C'est une présidente de Parlement atypique. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et s'est fait connaître comme une avocate pugnace. Zoé Konstantopoulou est aujourd'hui une femme puissante : deuxième plus haut responsable de l'Etat grec, et, à 39 ans, la plus jeune présidente qu'ait connu le parlement grec, la Voulí. Comme lorsqu'elle était simple députée de Syriza, la corruption et la fraude fiscale restent ses chevaux de bataille. Mais depuis son perchoir, où elle astreint désormais les députés à une discipline inédite en Grèce, elle s'intéresse aussi à la dette du pays et n'hésite pas à régler quelques comptes avec l'Allemagne et les vrais faux gouvernements de gauche? De passage à Paris, elle s'en explique.
A quoi va servir la commission sur l'audit de la dette crée à votre initiative en mars ?
En principe, tous les pays européens soumis à des mémorandums [des plans d'austérité, ndlr] ont l'obligation de faire un audit de leur dette publique. C'est le règlement 472 imposé par l'Union européenne en 2013. Dans la pratique, la Grèce est pour l'instant le seul pays à avoir initié un tel audit. Mais, curieusement, les institutions qui...