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12 avril 1204. Assaut de Constantinople (transcrit de Robert de Clari - ou Cléry - 1170 - après 1216). IVème Croisade, la pervertie.

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Soumis par efthymiouthomas le

[i] Ils (les Croisés) lancèrent tant d'assauts que la nef de l'évêque de Soissons, par un miracle de Dieu, heurta une de ces tours, en suivant le mouvement de la mer, qui n'est jamais en repos.
Sur le pont de cette nef il y avait un Vénitien et deux chevaliers armés.
Dès que la nef eut heurté cette tour, le Vénitien se lance en avant et en s'aidant des pieds et des mains en fait tant qu'il entre à l'intérieur.
Les sergents qui étaient à cet étage – il y avait des Angles, des Danois et des Grecs – regardent dans cette direction, et le voient, et lui courent sus avec des haches et des épées, et le mettent en pièces.
Quand la mer reporta la nef en avant, elle heurta à nouveau la tour. Quand elle la heurta, l'un des deux chevaliers n'hésita pas (il avait pour nom André de Dureboise). Il s'aida des pieds et des mains pour pénétrer dans cette ouverture, et fit tant qu'il se trouva à genoux à l'intérieur.
Quand il fut à genoux à l'intérieur, les autres lui coururent sus, avec des haches et des épées, et le frappèrent durement. Mais, il était armé grâce à Dieu, et ils ne le blessèrent pas, car Dieu le gardait, qui ne voulait pas accepter qu'ils durent davantage, ni que celui-ci y meure. Mais il voulait, au contraire, à cause de leur trahison et du meurtre commis par Murzuphle, et à cause de leur déloyauté, que la cité soit prise et que tous soient mis à honte, si bien que le chevalier prit pied dans la tour. Quand il eut pris pied, il tira son épée.
Quand ceux-ci le virent, ils furent si troublés et ils eurent si grand peur qu'ils s'enfuirent à l'étage inférieur. Quand les défenseurs de l'autre étage virent que ceux d'en haut s'enfuyaient , ils désertèrent aussi cet étage, et n'osèrent jamais y demeurer. L'autre chevalier y entra, et après lui beaucoup de monde.
Et quand ils furent à l'intérieur, ils prennent beaucoup de bonnes cordes, et lient solidement cette nef à la tour. Quand ils ont fait cela, beaucoup de monde y entre. Et quand la mer reportait la nef en arrière, la tour était si ébranlée qu'on avait l'impression que la nef allait la jeter bas, si bien que par force, et par crainte, il fallut délier la nef. [/i]

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