Connu pour sa bureaucratie pesante et son retard - le registre du cadastre n'existe toujours pas -, l'État modernise ses procédures.
À Athènes
Elle est sans doute la victime la plus étonnante du Covid-19 en Grèce. Elle est morte sur le coup, dès les premières mesures de confinement, à la grande surprise des spécialistes et autres technocrates qui ont travaillé sur ce dossier depuis des décennies. Elle, c'est la bureaucratie. Le fléau grec par excellence, tremplin de toutes les dérives de l'économie et du népotisme, si ancré dans les mœurs locales. Une hydre tentaculaire qui retarde les avancées du pays sur tous les plans, depuis les inscriptions à l'université, à l'embauche dans le secteur public, jusqu'au simple acte de naissance.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La Grèce tient, depuis plusieurs années, l'avant-dernière place des pays européens, en matière de transition numérique (26 sur 27). Pour Kyriakos Pierrakakis, ministre chargé du Numérique, cette situation devenait honteuse et intenable: «Le coût de la bureaucratie représentait 6,8% du PIB grec en 2006, le plus gros pourcentage des pays de l'OCDE», constate-t-il.