, Gilles de Rais, Jacques Coeur ...
Mourad II assiégea Constantinople, que défendait Manuel II Paléologos-Paléologue (1350-1425), sans succès, l'été 1422. Il avait dû passer en Anatolie, attaquer, vaincre et exécuter son frère Moustapha, âgé de 13 ans, à Bursa-Brousse, rebellé contre lui à l'instigation de Byzance et des émirats turcs d 'Anatolie. Ayant fait la paix avec l'empire byzantin en 1424, Mourad II entreprit la conquête de la péninsule des Balkans.
C'est ainsi qu'il reprit Thessalonique aux Vénitiens en 1430. C'est ainsi qu'il fit de la Serbie une province ottomane en 1439, sans conquérir Belgrade. C'est ainsi qu'il écrasa Hunyadi à la bataille de Várna le 10 novembre1444. C'est ainsi qu'il battit à nouveau les Hongrois au Kosovo Polie en 1448 (59 ans après la première bataille, victorieuse, contre les Serbes du sultan Mourad I, qu'un combattant serbe poignarda en pleine bataille).
Mourad II conquit le Péloponnèse en 1446. Il s'était attaqué à l'Épire, et pris Iôánnina en 1431.
En Albanie il se heurta à la farouche résistance de Georges Kastriota, dit Skanderberg. Ce chef de guerre albanais, issu d'une famille princière serbe, otage des Turcs à sept ans, islamisé, favori de Mourad II, fut surnommé par les Turcs, pour son courage à la guerre, « prince Alexandre : Iskander bey ». À 40 ans, après la défaite des Turcs par les Hongrois à Nich en 1443, Skanderberg déserta l'armée turque avec 300 soldats albanais et redevint chrétien. En 1444 les Albanais le proclamèrent prince. Avec son armée, de 15 000 hommes, il tint en échec, plus de 20 ans, les armées turques très supérieures en nombre de Mourad II puis de Mehmet II. Skanderberg espéra, en vain, toutes ces années, l'aide de Hongrois, des Vénitiens, et de la papauté. Il mourut, invaincu, en 1468, de maladie. L'Albanie fut alors facilement prise par les Turcs.
Thessalonique, fondée par Cassandre en 315 av. J-C. reçu le nom de son épouse, Thessaloníki, sœur d'Alexandre le Grand. L'apôtre Paul de Tarse y fonda la deuxième communauté chrétienne d'Europe, à laquelle il adressa deux Épîtres. Elle subit le premier siège des Slaves en586, et en 618 par les Avars. A partir du Vème siècle, Thessalonique fêtera, jusqu'aujourd'hui 'hui son saint patron, Dimitrios. Elle fut prise et mise à sac, en 904, par les Arabes venus de Crète, menés par Léon de Tripoli. Un part des habitants est emmenée ne esclavage. Les Normands débarquent , prennent et mettent à sac Thessalonique le 24 août 1185. Les Croisés de la IVème croisade, lancée par le pape Innocent III, le plus puissant de l'histoire, en 1198, la croisade pervertie et tragique, menés par Boniface de Montferrat l'enlevèrent aux Grecs en 1204. Il en fit son royaume. En 1246, Iôannis III Vatatzis-Jean III Vatatzès, le successeur de Théodôros Laskaris, de l'empire de Nikaia-Nicée, reprend Thessalonique. En 1350, Iôannis IV Kantakouzinos-Jean IV Cantacuzène reprend le contrôle de Thessalonique, qui s'était révoltée en 1342, en quasi sécession depuis la crise zélote. Les Turcs la conquirent une première fois en 1387. Manuel II la libéra en 1402, et la céda aux Vénitiens en 1423. Mourad II la leur arracha le 29 mars 1430.
La tradition rapporte que le sultan, pendant trois jours, invita, sans succès, les Thessaloniciens à se révolter contre les Vénitiens et gagner, par là, protection et privilèges quand les Turcs prendront la ville. Thessalonique restera sous occupation turque environ cinq siècles. Mustapha Kémal y naîtra le 19 mai 1881. C'est à Thessalonique que naquit et se développa le mouvement révolutionnaire "Jeune-Turc". Elle fut libérée et revint à la Grèce , durant la Prelmière guerre balkanique. Le 28 octobre 1920, le général en chef de l'armée grecque, le diadoque Constantin, défila à cheval dans la ville en folie. Le métropolite Génnadios, durant la cérémonie d'action de grâce , à l'église de Saint Minas, prononça un discours enflammé sur cette victoire et cette libération. Il s'en était fallu de peu que des détachements bulgares arrivent à Thessalonique avant les Grecs
Thessalonique fut considéré longtemps comme la Jérusalem des Balkans, après l'exil de Juifs d'Espagne, persécutés et chassés par Isabelle Ière la catholique (1451-1504) et le grand Inquisiteur Torquemada . Reçue et installée par les Ottomans, leur communauté, hispanophone y prospéra, gardant sa foi, ses traditions et sa langue.
En juillet 1942 Les persécutions par l'occupant allemand aboutiront à sa quasi-disparition de cette florissante communauté. Les historiens considèrent que 98 % des Juifs thessaloniciens sont morts de mauvais traitements, d'assassinats, de déportations, et des camps d'extermination nazie, en particulier Birkenau, où les chambres à gaz les engloutiront. Ils étaient environ 50 000 avant la guerre. Environ 2000 échappèrent à ces persécutions. [/i]