L’été 1915 les Arméniens subirent le génocide par les Turcs de la moitié de leur peuple.
Depuis 1914, en Turquie en guerre (28 X 1914) contre les Alliés, on « enrégimentait » pour camps de mort les hommes, Grecs et Arméniens, les faisant mourir de privations, mauvais traitements, maladies (typhus, choléra). Les "non-recrutés" notables, prêtres, instituteurs, étaient décapités ou pendus.
En XII 1916, Enver pacha et Talaat pacha décidèrent : « [i]L’immédiate extermination des hommes citadins de 16 à 60 ans et la déportation générale de tous les hommes, femmes et enfants des villages vers l’intérieur de l’Anatolie, programmant leur exécution et leur élimination[/i] ». En deux semaines cela commença, sauf à Trapézous, occupée par les Russes. Quand les Russes partirent, en II 1918, près de la moitié des Pontiques, sachant ce qui les attendait, les suivirent. Ils s’établirent au Caucase et en Géorgie. Armes et matériel russes abandonnés servirent aux kémalistes turco-kurdes, comme en Cilicie les armes françaises (9 III 1921).
Les Pontiques attendaient de l’achèvement de la Grande Guerre et des principes Wilson, la fin de l’immolation. Venizélos (qui avait cru dès le début au succès de l’Entente et s’y était allié au prix de la funeste Dichonia-discorde) sachant le Pont trop éloigné pour une action armée de protection ([u]Grèce en guerre depuis 1912[/u]) imagina un Etat fédéré arméno-pontique. Le métropolite Chryssanthos et le président arménien Hatissian signèrent en I 1920 l’accord de création. Malheureusement les Arméniens, lâchés par tous furent vaincus par les Turcs plus nombreux et mieux armés lors de durs combats de VI à XI 1920.Ce deuxième front sécurisé, les Kémalistes, avec les tchètes – des malandrins, comparés parfois aux klephtes mais qui eux se battaient contre l’occupant - et les Kurdes – à qui les biens grecs étaient promis- commencèrent, le [b]19 V 1919[/b], l’épuration ethnique génocidaire de l’hellénisme pontique, présent de toujours. Il n’y avait aucun soldat grec dans cette région : ça facilitait …
Comme pour les Arméniens, la déportation mortifère des femmes, enfants et vieillards est entreprise. Les villes sont vidées. Eglises, monastères maisons sont pillés et brûlés. Au moins neuf convois sont organisés. Viols, enlèvements de femmes, filles, ramassage d’enfants qui seront adoptés et islamisés, épuisement, attaques le long du parcours de mort par les irréguliers, les routiers, les sadiques, les voleurs se déroulent librement. Cette marche a pour but l’anéantissement du bétail humain. Aucun "camp" n'attend ces victimes. On évalue autour de 200 000 les exterminés de 1914 à 1922. L’expérience du génocide arménien « servait » …aux Turcs alors, et plus tard servira aux Allemands contre les Juifs … Durant la guerre, les Turcs, inspirés par leurs alliés allemands, qui leurs faisaient craindre pour la sécurité des côtes, avaient entamé les déportations des « non-Turcs » vers l’intérieur.
Les Pontiques furent inclus dans « l’échange » lausannois (le critère était la religion). Les fières associations pontiques, fidèles à leur Histoire, évaluent autour de 400 000 les leurs arrivés saufs - mais dans quel état - en Grèce. On les implanta surtout dans les nomes (départements) de Drama, Kilkis, Kavala, Xanthie, Kozani et Préveza, ainsi (pour leurs votes…) qu’à Athènes, Thessaloniki et Le Pirée. Leur évacuation par mer,de Samsun (où débarqua M. Kémal le 19 V 1919, pour organiser sa lutte victorieuse contre les Grecs), commencèrent en X 1920 et durèrent tout 1923. Les hommes survivants des « amélé-taburu » (camps de travaux forcés exterminateurs turcs, pour allogènes)vinrent en Grèce par Samsun ou la Syrie.
Ces dernières années, nombre de Pontiques de Russie, (« Rosso-Pontii ») ont dû émigrer à nouveau, après avoir subi le communisme … Ils s’installent –tant bien que mal- dans des banlieues ou bidonvilles ou en Thrace. Les Grecs de Grèce ( pourtant en régression démographique) n’apprécient hélas pas ces congénères ( comme autrefois les réfugiés lausannois), et trouvent cocasse et pittoresque de se moquer de les Pontiques, fidèles à leur « héllénité » (eux le sont à la « grécité », locale !) et à leur langue archaïsante et dialectale, leur relique …
Re: 19 mai : Mémoire du génocide des Pontiques.
Gia sas.
Quel destin tragique et quelle horreur.
Nos chers frères grecs "pontiques", à part les grecs, personne ne parle d'eux.
Les turcs de l'époque on vraiment fait un travail des plus dégradents faisant honte à leur religion et honte à la race humaine. l'histoire les rattrapera.
c'est comme les américains ça finira mal un jour ou l'autre.
Et bien sur le retour au pays meme aujourd'hui est très dur pour eux. Ils sont dans mon coeur les GRECS PONTIQUES, c'est les enfants de la grèce. leur histoire, c'est notre HISTOIRE A tOUS.
Merci encore une fois pour ce rappel historique Mister EYTHIMOU
J'attends ton témoignage Alex... ainsi que les autres!!!!
Re: 19 mai : Mémoire du génocide des Pontiques.
C'est triste cette histoire mais je suis surtout décus du comportement des Grèque :(
La grèce appartient au héllenes du monde entier