La contestation de l'aile gauche de son parti Syriza, Alexis Tsipras l'attendait de pied ferme, après le préaccord conclu vendredi au sein de l'Eurogroupe sur la prolongation du programme d'aide à la Grèce. Le Premier ministre savait qu'il n'allait pas y couper, mais il ne s'attendait ni à ce qu'elle se manifeste aussi rapidement, moins d'un mois de la victoire aux législatives, ni à ce qu'elle arrive via Manolis Glezos, 92 ans, élu eurodéputé du Syriza en mai 2014. Ce dernier a appelé les militants du parti à "contester l'accord passé entre la Grèce et l'Eurogroupe avant qu'il ne soit trop tard".
L'icône Manolis Glezos sonne la charge
Manolis Glezos n'est pas n'importe qui. C'est une véritable icône, en Grèce. En mai 1942, à peine âgé de 18 ans, il avait décroché, avec un ami, le drapeau nazi qui flottait sur l'Acropole. Grand résistant, plusieurs fois emprisonné et torturé durant la guerre civile, puis sous la dictature des colonels, il est de toutes les pages de l'histoire récente du pays, de toutes ses luttes. Quand il parle, le pays est pratiquement au garde à vous.
Pour Alexis Tsipras, Manolis Glezos était une véritable caution morale. Et plus...