Philippe Maystadt est l'ancien président de la Banque européenne d'investissement. Il suit d'un ?il attentif les négociations entre la Grèce et ses créanciers.
Comment analysez-vous la décision de la BCE de maintenir ses liquidités d'urgence en faveur des banques grecques ?
La BCE laisse du temps aux négociateurs pour tenter, une dernière fois, de trouver un accord. Elle aurait pu décider de suspendre son aide d'urgence car, pour certains gouverneurs, cela s'apparente à un financement direct de l'État grec. On sait que l'argent prêté aux banques grecques est presque immédiatement investi dans des certificats de trésorerie du gouvernement.
Le maintien des liquidités d'urgence à leur niveau actuel permettra-t-il d'éviter la faillite du système bancaire grec ?
Sans cela, la faillite aurait été immédiate. Mais le plafond des aides d'urgence a été régulièrement relevé. Avant, c'était au rythme d'une fois par mois, puis d'une fois par semaine, jusqu'à pratiquement une fois par jour. Le plafond a été relevé à 90 milliards d'euros. Si les Grecs continuent à retirer leur argent en masse, ce ne sera pas suffisant et il faudra mettre en place un contrôle des...