Analyse. Samedi 27 juin 2015. Bruxelles se réveille avec la gueule de bois : Alexis Tsipras, le premier ministre grec, vient d'annoncer la convocation d'un référendum. Pour ou contre le nouveau plan d'aide des créanciers de la Grèce à peine bouclé, avec son corollaire de nouvelles mesures d'austérité ? Une semaine plus tard, les Grecs votent massivement contre. Logique : n'ont-ils pas porté au pouvoir ce quarantenaire venu de l'ultra gauche, précisément pour en finir avec les coupes dans les dépenses publiques ?
Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, met alors brutalement sur la table le scénario noir d'un Grexit : une sortie de la Grèce de la zone euro. Pour échapper au pire, M. Tsipras accepte l'humiliation d'un conseil européen d'anthologie, mi-juillet 2015. La catastrophe est évitée de justesse, la Grèce conserve la monnaie unique. La zone euro est sauvée, mais les Grecs se voient imposer un nouveau serrage de vis budgétaire.
Le parallèle avec le Brexit est tentant : l'intensité dramatique est la même, le risque de séisme économique, politique et social, du même ordre. Tout aurait pu basculer en ces premiers jours de juillet...