Rien de neuf sous le soleil: la Grèce a rarement entretenu des relations sereines avec le reste de l'Europe. Et la méfiance mutuelle remonte fort loin. «Je crains les Grecs, même quand ils nous font des cadeaux», écrivait il y a un peu plus de deux mille ans Virgile, à l'aube de cet Empire romain qui fut la première mouture, plutôt réussie, de notre Union européenne actuelle. Le poète latin parlait alors de «l'exécrable Ulysse» pour désigner le génial inventeur du «cheval de Troie» qui fut fatal à la ville du même nom.
Suspicion, mais aussi admiration béate. «Être grec» signifiait dans le langage courant de la France du XVIIIe siècle «être savant». Or cette ambivalence de toujours vis-à-vis du «berceau de la démocratie» atteint un summum depuis une quarantaine d'années, ...