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Regain d'optimisme à Chypre après l'accord pour l'ouverture de concertations intercommunautaires.

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By iNFO-GRECE,

Le Président de Chypre Dimitris Christofias et le dirigeant de la communauté chypriote turc Mehmet Ali Talat ont annoncé vendredi leur décision d'engager de négociations directes pour une solution globale de la question chypriote qui sera ensuite soumise à référendum auprès des deux communautés de l'île ; une première rencontre est fixée pour le 3 septembre prochain.

Dans la déclaration commune lue par le représentant spécial à Chypre du secrétaire général des Nations unies Taye Brook Zerihoun, les deux dirigeants se fixent comme objectif "la recherche d'une solution mutuellement acceptée qui sauvegarde les droits et les intérêts fondamentaux et légitimes des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs".

C'était la quatrième rencontre entre MM. Christofias et Talat, au cours de laquelle les deux hommes ont examiné le progrès accompli par des comités techniques et des groupes de travail, mis en place après leur première réunion en mars dernier.

Le communiqué souligne encore la mise en place d'une ligne téléphonique directe entre les deux leaders communautaires et annonce 16 mesures communes dans divers secteurs, notamment dans celui de l'environnement, de l'héritage culturel et de la lutte contre le crime.

Revenant sur l'événement vendredi matin alors qu'il inaugurait une statue de Nikos solomos, un héro de la résistance au coup d'Etat des colonels grecs contre l'archevêque Makarios en 1974, le président Christofias a dit que le but était d'aboutir à un règlement global le plus rapidement possible et il a précisé que cette décision avait été prise après avoir évalué avec les chefs de tous les partis politiques la situation créée par les avancées des groupes de travail inter-communautaires.

"Il y a eu convergence dans des nombreux domaines importants. Cela signifie du progrès ", a dit M. Christofias, ajoutant aussitôt : "je dois, aussi, rappeler qu'il existe encore d'autres questions importantes et sérieuses sur lesquelles il existe des divergences substantielles".

"Nos positions sont logiques et justes et sont dictées par la philosophie de la réunion du pays, des gens, des institutions et de l'économie. Nous voulons croire que tant la partie chyproturque que la Turquie seront transigeants, et feront preuve de volonté de coopération poru un règlement logique, afin que les discussions trouvent une fin heureuse pour le bien de tous et de la paix, et bien entendu de l'Union européenne, dont nous voulons être membres ensemble avec les Chypriotes turcs", a conclu M. Christofias.

L'annonce d'un calendrier de discussions directes a été salué par Bruxelles où le président de la Commission José Manuel Barroso a déclaré qu'"une Chypre unie sera au bénéfice non seulement des Chypriotes mais de toute l'Union européenne".

A Washington, le State Département a également salué la décision ainsi qu'à Londres le ministère des Affaires étrangères de la Grande Bretagne.

A Chypre, tous les partis politiques ont annoncé leur soutien au président Christofias dans "cette phase difficile", mais des nombreuses voix doutent encore de l'aboutissement des pourparlers annoncés, à l'image du DHKO qui tout en saluant les mesures de confiance annoncées et la reprise des pourparlers, souligne dans son communiqué que "les conditions préalables pour que les négociations directes [avec les Chyproturcs] aient une perspective de succès ne sont pas remplies".

Athènes, de son côté, a salué le jour même l'accord entre les dirigeants chypriotes par des déclarations du ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis.

"La situation actuelle est inacceptable. Une solution s'impose. Une solution fonctionnelle et viable qui remédiera aux injustices, conformément aux résolutions des Nations unies et aux principes de l'UE", souligne Mme Bakoyannis, insistant que la voie à parcourir nécessite un attachement rigoureux à des principes et de la bonne volonté de la part de tous.

"Il faut surtout du travail créatif de la part des deux parties, sans interventions de l'extérieur, sans calendriers artificiels ni arbitrage", a ajouté Mme Bakoyannis, informant que la Grèce soutient pleinement la nouvelle procédure de négociation qui commence et qu'elle assistera fermement les efforts du président Christofias et de la direction chypriote.

Les premières réactions du PASOK et du Synaspismos (respectivement opposition socialiste et communiste radicale en Grèce) à l'ouverture des concertations directes Christofias-Talat étaient également favorables. Les deux partis soulignaient dans leur communication leur attachement à la réunification de Chypre dans le cadre d'une fédération bi-zonale et bi-communautaire, et d'un Etat ayant une seule personnalité internationale.

i-GR/CNA/ANA-MPA

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