«Alors, Macron, il vient sauver la Grèce ou la racheter ?» Derrière le comptoir d'un café d'Athènes, Anastasia, 45 ans, offre un sourire qui balance entre ironie et amertume. «De toute façon, je n'attends plus rien d'un président ! Les politiques jouent tous un jeu dont nous sommes victimes», ajoute-t-elle. Pour justifier son opinion, elle évoque la dette de son pays : «Pendant des années, les banques nous ont poussés à emprunter. Et elles, elles ont tiré leur épingle du jeu malgré la crise. Mais nous, les Grecs, nous payons le prix de leur faillite. Les gouvernements ont signé tout ça !»
«Tout ça» ? Ce sont les lois adoptées en Grèce depuis 2010. Cette terrifiante année est gravée dans la mémoire de tous. Pour éviter le défaut de paiement, le gouvernement social-démocrate de Giórgos Papandréou signe alors un accord appelé «mémorandum» avec les représentants de la troïka (UE, FMI et la BCE). Contre l'obtention d'un prêt de 110 milliards d'euros, Athènes s'engage dans l'austérité (coupes dans les dépenses publiques, hausses des taxes et autres impôts, baisses des salaires et des pensions, privatisations et privatisations…) La spirale...