Se donner du temps. C'est sans doute la motivation principale qui a poussé, lundi soir, les ministres européens en charge des questions migratoires à demander à la Commission européenne de lancer la procédure permettant de prolonger le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières intérieures des pays membres de l'espace Schengen.
"Plusieurs Etats membres - notamment l'Allemagne, l'Autriche et le Danemark - ont déjà rétabli de tels contrôles, temporaires, mais le Code Schengen limite la durée de cette mesure à six mois. Elle arrivera donc à échéance le 12 mai", commente un diplomate. "Dans ces conditions", poursuit-il, "on se trouve face à trois scénarios possibles. Soit on ne fait rien et ces contrôles s'arrêtent, avec le risque d'assister à un nouvel emballement de la situation quand les arrivées de réfugiés vont à nouveau s'intensifier au printemps. C'est difficilement imaginable. Deuxième option : les pays concernés maintiennent leurs contrôles en se plaçant dans l'illégalité, ce que personne ne veut. Reste la troisième voie : on essaie de gagner du temps en demandant à la Commission de mettre en ?uvre l'article 26 du Code qui permet d'allonger jusqu...