jose bove

Merci de ta réponse, Karine.
Les personnes informées sur les méthodes de centralisation ou de décentralisation en Grèce ne manqueront de nous faire partager leurs connaissances.
Je connais un peu la Suisse, les discutions sont pratiques et concrètes. Elles ne finissent pas en pugilat comme très souvent en France même si ces pugilats sont des empoignades de salon. En France, on est dans la politique-spectacle. En plus, il existe une stricte discipline de parti. Les membres d'un même parti sont obligés de s'aligner. Ce qu'ils déclarent aux journalistes est dicté sur le fond. Si on en est venus à cette langue de bois, c'est aussi parce ce que les français sont virulents et qu'il faut bien aplanir les excès. A force de crier, eh! bien on n'entend plus!
J'ai trouvé formidable la venue des sympathisants de la cause de la confédération paysanne dans le château de Versailles. Si on a réveillé dix, vingt japonais, ce n'est pas un nombre important mais si on ne fait rien, si on ne cherche pas à persuader, on est encore plus sûrs d'avoir besoin d'un masque bientôt pour respirer, entre autres réjouïssances.

A l'exemple allemand et suisse que tu cites, j'ajouterais l'exemple espagnol. L'organisation du pays me paraît être un assez bon exemple de décentralisation. (Que ces mots en tion, tion sont désagréables, mais la CEE, malheureusement, c'est beaucoup de mots en tion). Les régions ont gardé leur propre langue comme la Catalogne, le Pays basque, l'Andalousie mais surtout, ce qu'il est convenu d'appeler leur identité. Il y a un parlement régional qui prend des décisions pour la Région, chaque petite mairie gère éventuellement son petit budget mais de manière autonome. Non je ne vais pas faire de l'angélisme, cela ne rend service à personne. Dans la région de Bilbao (pays basque), tu ne vois pas un seul Mac Do et la créativité locale, vraiment, c'est du vécu et cela sort naturellement. Quand on parle du pays basque, on en vient à penser à l'ETA, évidemment, les terroristes. Mais hélas, les terroristes existent partout et dans toutes les obédiences. Les refoulés ou les purs et durs trouveront toujours une étiquette sous laquelle embrigader leur haine.
Je vais assez souvent un peu dans tous les coins d'Espagne et j'ai l'impression, de mon regard un peu détaché de passante il est vrai, que c'est un pays assez bien géré avec une réelle décentralisation. (quel horrible mot). Tout y est rigoureusement organisé.
La commercialisation outrancière du littoral s'est faite sous Franco, à une époque où justement quelques personnes décidaient pour toutes les autres. C'est à ce moment-là également que la côte "s'est vendue" à des hôteliers bétonneux. Ceci dit, Madrid, la résistante n'a qu'à même pas résisté aux grandes surfaces genre Auchan qui vendent de tout. Les petits magasins doivent faire beaucoup d'efforts d'imagination pour survivre, mais il y en a encore. Les disquaires se sont spécialisés dans un genre de musique, par exemple, parce que je suppose qu'il leur est impossible d'avoir des prix compétitifs. (C'est une des raisons pour laquelle la différenciation et la diversité sont vitales. L'étranger peut ainsi trouver des disques qu'il ne trouverait pas en France qui est tout FNAC ou tout Virgin. Mais surtout, un tel disquaire existe en tant que professionnel et en tant que personne, il a quelque chose à lui. Pour ce qui est des livres, j'ai vu peu de librairies indépendantes, apparemment toutes bouffées par El Campo et l'autre. Quelques personnes entreprenantes ont ouvert des librairies avec des livres d'occasion, là aussi avec des thémes. Ce genre de magasin, on fera le tour de la ville s'il faut, mais on ira.
Comme tu le sais, en France, il faut être héroïque pour rouler à bicyclette! Les cyclistes se font copieusement traités de noms d'oiseaux par les automobilistes. Surtout dans la ville où j'habite. En voiture, les gens deviennent de vrais sauvages. Beaucoup de gens le constatent bien sûr. Au point où nous en sommes, la répression me paraît indispensable.

L'espoir fait vivre! Rêvons d'un renversement de la tendance. Le monde de "PLAYTIME" du film de Jacques Tati, non merci. Il vaut mieux qu'il s'arrête aux aéroports.
Cordialement.