Les multiples fronts des incendies qui ont éclaté samedi à Grammatiko, au Nord-Est de l'Attique, continuent à faire rage, attisés par des vents violents qui se son renforcés dimanche, provoquant de nombreuses recrudescences des foyers, alors que la Grèce attend les renforts de France et d'Italie.
Alors que l'état d'urgence a été décrété sur la région, le vent complique le travail des sapeurs-pompiers, et, surtout, l'intervention des moyens aériens - Canadair et hélicoptères. Les flammes on eu raison de plusieurs habitations et le feu est entré dans la ville de Marathon.
Les fronts les plus importants se situent dans les régions de Dionyssos, Anthoussa, Pallini, alors que des foyers ont repris dans les régions à partir desquelles s'est déclaré le grand incendie dans la nuit de vendredi à samedi, Grammatiko, Varnavas, Marathon, Souli.
Dimanche, à la mi-journée, la situation était la plus critique sur les fronts de Aghios Stéphanos - où les autorités locales ont lancé le processus d'évacuation des habitants de la localité -, le feu progressant plus avant vers le Sud et commençant à menacer la localité de Drossia, et de Penteli - le quartier dit de la Vieille Penteli, plus haut sur le massif boisé, étant encerclé par les flammes.
Les forces déployées des sapeurs-pompiers comptent désormais 12 Canadair, 8 hélicoptères, 130 véhicules de pompiers, 510 hommes au total, 340 soldats des trois armes, 26 véhicules anti-incendies de l'Armée de terre, 30 camions-citernes de collectivités locales, 562 autres véhicules toujours des collectivités locales et 16 véhicules de volontaires. Dans le même temps, des ambulances ont été déployées dans toutes les régions sinistrées ou menacées.
Des renforts étaient attendus de l'étranger, plus précisément deux Canadair français et deux Canadair italiens, ainsi qu'un hélicoptère chypriote.
Au vu des menaces sur plusieurs régions habitées et les risques de propagation vers le mont Penteli, l'état d'urgence a été décrété en Attique orientale à partir de samedi dans la mi-journée.
Comme pour confirmer que le mal n'arrive jamais seul, 83 incendies au total se sont déclarés sur tout le territoire national au cours des dernières 24h. Mais le combat contre celui de Grammatiko est de l'aveu du porte-parole du Corps des sapeurs-pompiers est particulièrement "difficile".
Des incendies ont éclaté à Zakynthos, en mer Ionienne, dans les régions Mariès, Stroggylo et Stomio, ainsi qu'à Karystos sur l'île d'Eubée, au lieu-dit Platanistos, et à Skyros dans les Sporades, au lieu-dit Aspous.
Le premier ministre Costas Caramanlis et le ministre de l'Intérieur Procopis Pavlopoulos ont dû revoir leur agenda pour se rendre sur les lieux et coordonner l'action sur le terrain et surtout gérer la situation à la veille de la rentré politique et sociale et alors que les rumeurs d'élections anticipées entretenaient les braises du jeu politique. Ainsi du premier ministre aux chefs des petits partis de la gauche communiste en passant par le leader socialiste Georgios Papandreou tout le monde a défilé sur le front des incendies et y est allé de sa petite phrase.
Selon un communiqué de Nea Dimokratia (ND, parti au gouvernement), ses députés restaient constamment informés des efforts du gouvernement déployés sur le terrain, tandis que dans ses déclarations le KKE (parti communiste) déplorait les risques pour les dernières forêts de l'Attique et dénonçait les "carences criminelles" dans les infrastructures anti-incendie et "la commercialisation de la terre".
Du côté de Synaspismos (gauche radicale), on espérait à la maîtrise des feux "avant de déplorer des choses plus graves", tandis que le président du PASOK (parti socialiste), Georgios Papandreou, en visite à la région de Dionyssos, sur le flanc du mont Penteli, parlait d'une "catastrophe écologique sans précédent", mais "l'heure n'est pas à évaluer les causes et les responsabilités, mais à soutenir les gens qui livrent bataille, le Corps des sapeurs-pompiers, les volontaires, les collectivités locales, les forces de l'ordre et tous ceux qui participent à ce grand effort. Nous sommes à leurs côtés", a-t-il affirmé.
Enfin, le premier ministre, Costas Caramanlis, depuis le Centre des opérations du Corps des sapeurs-pompiers à Maroussi, a souligné que la première priorité des efforts est de protéger les vies humaines et les biens des citoyens.
M. Caramanlis a souligné que le service des pompiers, les moyens aériens, les collectivités locales, les volontaires et tous ceux qui se trouvent dans les régions sinistrées, livrent un grand et très rude combat. "Ce que je veux souligner, c'est l'abnégation de tous ceux qui luttent pour l'extinction des incendies dans des conditions extrêmement adverses", a-t-il dit.
i-GR/AE/ANA-MPA
Les flammes ont entouré plusieurs habitations.