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74e Foire de Thessalonique : Caramanlis lance la campagne électorale sous le signe de l'austérité dans le secteur public

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By iNFO-GRECE,

Traditionnel rendez-vous de la rentrée économique en Grèce, la 74e Foire internationale de Thessalonique (FIT), a ouvert ses portes samedi, quatre jours après l'annonce de la tenue d'élections législatives anticipées dans le pays par le premier ministre.

C'est avec la participation de 915 exposants de 35 pays, avec 15 participations officielles de pays étrangers, 13 rétrospectives, l'Inde le pays à l'honneur et les deux congrès importants pour les investissements et l'immobilier que la 74e Foire Internationale de Thessalonique a ouvert ses portes.

Les participations étrangères sont au nombre de 247, provenant de 35 pays : Inde, Egypte, Pakistan, Italie, France, Hongrie, Koweit, Turquie, Chypre, Libye, Brésil, Serbie-Herzégovine, Indonésie, Syrie, Bulgarie, Allemagne, Singapour, Belgique, Suisse, Irlande, Espagne, Israël, Chine, Corée, Suède, Tchéquie, Grèce, USA, Estonie, Croatie, Autriche, Albanie, Norvège et Japon alors que 15 pays étrangers participent officiellement avec leur pavillon : Inde, Egypte, Pakistan, Italie, France, Hongrie, Koweit, Turquie, Chypre, Libye, Brésil, Serbie-Herzégovine, Indonésie et Syrie.

Mais cet important rendez-vous économique régional est pris d'assaut chaque année par les hommes politiques qui y trouvent une fenêtre d'exposition médiatique privilégiée pour faire leur rentrée politique.

C'est ainsi que la Foire est inaugurée par le premier ministre qui y présente son programme économique de l'année, suivi les jours après par les ténors des partis de l'opposition qui y vont exercer leurs critiques et contre-propositions.

Or, cette année, la Foire a lieu cinq jours après l'annonce par le premier ministre, Costas Caramanlis, de la tenue d'élections législatives anticipées le 4 octobre prochain. Le premier ministre a ainsi choisi d'anticiper les attaques de Georgios Papandreou, chef de file du parti socialiste (PASOK) qui allait, une fois, de plus demander la démission du gouvernement et la convocation d'élections anticipées, faisant ainsi de la FIT le lancement de la campagne électorale.

"Maintenant et sans autre délai, nous devons prendre des décisions courageuses pour faire face à la crise financière internationale, a déclaré le premier ministre", Costas Caramanlis, a choisi de dramatiser la situation, donnant le ton de sa campagne, placée sous "le seul l'intérêt national", lors de sa rencontre samedi matin avec les directions de HELEXPO SA, organisateur de la FIT.

Le section de Thessalonique de Nea Dimokratia, le parti conservateur au gouvernement, et ses jeunesses, avaient été fortement mobilisés pour acclamer le premier ministre.

Dans le discours prononcé, plus tard dans la soirée, à l'adresse des représentants des classes productives, M. Caramanlis a défendu l'oeuvre gouvernementale et analysé les raisons pour lesquelles il a proclamé des élections législatives.

Evoquant plus particulièrement la crise économique, "la plus dure des 80 dernières années", M. Caramanlis a mis l'accent sur ses répercussions dans les pays étrangers sur le chômage, la réduction du PIB et le déficit, soulignant que "les conséquences de la crise ont influencé l'application du budget, en réduisant les recettes et augmentant les dépenses sociales".

Il a réaffirmé que son intention était d'aller jusqu'à la fin de son mandat en 2011 pour matérialiser sa politique qui est basée sur trois axes : le contrôle et la réduction des dépenses publiques, la lutte contre la fraude fiscale et les réformes structurelles. "Toutefois pour réaliser ces politiques, il est nécessaire d'avoir l'environnement politique ad hoc", a-t-il souligné, en accusant le PASOK d'avoir choisi de provoquer des élections par son attitude inacceptable. "Cette attitude du PASOK", a-t-il dénoncé, "a englué le pays dans six mois de période électorale avec des conséquences catastrophiques pour l'économie alors que l'opposition a également encouragé cette tendance en présentant d'importantes revendications et que le gouvernement n'a pas eu le temps d'appliquer son programme".

M. Caramanlis a encore souligné qu'au cours des deux prochaines années, l'évolution du pays entrera dans une phase critique en raison de la crise économique, affirmant que "nous avons deux choix : soit nous succombons au populisme ou nous prenons des décisions difficiles". "Le populisme est provisoirement agréable mais se révèle désagréable à long terme avec un coût insupportable alors que les décisions difficiles nous garantissent de sortir de la crise sur des bases plus fermes et un Etat réellement social".

Le premier ministre a par la suite cité les mesures qui doivent être appliquées immédiatement et qui prévoient entre autres le gel des embauches dans le public pour deux ans encore, à l'exception des embauches absolument nécessaires dans le secteur de la Santé et de l'Education ; le gel des retraites et des salaires du secteur public en 2010; aucune nouvelle subvention et aucun réajustement de toute subvention pour une durée de deux ans ; la réduction de 30% des heures supplémentaires et l'abolition des heures supplémentaires fictives ; la diminution de 30% des dépenses pour les voyages à l'étranger et à l'intérieur du pays ; la restructuration des dépenses du budget ; la mise en place de la nouvelle Autorité chargée du versement des salaires de tous les fonctionnaires; l'instauration d'une nouvelle grille des salaires pour les personnes venant d'être embauchées dans la fonction publique et la réduction des dédommagements des députés et des salaires des membres du gouvernement, des préfets et des maires pour une durée de deux ans.

M. Caramanlis a encore mis l'accent sur la nécessité d'améliorer la compétitivité et annoncé, entre autres, le soutien du tourisme de croisière, la lutte contre la bureaucratie alors qu'au chapitre de la sécurité sociale, il a promis la révision des emplois pénibles et insalubres.

En ce qui concerne l'administration publique, M. Caramanlis a souligné la nécessité de renforcer le contrôle des dépenses et annoncé des changements dans le statut de l'asile universitaire sur le modèle appliqué en Europe.

Passant aux questions internationales, le premier ministre a invité la FYROM à abandonner son attitude rigide qui porte atteinte à son orientation euro-atlantique et appelé la Turquie à coopérer pour une solution juste de la question chypriote, tout en affirmant que le statut en Egée ne change pas ni sous les défis, ni sous les menaces. "Nous ne ferons pas marche arrière", a-t-il affirmé.

Les partis de l'opposition réagissent au discours de M. Caramanlis

Le porte-parole du PASOK, Georgios Papaconstantinou, a affirmé samedi soir à la suite du discours prononcé par le premier ministre, Costas Caramanlis à la 74ème FIT, que ce dernier n'a pas réussi à convaincre les citoyens grecs qu'ils peuvent avoir une raison de lui confier une troisième chance.

"M. Caramanlis demande aujourd'hui le mandat du peuple pour faire ce qu'il avait annoncé en 2004 et par la suite en 2007. Toutefois, nous ne sommes plus ni en 2004 ni en 2007 et la crédibilité des paroles et des déclarations du premier ministre est jugée à l'aune de l'oeuvre du gouvernement qui est au pouvoir au cours des cinq dernières années".

Commentant samedi le discours du premier ministre, le KKE dans son communiqué estime que "le premier ministre a avoué une fois encore que les mesures antipopulaires ont été décidées à l'avance, indépendamment si le prochain gouvernement est la ND ou le PASOK, afin de soutenir de hauts bénéfices et la compétitivité des grandes sociétés, de viser à de nouvelles coupes dans les revenus de la famille populaire, dans les relations de travail, la sécurité sociale, les droits à la retraite, les dépenses sociales".

Il appelle en conséquence les électeurs "à tenir compte de son expérience et par son vote et ses actions de prendre ses mesures. Si les grands industriels ont besoin d'un gouvernement fort, le peuple lui a besoin d'un KKE fort et que la ND et le PASOK soient affaiblis, afin de faire obstacle à la politique anti-sociale".

Le bureau de presse du Synaspismos, dans un communiqué, souligne que les fameux changements structurels claironnés à l'avance ne sont rien d'autres que l'approfondissement et la continuation de la même politique existant depuis les dernières années, et qui ont conduit à la crise économique actuelle.

C'est une politique faisant une pression asphyxiante sur les revenus des plus faibles, qui fait éclater le chômage, fait disparaître le monde agricole, ferme les PME, dissous le système de la sécurité sociale et des relations de travail, ce communiqué affirmant toutefois que le néolibéralisme comme conception économique et politique est terminé, le renforcement de la Gauche étant la condition de nouvelles alliances pour sortir de la crise.

Après 6 ans de gouvernement, Caramanlis nous "menace" de décisions courageuses, a indiqué un communiqué de presse du LAOS en commentaire du discours du premier ministre, pour ajouter que "apparemment et jusqu'à aujourd'hui, ces décisions n'étaient pas courageuses mais lâches".

Quant à son appel à lutter de manière efficace contre la corruption, ceci s'entend comme une anecdote, poursuit le communiqué, relevant que des affaires concernant des barons de la ND dans son entourage avaient été classées deux fois, et note que tout ce que le premier ministre dit à présent n'est pas pris au sérieux par certains dans son parti, qui sont disposés à rejoindre le LAOS.

i-GR/ANA-MPA

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