Basile Zimmermann, chercheur à l'Université de Genève, publie un manifeste appelant les sciences humaines, si elles veulent retrouver une pente ascendante, à s'intéresser au quotidien
Les humanités se dépeuplent-elles? Le débat est ancien (en tout cas autant que l'auteur de ces lignes) et s'il n'est pas tranché avec certitude (les chiffres montrent tout de même un lent déclin amorcé dans les années 1990), il nourrit quantité d'émoi dans les amphis.
Basile Zimmermann, sinologue et directeur de l'Institut Confucius de l'Université de Genève, propose à ce sujet un bref essai (Humanités populaires. La culture des objets) dont l'apport est intégralement contenu dans le quatrième paragraphe de son texte: «L'hypothèse défendue ici est que les humanités auraient avantage à travailler sur les objets populaires actuels.» Entendons-nous bien: il ne s'agit pas, pour l'auteur, de faire table rase et de jeter le patrimoine aux oubliettes de l'Histoire, mais bel et bien d'étoffer le bestiaire des objets d'étude. Pour le dire autrement, l'objectif n'est pas de remplacer Homère par Homer (Simpson), mais de consacrer à celui-ci (voire à des artefacts encore plus communs) le même type et le même degré d'attention qu'à celui-là.
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