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Papandreou : le problème budgétaire menace la souveraineté nationale de la Grèce

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By iNFO-GRECE,

Jouant une nouvelle fois sur les symboles alors que le monde entier attend des actes, le premier ministre, Georges Papandréou, a invité le président d'une ONG à assister au conseil des ministres de ce mercredi, en pleine crise de confiance aux capacités de redressement de l'économie, reconnaissant toutefois que "la patrie se trouve aux services des urgences" alors que, de son côté, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, annonçait qu'il fera "ce qui est nécessaire".

Prenant la parole mercredi en Conseil des ministres, M. Papandreou a tenu à souligner, en commentaire des rapports négatifs sur l'économie grecque publiés laveille par plusieurs agences de notation internationales, que le Budget de l'Etat 2010 constitue un premier pas vers le redressement économique et la réduction du déficit.

Mais alors que les places financières doutent justement de ce Budget 2010 et attendent un complément du Budget, le premier ministre dénonce l'héritage du précédent gouvernement auquel il attribue le manque de confiance qui se manifeste actuellement sur les marchés.

Pire, en pleine tempête financière qui fait s'envoler les taux d'intérêt des emprunts grecs, et que ce sont les dirigeants étrangers qui interviennent pour rassurer les marchés insistant sur le peu de chances de faillite de la Grèce, pays-membre de l'Union européenne, M. Papandreou fait, lui, diversion en invitant une ONG à assister et prodiguer ses conseils au Conseil des ministres !

C'est ainsi que le président de Transparence internationale - section Grèce, Costas Bakouris, a été invité, à l'occasion de la journée internationale pour la Transparence, pour exposer des propositions concrètes de lutte anti-corruption. M. Bakouris a relevé que sur sur le plan général le cadre législatif de la Grèce est satisfaisant, mais que le problème est que les lois ne sont pas appliquées.

Pour M. Papandreou, "dans le Budget, [le gouvernement fait] les premiers pas vers un redressement de l'économie et la réduction du déficit, alors que nous ouvrons le dialogue sur la fiscalité, la gestion des recettes publiques, la transparence et la sécurité sociale, toutes choses qui seront indiquées dans le Programme de stabilité et de croissance".

Le premier ministre a informé le Conseil qu'il rencontrerait jeudi le président de la République, Carolos Papoulias, pour lui proposer une réunion des dirigeants des partis politiques sur la question de la corruption, un problème lié par ailleurs à la situation économique, déclarant de manière dramatique que "la patrie se trouve aux services des urgences" et que "le problème budgétaire menace pour la première fois depuis 1974 la souveraineté nationale".

"Les politiques criminelles de la Nouvelle Démocratie nous ont conduit dans une situation exceptionnellement difficile. La ND a exposé la Grèce et l'a transmise (au nouveau gouvernement) avec une souveraineté nationale diminuée", a affirmé M. Papandreou, ajoutant que le déficit de crédibilité de la Grèce fait actuellement l'objet d'exploitation, mais que les politiques suivies par le gouvernement "ferment une fois pour toute la porte à l'absence de crédibilité".

"Ce gouvernement", a ajouté le premier ministre, "fonctionne selon le seul critère que le peuple décide souverainement de son avenir. Nous avons gagné de durs combats, et sommes résolus de faire ce qu'il faudra pour réduire le déficit, réussir un équilibre budgétaire et la croissance partout".

Papaconstantinou devant la presse étrangère à Athènes

L'économie grecque connaîtra encore dans les prochains mois des perturbations sur les marchés internationaux, a estimé le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, dans une conférence de presse mercredi à l'Union des correspondants de la presse étrangère, CNN diffusant de son côté le même jour une interview du ministre.

La façon dont les marchés internationaux envisagent l'économie grecque est la conséquence en grande partie du déficit de crédibilité hérité du précédent gouvernement, et cet état de fait ne peut se régler en quelques jours, a souligné M. Papaconstantinou.

Le gouvernement actuel fera ce qui est nécessaire pour rétablir la confiance en l'économie grecque, a-t-il affirmé, déclarant qu'à partir d'aujourd'hui et jusqu'à la date du dépôt en janvier à Bruxelles du Programme de stabilité et de croissance, il donnera continuellement les preuves de ses intentions.

Le programme à moyen terme, a poursuivi le ministre, qui fixera le Programe de stabilité et de croissance donnera une image claire de la "feuille de route" concernant le redressement économique, sans hypothéquer l'avenir et avec contrôle de la dette publique. Et si la Grèce se trouve sous la protection de l'euro, le gouvernement toutefois ne s'en contente pas, puisque tout dépendra de ses actions, ses décisions et sa détermination, a annoncé le ministre.

Les interventions du premier ministre et de son ministre de l'économie n'ont pas rencontré l'écho espéré dans les milieux économiques puisque la Bourse d'Athènes, alors qu'elle commençait à se redresser dans la matinée après une chute de 6% la veille, clôturait finalement sur un nouveau plongeon de 4%, cumulant ainsi un recul de 16% sur les cinq dernières séances. Sur les places internationales, le spread mesurant l'écart des obligations grecques à 10 ans par rapport à l'équivalent allemand s'est encore allongé à 255 points.

Christine Lagarde exclue l'éventualité d'une faillite de l'économie grecque

La ministre française de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, Christine Lagarde, a déclaré ne pas croire au risque d'une faillite de l'économie grecque, dans des déclarations mercredi matin sur la chaîne de radio régionale "Radio Monte-Carlo".

"Je ne pense pas que la Grèce puisse faire faillite", a déclaré Mme Lagarde, informant qu'elle s'attendait mardi prochain à rencontrer le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou pour "discuter justement de la situation des finances en Grèce".

La ministre française rappelle dans cette interview que les Etats-membres de la zone Euro ont demandé à la Grèce l'application immédiate "d'un plan d'action efficace de recentrage et de recadrage des finances publiques".

i-GR/ANA-MPA 

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