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Le budget de l'Etat grec approuvé. L'opposition dénonce le double langage du gouvernement

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By iNFO-GRECE,

Le budget de l'Etat 2010 a été approuvé mercredi tard dans la nuit par 160 voix pour contre 139 contre, avec le chef de l'opposition Antonis Samaras rejetant la responsabilité de l'ancien gouvernement à la crise de confiance actuelle et répondant "vous avez menti au peuple et pris le pouvoir en disant qu'il y avait de l'argent", lorsque le premier ministre Georgios Papandréou a demandé aux députés "de prendre tous leurs responsabilités dans la gestion de l'Etat grec".

Le premier ministre, Georges Papandréou, s'est adressé mercredi tard dans la nuit au Parlement au terme de cinq jours de débats sur le budget d'Etat 2010 pour affirmer que "la façon de gouverner a pour condition indispensable la sincérité et la transparence et demandé que tous prennent sincèrement leurs responsabilités dans la gestion de l'Etat, leurs partis et la société".

M. Papandréou a notamment relevé que le PASOK a réussi à offrir une issue au citoyen et au pays et fait part de sa volonté "de procéder à des changements au sein du pays", soulignant que "tous ceux qui veulent dévaloriser nos grandes réformes institutionnelles doivent s'interroger sur les raisons de nos échecs par le passé".

Selon le premier ministre, "les principes qui régissent le budget du nouveau gouvernement et son application diffèrent des précédents par la transparence, la fin des relations clientélistes et les gaspillages, l'argent destiné aux services, régions, entreprises ou amis du parti; mais désormais une juste fiscalité destinée à une juste redistribution de la richesse. Dans cette conjoncture difficile, nous devons tous contribuer selon nos moyens, car il existe 500.000 chômeurs qui nécessitent un réel soutien et l'inégalité crée des tensions sociales".

Avant de conclure son intervention par la promesse de donner la parole en 2010 à la jeunesse pour les questions qui la concerne, M. Papandréou a dénoncé que depuis 2004 la ND a encouragé et adopté les aspects les plus négatifs de la vie sociale. Une conclusion qui allait à contre sens du consensus demandé et qui a provoqué une sévère critique du président du premier parti de l'opposition Antonis Samaras.

Intervenant au nom de la ND, M. Samaras a dénoncé le Budget de l'Etat 2010 présenté par le gouvernement du PASOK comme un texte dénué de fiabilité dans ses constatations et dans ses prévisions, et, encore plus, manquant de transparence dans ses perspectives.

M. Samaras a annoncé que la ND votera contre le Budget de l'Etat, exceptées les dépenses pour la présidence de la République, tranchant toutefois que le principal parti de l'opposition ne sera pas par principe contre le gouvernement. "Nous vous soutiendrons dans tout ce que vous allez promouvoir de juste. Nous vous épaulerons afin que les mesures nécessaires puissent passer", a affirmé M. Samaras, accusant toutefois le gouvernement de se présenter au Parlement non pas pour voter un budget d'urgence, mais, a-t-il lancé en direction du premier ministre, "pour gagner le temps nécessaire et comprendre où vous vous trouvez".

"Vous n'êtes pas venus pour apporter des solutions aux problèmes du pays, vous êtes venus pour régler les problèmes de double langage auxquels vous faites face", a ajouté M. Samaras, qui a toutefois tenu à bien clarifier que "notre disposition consensuelle est une vertu, ce n'est pas une faiblesse".

A ce point, M. Samaras a réfuté résolument les critiques de la partie gouvernementale selon lesquelles la ND a "abandonné le navire avant qu'il s'échoue sur les rochers" - comme avait accusé dans son intervention le premier ministre. Au contraire, le président de la ND a mis en cause les dissonances entre le ministre des Finances et la ministre de l'Economie du gouvernement actuel, dont les politiques se contredisent et s'annulent mutuellement.

Mais aussi, M. Samaras a pointé l'écart entre les largesses promises par le candidat Papandréou et le programme d'austérité de son gouvernement.

"N'avez-vous provoqué les élections anticipées en octobre dernier, en jouant avec les limites de la constitutionalité ? N'avez-vous pas pris le pouvoir en mentant aux gens qu'il y avait de l'argent dans les caisses ?", a-t-il lancé à M. Papandréou.

M. Samaras a proposé une série de mesures préconisées par son parti pour réussir à la fois la stabilisation et la relance de l'économie, avec des mentions spéciales au volet dépenses-recettes, Cadre national stratégique de Référence (ESPA), travaux publics par concession et par co-financement entre secteurs public et privé.

Faisant le point sur les finances publiques, M. Samaras a certes reconnu que le déficit a dérapé en 2009, "mais il ne dépasse pas 9,7% du PIB", accusant de ce fait le gouvernement d'avoir par des "alchimies comptables" fait grimper le déficit à 12,7%".

"Le gouvernement de la ND a certes des responsabilités pour le fait que le déficit ait dérapé", a dit M. Samaras, "mais le parti a fait publiquement son autocritique, l'ex-premier ministre en premier et avec grand courage."

"Mais", a expliqué M. Samaras, "le dernier gouvernement n'a pas fait pire ni mieux que la moyenne des gouvernements de la zone euro", alors que se référant au point chaud de l'actualité que constituent les "spreads" (marqueur de la cherté du recours de l'Etat à l'emprunt), il a soutenu que l'écart croissant est dû à l'inertie du gouvernement et à l'absence totale d'un quelconque plan.

"Or, si aujourd'hui nous suivons la ligne du ministre des Finances, nous allons droit à la récession et à un endettement encore plus grand ; si dans l'autre sens nous suivons la ligne du ministre de l'Economie, nous allons faire exploser les spreads et cela nous mettra à genoux", a conclu M. Samaras exhortant le gouvernement à prendre des mesures drastiques, mais en laissant l'économie respirer au lieu de l'asphyxier, "ce que vous ne faites pas, et les marchés se vengent, ils dévaluent constamment la Grèce et notre recours futur à l'emprunt nous coûtera de plus en plus".

i-GR/ANA-MPA

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