Le 15 février, l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) rendait ses conclusions, au terme d'un an d'enquête, sur la gestion au sein de Frontex de l'épineuse question des « pushbacks ». Voilà des années que les gardes-côtes grecs sont accusés de pratiquer ces refoulements de migrants, contraires à la convention de Genève, sous l'œil, complice, de l'agence la plus riche de l'Union européenne.
Le rapport, qui a en partie provoqué la chute de l'ancien directeur Fabrice Leggeri, est depuis au centre d'une bataille entre la Commission et les parlementaires européens, qui font feu de tout bois pour obtenir sa publication. A Bruxelles, le document, connu d'un nombre restreint de fonctionnaires et d'élus, est réputé si toxique que personne ne voudrait le lire. La nouvelle directrice de Frontex, la Lettonne Aija Kalnaja, a assuré ne pas en avoir pris connaissance. Et le vice...