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La classe politique grecque a condamné avec force le raid meurtrier israélien contre l'expédition humanitaire de Free Gaza aux petites heures lundi matin, alors qu'une cellule de crise a été mise en place au ministère des Affaires étrangères, et que la participation de l'aviation grecque dans l'exercice greco-israélien Minoas 2010 a été suspendue.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, a demandé de recevoir lundi matin l'ambassadeur d'Israël en Grèce, Ali Yahya, pour être informé plus précisément sur l'opération militaire en mer contre les activistes de "Free Gaza", qui voulaient transporter de l'aide humanitaire aux Palestiniens en forçant le blocus maritime.
Le ministre a indiqué qu'il suspendait la participation de l'armée de l'air dans l'exercice en cours gréco-israélien et demandé l'annulation de la visite du chef d'état-major israélien de l'armée de l'air.
Une des préoccupations actuelles pour le gouvernement est la sécurité des Grecs participant à l'expédition humanitaire, a souligné le ministre, informant collaborer avec les partenaires européens de la Grèce et déclarant que le gouvernement israélien a le devoir de communiquer toutes les informations sur la situation et sur le sort des passagers grecs, condamnant, par ailleurs, le recours à la violence de la part des autorités israéliennes.
M. Droutsas avait eu un contact téléphonique le matin même avec le premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Georges Papandréou.
Une cellule de crise a été mise en place au ministère des AE, les renseignements étant donnés au numéro de teléphone 30-210.36.81.730. Selon le communiqué du ministère, l'ambassade de Grèce à Tel Aviv a reçu des instructions de rester en contact et de se tenir informée officiellement auprès des autorités israéliennes sur les opérations militaires.
Dans des déclarations à la presse à l'issue de sa rencontre avec M. Droutsas, l'ambassadeur d'Israël en Grèce, M. Yahya, a déploré cette situation, inquiétant les deux pays, soulignant que Israël avait averti dès le début des risques encourus par l'expédition, à laquelle, a-t-il dit, participent des extrémistes voulant aider le Hamas. "Si l'on veut aider les Palestiniens, il existe des voies officielles via Israël et l'Autorité palestinienne", a ajouté l'ambassadeur. Cette opération de l'armée israélienne a eu lieu en région militaire, a fait observer M. Yahya, ne répondant toutefois pas à la question s'il s'agissait d'eaux internationales.
L'ambassadeur d'Israël a été convoqué également à rencontrer le ministre de la Défense, Evanghélos Vénizélos
Réactions au raid contre la "Flotille de la Liberté"
Les partis politiques, les syndicats, le Barreau d'Athènes, notamment, ont fermement condamné le raid meurtrier contre la "Flotille de la Liberté" lundi matin, qui a fait 19 morts et plusieurs blessés selon un bilan de l'après-midi.
Le député d'Athènes et ancien ministre de la ND (opposition, conservateurs), responsable de la Politique étrangère, Dimitiris Avramopoulos, a dénoncé cette "violation du droit international, de la Charte de l'ONU et des droits de l'Homme", demandant au gouvernement d'agir auprès d'Israël, de l'UR, du Conseil de sécurité de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge. "Chaque ONG doit agir sans obstacle au-delà des frontières, sa légalité ne devant être jugée que par des organismes internationaux et non unilatéralement par un Etat", a ajouté M. Avramopoulos.
"Cette provocation de l'armée israélienne est soutenue par les Etats-Unis, l'UE et autres instances impérialistes", affirme le KKE, critiquant par ailleurs les gouvernements du PASOK et de la ND pour leurs accords de défense signés avec Israël. Le KKE demande la suspension de tous les exercices militaires, la dénonciation des accords militaires avec Israël et le retour immédiat d'un batiment de la marine grecque navigant au large du Liban.
Pour sa part, la SYRIZA, qui parle ouvertement de "piraterie dans les eaux internationales", de "nouveau crime international", demande la levée immédiate du blocus contre Gaza, soulignant que les Palestiniens ont le droit à un Etat indépendant aur la base des frontières de 1967, un droit que soutient fermement le parti, comme l'atteste le fait que certains cadres, amis et députés ont participé à l'expédition de "Free Gaza Movement".
Enfin, le LAOS note que "Israël a perdu tout sens de la mesure, et qu'à chaque fois cet Etat devient de plus en plus violent".
A 19h, l'initiative "Un bateau pour Gaza" appelle à un rassemblement devant l'ambassade d'Israël à Athènes. Dans son communiqué l'association demande la libération de tous les prisonniers et le retour des bateaux de la flotille, la fermeture de l'ambassade et l'arrêt des exercices gréco-israéliens.
Les euro-députés grecs condamnent le raid israélien
Les euro-députés grecs du PASOK, de la ND, du LAOS et des Ecologistes-Verts ont condamné lundi dans un communiqué commun "le recours sans précédent et absolument injustifié à la violence brutale" de l'armée israélienne contre la flotille humanitaire internationale à destination de Gaza.
Les euro-députés grecs dénoncent que l'attaque a eu lieu dans les eaux internationales, en violation de tout sens de droit international et en provoquant la mort d'un nombre non encore connu de citoyens, ainsi que l'arrestation et la détention illégales de nombreux autres. "C'est encore un coup porté contre les droits de l'Homme et les efforts de paix dans la région", souligne le communiqué.
"Nous demandons la libération immédiate des personnes arrêtées illégalement, que toute la lumière soit faite sur les événements par une autorité internationale et que les responsabilités et la justice soient rendues", conclut le texte.
i-GR/ANA-MPA