Les sans papier occupent la Faculté de Droit d'Athènes

Incités par diverses organisations de la gauche radicale et extrême, 237 immigrés sans papiers ont pris possession de l'ancien bâtiment de la Faculté de Droit d'Athènes, mardi, où ils ont entamé une grève de la faim en exigeant leur légalisation.

Dans une conférence de presse, les intervenants ont qualifié leur action "d'événement historique", puisque s'agissant de la plus importante grève de la faim d'étrangers sans papier en Europe, et insisté qu'ils ne partiraient pas sans avoir de permis de séjour.

"Nous sommes décidés à mourir pour obtenir des droits égaux", a déclaré un gréviste de la faim, ne précisant pas toutefois ce qu'ils comptaient faire si le gouvernement répondait à la demande des 287 immigrés (50 sont à Thessalonique logés dans les bureaux de la Centrale ouvrière), mais sans satisfaire les demandes des 460.000 autres réfugiés qui se trouvent en Grèce sans papier.

De nombreuses associations anti-racistes sont solidaires de ce mouvement, ainsi que des conseillers municipaux - "Ville ouverte", "Antarsya", le Réseau pour les droits politiques et sociaux, la jeunesse de la Coalition.

Le ministre de la Protection du Citoyen (ex-ministère de l'Ordre public), Christos Papoutsis, est intervenu aussitôt renvoyant la balle aux instances académiques pour déloger les occupants, les sites universitaires étant, en Grèce, protégés par le droit d'asile : "les autorités universitaires sont eux seules responsables et compétentes pour régler la situation", a dit le ministre.

Néanmoins, M. Papoutsis a appelé à la responsabilité de tous et souligné que l'asile universitaire n'est pas un alibi pour un dysfonctionnement institutionnel et des incompétences administratives, pas plus qu'il n'est un terrain propice aux opportunismes politiques, et qu'il revient - a-t-il insisté nouveau - aux autorités universitaires de demander la contribution des procureurs et des autorités policières "comme stipulé dans la loi" sur l'asile.

Critiquant en particulier les réactions du mouvement "Forum des immigrés", qui réclame la légalisation immédiate de tous les immigrés clandestins en Grèce, le ministre a souligné que le Forum s'était adressé au ministère pour s'entendre clarifier que leur demande de légalisation n'est pas valable dans le cadre communautaire et de la Constitution grecque.

i-GR/ANA-MPA